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Punch balade les salariés de l'Oise - Crépy-en-Valois, 22 novembre 2012

Mise à jour, à l'issue du CE de Juy SA du mercredi 28 novembre 2012

Bart Gruyaert, le directeur des deux sites de l'Oise, a présenté un document écrit aux membres du CE où étaient signifiés le transfert à Montataire et le retour à Crépy-en-Valois en 2015.

Aucun licenciement n'est envisagé, et les 14 personnes qui refusent le déplacement - sur un total de 117 salariés - se voient proposer une activité sur Crépy, dans un nouvel atelier.

Concernant Still à Montataire, si la nature de la production n'est toujours pas définie, il a été annoncé :

  • le rapatriement des machines de Juy SA ainsi que celles de PNC, l'entreprise belge concurrente de Juy appartenant aussi à Punch. Annoncée par les salariés de Juy lors de la réunion publique comme étant actuellement en moins bonne santé que Juy, nous avons appris le 27 novembre la fermeture de PNC, avec 80 salariés laissés sur le carreau !
  • un effectif voisin de 200 personnes : confirmation des 65 salariés issus de Still ; les 103 de Juy ; embauche de 35 à 40 salariés pour « compenser » les 80 salariés de PNC ; 
  • un chiffre d'affaires estimé à 22 millions d'euros pour 2013, se répartissant selon l'origine des machines  : 7 millions pour Still, 8 millions pour Jouy et 7 millions pour PNC ;

Le Front de gauche, toujours pas convaincu par la démarche industrielle de Punch, reste vigilant. Jean-Yves Hélary, conseiller municipal PCF « Crépy Autrement » a rencontré le maire le samedi 1er décembre, pour évoquer notamment l'implantation de l'atelier à Crépy pour les 14 salariés qui restent. Nous avons également prévenu les ex-salariés de Still des embauches annoncées sur Montataire et nous ferons pression pour que le transport entre le Soissonnais et une ré-installation à Crépy en 2015 au plus tard soient effectifs !

 

Sources de la presse régionale :

Par ailleurs, les conditions de la reprise par Punch de General Motors Strasbourg laissent aussi dubitatifs les salariés strasbourgeois. Là encore, la production future, notamment, n'est pas définie clairement…

 

Punch Metals International est une société belge qui a racheté cette année deux entreprises dans l'Oise.

C'est tout d'abord Juy SA à Crépy-en-Valois, en janvier 2012. Le maire de la ville Arnaud Foubert avait annoncé le projet lors de ses vœux. Punch rachetait ainsi une entreprise concurrente à une de ses propres entreprises, PNC.

L'industriel belge Guido Dumarey avait alors annoncé de grands projets sur la friche Case-Poclain. L'activité devait continuer environ trois ans dans les anciens murs de l'entreprise avant d'être transférée dans des locaux neufs, sur le même site.

C'est ensuite l'entreprise Still à Montataire qui est reprise par l'investisseur en juillet dernier, et ce pour 1 euro symbolique. (voir la page internet que nous avions alors consacrée)

Source du Parisien du 3 octobre 2012 - L'avenir flou des salariés de Still

Cette soif d'achat ne s'arrête pas là, puisque Punch pourrait maintenant reprendre General Motors Strasbourg.

Qu'en est-il aujourd'hui ?

À Montataire, la reprise de l'activité devait être effective le 5 novembre 2012 avec 65 personnes (sur les 235 qui travaillaient chez Still au moment du rachat). Aujourd'hui, aucune production n'est assurée, et seulement une dizaine de personnes sont présentes pour la maintenance. L'entreprise doit redémarrer en janvier 2013, mais personne ne sait, même pas les salariés, quelle sera la production !

La situation à Crépy-en-Valois a aussi perdu de sa clarté : un incendie s'est déclaré fin août et le site a trois mois pour se mettre aux normes, sous peine de fermeture. L'incendie a notamment dégradé le toit qui contient de l'amiante. Mais pour les autres non-conformités, toutes sont-elles dues à l'incendie ? Difficile de croire que l'industriel a racheté l'entreprise sans connaître les non-conformités…

Les 117 salariés de Juy SA, dont beaucoup sont originaires du Soissonnais, se voient aujourd'hui face à un ultimatum : accepter d'aller travailler à Montataire (distant d'environ 40 km de Crépy) ou bien rester « jusqu'à ce que mort s'ensuive », d'après la direction, sur le site de Crépy ! C'est ce que Punch leur a présenté lors du Comité d'entreprise CE du 13 novembre. Et le CE doit donner sa réponse lors de la réunion du mercredi 28 novembre !

Source du Parisien du 19 novembre 2012 - Les salariés de Juy brutalement transférés à Montataire

Ce serait une solution transitoire jusqu'à l'ouverture de la nouvelle usine sur le site de la friche, comme prévue dans environ trois ans, ou moins si le permis d'exploitation peut être obtenu plus rapidement.

Environ 30 % des salariés refusent d'aller travailler à Montataire. Punch ne veut pas assumer un Plan de sauvegarde de l'emploi PSE et refuse donc de licencier plus de 9 salariés. Elle est prête à mettre en place une navette jusqu'au Bassin creillois.

Mais pour quelle activité ? Et combien de temps la navette sera-t-elle présente ? Et l'activité sur Crépy reprendra-t-elle vraiment ? Des inquiétudes que ne comprend pas le directeur du site, Bart Gruyaert !

Le Front de gauche a initié une rencontre publique le jeudi 22 novembre sur le thème de la répercussion de la fermeture de PSA Aulnay sur les entreprises du Valois, et déjà de demandes de précisions sur la politique industrielle - ou seulement financière - du groupe Punch (voir le tract). Vingt-deux personnes étaient présentes.

Les événements chez Juy SA se précipitant, les objectifs de la rencontre se sont focalisés sur la situation de l'entreprise. Le Front de gauche a permis la rencontre entre des salariés de Still et ceux de Juy SA, chacun a pu exprimer le ressenti face à Punch et comparer les discours que le groupe leur tient.

D'autre part, des initiatives pour aider les salariés de Juy SA ont été discutées - sachant que seuls les salariés décident de l'orientation de leur démarche.

Les conseillers municipaux Front de gauche Jean-Yves Helary et Pierre-Marie Jumeaucourt ont ainsi écrit au maire. (voir la lettre ci-contre)

Une mise en contact avec un avocat pour aider le CE a été initiée et l'utilisation du droit d'alerte auprès du préfet par le CE a été évoqué. 

On ne lâche pas l'affaire ! On ne joue pas avec les personnes comme ça ! L'humain d'abord !

 

 

Punch balade les salariés de l'Oise - Crépy-en-Valois, 22 novembre 2012

Tract annonçant la réunion publique

Lettre ouverte des conseillers municipaux Front de gauche au maire de Crépy

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)