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Collectif Solidarité Migrants Oise - Demandeurs d'asile sous le Pont de Paris… tout s'accélère - Beauvais, 15 décembre 2011

Le point au 13 décembre et au 15 décembre 2011

  • Le 13 décembre 2011

Ce mardi, vers 5 h 15 du matin, l’ensemble des demandeurs d’asile réfugiés sous le Pont de Paris ont été évacués par la police en nombre vers le Foyer Etap, rue de Clermont à Beauvais et géré par l’ADARS. Dans la nuit, nos compagnons avaient appelé en nombre le 115, en leur disant qu’ils ne tenaient plus... trop froid, trop malades... Suite à cet appel au secours, la police est arrivée, les prenant en charge et les conduisant vers une salle de ce foyer ouverte en urgence... Deux d’entre-eux ont été transportés par les forces de l’ordre aux Urgences pour soins. Dans la journée, nous apprenions avec espoir et soulagement que des solutions d’hébergement étaient peu à peu proposées, vers des foyers de Compiègne, Liancourt, Montataire, Nogent-sur-Oise et Senlis. Nos premières pensées allèrent vers nos amis qui ont tant souffert, tout enduré... depuis plus de 6 mois à la rue ! Mais comment le préfet a-t-il pu attendre tant de temps pour proposer des solutions qui existent toujours, preuve est une nouvelle fois donnée, dès lors que la volonté politique existe ? Un sentiment de fierté aussi : par notre lutte obstinée, nous avons permis que cette situation honteuse ne retombe jamais dans l’oubli, permis qu’aucun coup bas, comme la plainte déposée par la mairie de Beauvais, ne demeure sans résistance et sans réponse. Mais tout cela était bien sûr trop beau ! En milieu d’après-midi nous apprenions que 13 d’entre eux ne seraient pas hébergés ! Selon la préfecture, ils ne seraient pas des occupants du Pont de Paris ! Cela quand nous les connaissons depuis des mois, que nous sommes même en possession d’une liste de la DDCS (ex-DDASS) où figure leur nom... Bref, une affirmation mensongère et cynique relevant bien plutôt de la volonté d’humilier, de ne pas permettre une sortie de lutte la tête haute. Vers 18 heures, ces treize annoncent leur décision de ne pas quitter les locaux de l’ADARS, de ne pas retourner à la rue... Arrivée massive des forces de l’ordre à nouveau. Longues négociations entre les migrants, Solidarité Migrants et la préfecture. L’association ADARS, fidèle à ses valeurs humanitaires et nous lui en sommes reconnaissants, refuse de cautionner le recours à la force. Le préfet maintient pour sa part sa volonté de refuser tout nouveau hébergement. À 20 heures, toutes les forces de police quittent les lieux en un clin d’œil : lâchement, la préfecture abandonne la gestion de ce douloureux dossier à l’ADARS ! Évidemment cette solution ne peut durer : il n’est ni dans les vocations, ni dans les moyens de l’ADARS de se substituer à l’Etat en matière d’accueil des demandeurs d’asile. Dès demain, nous allons donc nous remettre à la tâche pour contraindre le préfet à héberger nos 13 amis restés sur le bord de la route afin que prenne enfin fin, et dans la dignité, ce nouvel épisode. Nous appelons toutes les organisations et associations à agir en ce sens. Un dernier effort et nous toucherons le but... jusqu'à la fois prochaine très certainement, malheureusement ! Quant à la mairie de Beauvais, elle a annoncé son intention de se désister dans le cadre de son référé pour l’expulsion de nos amis du Pont de Paris, référé n’ayant en effet plus raison d’être. Madame la sénatrice-maire UMP de Beauvais ne sort guère grandie de cet épisode. Mieux aurait valu qu’elle nous soutienne dans nos procédures à l’encontre du préfet (Tribunal administratif, Conseil d’Etat et peut être Cour européenne des droits de l’Homme) : bref, s’en prendre au coupable plutôt qu’aux victimes ! Néanmoins, ce désistement doit être plaidé devant le TGI de Beauvais, ce jeudi à 9 heures. Nous appelons donc nos camarades et amis disponibles à y être présents ! Encore merci à toutes et tous !

  • Le 15 décembre 2011

Demandeurs d’asile sous le Pont de Paris... sortir de l’impasse ! Ce soir, 12 de nos amis demandeurs d’asile, évacués du Pont de Paris, demeurent réfugiés dans une salle de réunion du Foyer Étape, rue de Clermont à Beauvais et géré par l’ADARS (FNARS). Ils sont certes à l’abri et au chaud mais leur situation n’en demeure pas moins très peu vivable : c’est une simple salle de réunion, rien n’y est prévu pour dormir (ils doivent s’allonger par terre, sur des tables, sur des chaises), rien n’est prévu pour leurs toilettes, leur nourriture enfin est particulièrement frugale... En fin d’après midi, deux d’entre eux ont d’ailleurs dû être conduits à l’hôpital ! Se posent aussi des problèmes de sécurité. Quant à l’association ADARS, elle est fatalement perturbée dans son fonctionnement et n’est plus en mesure d’accomplir toutes les tâches qui lui sont dévolues. Ainsi, dès demain, la distribution des courriers à destination de l’ensemble des demandeurs d’asile est fortement compromise. Bref, chacun le comprendra, cette situation ne peut durer ! Le préfet de l’Oise est pourtant demeuré totalement intransigeant : il n’entend pas pour l’instant héberger enfin ces 12 réfugiés incompréhensiblement et injustement demeurés à l’écart de ses dernières mesures d’hébergement. Aussi faut-il mettre le paquet pour sortir au plus vite de cette impasse : le préfet peut et doit héberger nos 12 amis ! Pour cela, nous avons, une fois encore, besoin de tous : nous vous appelons à envoyer aux adresses ci-dessous ce modèle de lettre ci-joint, d’appeler aussi vos amis, connaissances, adhérents... à en faire de même :

Monsieur Le Préfet, mardi 13 décembre, vous avez enfin pris la décision d’héberger plusieurs des demandeurs d’asile abandonnés au Pont de Paris depuis près de 7 mois ! Il faut dire que ceux-là étaient au fond de la détresse ! Inexplicablement et arbitrairement, 12 d’entre eux ont cependant été écartés de cette procédure d’hébergement : nous ne vous cacherons pas notre plus totale incompréhension ! Depuis, effrayés à l’idée de retourner à la rue, ils se sont réfugiés dans les locaux de l’association ADARS, rue de Clermont à Beauvais. Outre les graves difficultés qu’engendre cette situation pour cette association aux actions si précieuses, leur survie demeure tout aussi précaire : une simple salle de réunion ne peut en aucun cas être un lieu de vie, ils n’ont rien pour se toiletter, pour dormir réellement... Bref, cette situation ne peut durer davantage car de véritables problèmes de fonctionnement, d’hygiène, de santé et de sécurité se posent ! Vous seul, Monsieur Le Préfet, avez tout pouvoir pour trouver une issue rapide et digne à cette situation qui n’a que trop duré : nous vous demandons de proposer immédiatement un hébergement digne et pérenne à ces 12 personnes. Personne ne comprendrait que vous demeuriez intransigeant face à une telle sollicitation. Comptant donc sur votre bienveillance et votre sagesse, recevez, Monsieur Le Préfet, l’expression de mes sentiments citoyens les plus vigilants. Signature : 

Collectif Solidarité Migrants Oise, membre du Réseau Éducation Sans Frontières (RESF)  

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