Le groupe américain Merck, l'un des cinq plus grands laboratoires pharmaceutiques mondiaux, a mis en place un « plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) » qui prévoit la suppression de plus de 1 000 emplois en France dont 247 sur les 320 emplois du site d'Éragny-sur-Epte.
Bien entendu, le motif retenu pour justifier ce plan de licenciements est « économique », alors qu'en 2011 le groupe annonçait un chiffre d'affaire de 42 milliards d'euros, des profits de 12 milliards et 5 milliards servis aux actionnaires. En augmentation depuis.
Depuis plus d'un an, les salariés et leurs représentants (CGT) se battent pour maintenir l'activité pharmaceutique et les emplois sur le site d'Éragny-sur-Epte (voir la chronologie ci-dessous).
Les salariés et leurs représentants sont soutenus dans leur lutte par le collectif de soutien présidé par Marcel Larmanou, maire PCF de Gisors, et composé d'élus locaux, de syndicalistes et de militants du Front de Gauche. Parmi ces derniers, les candidats Front de gauche des 1re et 2e circonscriptions de l'Oise Marie-Laure Darrigade, Pierre Ripart et Anthony Auger. Des figures nationales se manifestent également, à l'instar de Pierre Laurent, Jean-Luc Mélenchon ou Marie-George Buffet qui a interpellé aujourd'hui jeudi 7 juin le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg par courrier.
On ne peut pas vraiment dire la même chose du député sortant UMP de la 2e circonscription Jean-François Mancel qui déclare dans un entretien accordé à l'Éclaireur-Brayon paru le 23 mai 2012 : « Nous avions trouvé des dispositions très favorables pour indemniser les salariés. Mais actuellement, la négociation est bloquée car ils sont très mal défendus par certains syndicats. » Cette, au mieux, désinvolture devant la situation vécue par les salariés a fait réagir Anthony Auger (voir le document ci-dessous).
Actuellement, alors que les représentants du personnel des autres sites français du groupe ont rendu un avis sur le PSE, le site d'Éragny fait office de résistant en bloquant toute la procédure.
En effet, afin de juger de la validité du « motif économique », les délégués du personnel ont sollicité l'expertise du cabinet comptable Diagoris. Or, actuellement, l'expert a accès aux comptes de l’établissement d'Éragny, en revanche, la direction refuse catégoriquement de fournir le bilan comptable du groupe Merck.
De ce fait, suivant les conseils de leur avocat, Maître Philippe Brun, le 11 mai 2012 au Tribunal de Grande Instance de Nanterre, les élus des salariés ont assigné la direction de Merck pour entrave et demande au juge de suspendre le PSE jusqu'à l'obtention de tous les éléments pour l'expertise. L'ordonnance devrait être rendu le 8 juin.
De son côté, la direction a elle aussi décidé d'assigner les délégués du personnel le 4 juin devant le TGI de Beauvais pour obliger l'expert à rendre son rapport dans le périmètre de l'établissement et forcer les élus à rendre leur avis sur le PSE.
Le dialogue entre la direction et les représentants du personnel est aujourd'hui rompu, la décision est renvoyée devant les tribunaux. Au-delà, de ces assignations les élus des salariés sont déterminés à se battre pour faire invalider le motif économique.
Le bassin de vie rurale à proximité de l'entreprise a déjà été lourdement impacté par la fermeture de plusieurs entreprises ces dernières années. Si le PSE annoncé par Merck venait à être validé, cela porterait à plus de 800 le nombre d'emplois industriels supprimés dans le secteur depuis 2006.
À venir
Photos prises le 4 juin devant le tribunal de grande instance de Beauvais. On reconnaît notamment Anthony Auger et Marie-Laure Darrigade, candidats du Front de gauche aux Législatives dans la 1re et la 2e circonscription, Thierry Aury, secrétaire départemental du PCF de l'Oise ainsi que Philippe Brun, l'avocat des salariés.
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