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Réaction d'Alain Blanchard à la disparition de Jean-Pierre Besse - 11 juillet 2012

DECES DE JEAN PIERRE BESSE

En visite au camp de concentration de Bergen-Belsen au début du mois de Mai, il n’était pas imaginable que Jean Pierre Besse nous quitte aussi rapidement.

Une énième fois les participants à ce voyage de mémoire, principalement les lycéens et collégiens, lauréats du concours national de la résistance, avaient pu profiter des connaissances érudites et des qualités humaines de ce remarquable professeur d’histoire.

Peut-on mesurer ce que lui doit le Département de l’Oise, à qui il a consacré une grande part de ses recherches historiques. La seconde guerre mondiale, la Résistance, les fusillées, les maquis, la libération, le camp d’internement allemand de Royallieu, mais aussi l’immigration et la mémoire ouvrière de l’Oise, le Front populaire ou encore ; l’Oise deux siècles d’histoire…travaux souvent accomplis en équipe avec d’autres historiens. Indéniablement Jean Pierre Besse a permis à la connaissance de l’histoire de l’Oise, à la mémoire du passé des Isariens de progresser et de s’enrichir, ainsi de mieux porter l’avenir de ce territoire.

Partenaire actif et exigeant du Conseil général de l’Oise, il a apporté entre autres, un concours pertinent et indispensable à la qualité de l’action de travail de mémoire et d’histoire conduite par la collectivité en partenariat avec l’éducation nationale, en direction des collégiens.

Passionné et passionnant, sa récente retraite professionnelle l’avait amené à poursuivre sa contribution au dictionnaire du mouvement ouvrier français (Le Maitron) mais aussi à de nouveaux projets, comme une histoire de la ville de Creil, ou le dictionnaire des fusillés en France pendant l’occupation.

Récemment au cours d’une cérémonie organisée aux archives départementales, ce lieu qu’il arpentait et fouillait régulièrement (il parlait de son outil de quarante ans) j’avais eu le grand honneur de mener au nom du Président du conseil général, la cérémonie où il fut fait chevalier des Arts et Lettres, reconnaissance de son formidable travail dans le cadre associatif et dans celui de la recherche.

Il faut aussi parler de l’homme, tolérant et généreux, à la voix claire et raisonnante, parfois offusqué et bougon, mais le plus souvent disponible, attentif, respectueux et humble, malgré l’ampleur des connaissances de celui qui était aussi Docteur en Histoire. Je pense aussi à ces milliers d’élèves du Creillois, à ses collègues enseignants, qui ont rencontré et aimé ce professeur certifié d’Histoire et de Géographie.

Je pense aussi au syndicaliste ardent défenseur de l’école publique et laïque. Enfin je pense à celui qui se déclarait passionné d’histoire et de politique, à l’homme de gauche qui sans s’engager dans telle ou telle force politique, avait pour les communistes et leurs élus un regard et une attention sans concession, mais bienveillante et encourageante.

Je veux dire à son épouse et à son fils pour l’avoir constaté, qu’une profonde tristesse a traversé ces derniers jours celles et ceux qui dans le monde de l’éducation, associatif, politique, dans la cité comme à l’usine l’ont connu.

Je veux leur témoigner, ainsi qu’à tous les leurs de mes meilleurs sentiments d’amitiés et de solidarité.

 

Alain Blanchard

Vice-Président du conseil général de l’Oise Chargé de l’Education et de la Jeunesse, du travail de mémoire et d’histoire

Le 11 juillet 2012.

 

 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)