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Assemblée citoyenne du Front de gauche - Crépy-en-Valois, 16 février 2012

Une vingtaine de personnes se sont rassemblées à l’appel du Front de gauche dans la salle des fêtes de Crépy-en-Valois pour participer à une assemblée citoyenne. L’assemblée citoyenne est ouverte à tous pour discuter, s’approprier, critiquer et améliorer le programme de base présenté dans la brochure « l’humain d’abord ». Ces assemblées doivent certes débattre mais aussi faire émerger des propositions concrètes en termes d’organisation, d’initiatives auprès des citoyens ou des propositions législatives.

 

Le thème proposé en réunion du comité de campagne était : «  Sortir de la crise, nous on le peut ! Sans l’austérité ! Et vous, qu’en dites-vous ? »

 

Hélène Masure ouvrit le débat au sujet de « la crise » en rappelant qu’elle a été engendrée par le capitalisme financier. L’Union européenne qui devait incarner « le rapprochement entre les peuples » se comporte en véritable VRP du système financier pour imposer les plans d’austérité et ainsi garantir aux banques le recouvrement d’une dette injustement assumée par les peuples du continent. Nous avons tous en tête la véritable catastrophe que vit la population grecque et l’accroissement de la misère et de la précarité sur le reste du continent. Une crise globale s’installe en raison des politiques de restriction qui alimentent à leur tour la récession. L’Union européenne organise une stratégie de la peur, l’exemple grec doit servir à annihiler toute forme de contestation…

Seul le Front de gauche propose une sortie de crise. Nous ne disons pas qu’il faut payer la dette ni respecter la « règle d’or ». Prenons le problème à la racine, il faut porter des coups contre la finance. Nous proposons une politique qui investisse dans le social, l’emploi, la planification écologique…Une politique qui restitue le pouvoir au peuple, aux citoyens, aux salariés…

 

La salle a pris la parole pour alimenter la réflexion à ce sujet :

La crise comme élément de terreur

André : La crise est un vieux marronnier de la droite qui brandit ce thème afin de faire payer le peuple. Le système capitaliste en est responsable et présente Sarkozy en véritable « sauveur » qui au passage exige des sacrifices… Il s’agit là d’un argument ancien.

Mireille : Il faut faire un travail de pédagogie car ce n’est pas la première « crise » que nous traversons. Pour mémoire, celle de 1992 a été profonde.

Laurent : La population vit là une crise sociale réelle mais on joue sur l’émotion et la peur pour accentuer les politiques néolibérales. Le discours relayé par les médias tend à nous rendre coupables de la situation et annoncer comme « nécessaires », les mesures d’austérité.

Christian : La crise est un véritable outil idéologique destinée à nous faire avaler toutes les mesures antisociales. La crise est un outil économique car jamais depuis les Trente Glorieuses le système capitaliste n’a engrangé autant de profits. Les taux de rentabilité sont les plus forts. La crise est un outil social qui apporte une plus grande misère au peuple alors que la rentabilité s’accroît.

Daniel Kléo : L’Allemagne est érigée en exemple : mais c’est justement parce qu’il n’y a pas de salaire minimum. Entre autre conséquence, nous savons que l’espérance de vie à reculé de 4 ans si l’on le compare avec celui de la RDA.

Jean Yves : Nous subissons des attaques concrètes de la part du gouvernement. Dans la fonction publique, les salaires sont bloqués et on en est venu à payer des salaires en dessous du SMIC en compensant par une indemnité. Les transformations de régime dans  le bassin méditerranéen et les violences en Grèce peuvent tendre à nous faire croire que la marge de manœuvre est très faible.

 

Une urgence : diffuser nos propositions

Hélène : Les gens ne voient pas d’issue, il faut populariser nos propositions.

André : La crise et le mécontentement ne suffisent pas : nous sommes trop peu ce soir.

Christian : Effectivement, les propositions du Front de gauche ciblant la finance sont très concrètes et commence à faire leur chemin dans la population : il faut populariser plus encore ces propositions alors que les sondages nous situent entre 9 et 10 %.

Gérard : Il y a un grand absent : le FN, nous n’en parlons pas ce soir. Ce parti sait y faire pour capter le vote avec ses thématiques racistes, anti-fonctionnaires… le Front de gauche est audible mais c’est pas gagné.

Mireille : Les gens à la marge, les exclus ne sont pas dans ce débat, ils sont en telle souffrance qu’ils ne s’inscrivent pas dans cette démarche de conquête du pouvoir.

Aurélie : L’apathie des gens pour le politique peut s’expliquer par les trahisons à commencer par le non respect du Non à la constitution européenne et le vote en assemblée du traité européen. Il faut voir comment renforcer le mouvement pour faire partager les propositions et la dynamique.

Sébastien : Ceux qui vivent la crise le plus profondément ne sont pas dans nos débats.

Dimitri : Ce qui se pose à nous, c’est comment diffuser nos propositions auprès de la population, comment mettre en place des points d’appui pour développer ce programme, comment toucher la population alors qu’elle a été dessaisie du pouvoir.

André : Il y a un discrédit de la politique en général, ceux qui ne votent pas ne sont pas que les pauvres.

 

Le rôle du Front de gauche

Christian : On peut prendre le problème à l’inverse : les effets de la crise ont des effets ravageurs sur la population et les gouvernements ont la trouille que ça n’explose non pas uniquement sur des violences mais sur un vrai débat politique. Il y a, en Grèce, différents mouvements qui se réaniment. Et l’Europe tente par tous les moyens d’étouffer cela. Le Front de gauche est très intéressant, un vrai rassemblement, vivant, chacun avec son histoire mais quelque chose d’innovant depuis 1981 montre qu’il y a une voie possible. Le Front de gauche emmerde Hollande et le système.

Gérard : Il est important de rappeler que dans les propositions du Front de gauche, nous parlons de changer de système, une VIe République pour redonner du pouvoir au citoyen. L’euro était sensé rapprocher les peuples, or ce n’est pas le cas, actuellement, on accuse les grecs de tous les maux. Le FN prétend qu’il suffit de sortir de l’euro et de redevenir souverain pour s’en sortir… Nous pensons que c’est au niveau européen qu’il faut résoudre les choses et que ce sont bien des changements politiques qui sont nécessaires.

Gérard : On nous fait croire qu’il n’y a que les politiques monétaristes (conservatrices) ou keynésiennes (la redistribution). Notre programme est un programme minimum, très raisonnable : c’est un programme de relance dans le cadre de l’Europe même si la planification écologique permettrait cette relance sur de toutes autres bases : il y a de grandes possibilités, un gros potentiel dans ce programme et il faut l’expliquer, argumenter…

Dimitri : Ce programme est très « social démocrate » dans le fond mais dans le contexte actuel, il a un rôle subversif et alternatif. Il porte en lui une transformation révolutionnaire de la société.

Hélène : Certes, le programme ne s’annonce pas comme « révolutionnaire » mais il l’est : redonner le pouvoir au peuple, instaurer une démocratie sociale, dans les entreprises, dans les banques, réorienter les flux financiers pour que l’argent sorte de la spéculation, les fonds régionaux d’investissement, réformer la fiscalité, réinventer l’impôt… C’est le ferment révolutionnaire de ce programme.

Face aux politiques économiques européennes, nous avons annoncé que nous désobéirons.

Sur cette base, il est essentiel d’avoir un bon score pour que les socialistes ne puissent pas avoir la majorité seuls. Nous utiliserons les institutions et appellerons à l’intervention populaire et citoyenne pour créer un rapport de force favorable et faire adopter des lois  progressistes.

Dimitri : Depuis les européennes, le Front de gauche s’implante. Pourquoi ne pas penser à créer une structure « Front de gauche ». Aussi, il est important de se structurer au niveau européen (Die Linke en Allemagne…). Nos élus ne devront pas perdre de vue que lutter pour un changement de régime sera un axe fondamental.

 

Propositions concrètes

  1. Amplifier le mouvement et toucher le plus grand nombre : aller vers les quartiers populaires par exemple avec des réunions d’appartement pour présenter les propositions du Front de gauche dans un cadre plus restreint, débattre avec des gens qui n’ont pas forcément de culture politique.
  2. Initiative publique à Crépy pour dénoncer la responsabilité des banques.
  3. Projection du film « Mémoires d’ouvriers » le samedi 24 mars. En parler aux syndicats et remobiliser les travailleurs sur des valeurs de gauche. Roger Pierre s’occupe de la présentation du film sur un petit tract et éventuellement une affichette.
  4. Diffusion du tract « L’imposture Le Pen » partout. Dès vendredi aux lycéens de Jean Monnet.
  5. Prochaines assemblées citoyennes en mars : à Béthisy et à Crépy.
  6. Participation à la journée d’action européenne contre l’austérité le mercredi 29 février.
  7. Mieux utiliser Internet pour diffuser infos et vidéos pédagogiques

  

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