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Contribution collective au débat - 14 mai 2010

Contribution au débat de Blanchard Alain, Boulanger Norbert, Boutroux Alain, Cesbron Paul, Dupuis Denis, Lamirand Bernard, Lamirand Marie, Macudzinski Serge, Pleuchot Martine, Salomon Aline, Salomon Serge et Tuil Fernand

L’épisode des élections régionales a une nouvelle fois ravivé des fractures au sein de notre parti dans le département de l’Oise et dans la région Picardie. De plus, elle pèse sur les capacités d’action et d’influence de notre force, au moment où la question de renouer des liens en particulier avec les milieux populaires dans les quartiers et les entreprises devient cruciale, voir vitale. Nous voulons contribuer à ce que les communistes de notre fédération prennent toute leur place dans le débat préparatoire au congrès prévu en juin prochain, même si nous nous interrogeons sur les délais réduits qui prévalent pour préparer cette échéance importante, comme sur l’ordre du jour limité de ce congrès. C’est pourquoi ce texte entend suggérer en premier lieu la nécessité d’un débat ouvert à tous les communistes sans aucune exclusive, libre parce que n’éludant aucune question ni aucun point de vue, respectueux des positions des uns et des autres, comme de l’avis majoritaire des communistes lorsqu’il s’affirmera à la conclusion de ce débat. Ainsi nous pensons que devrait être soumise à la discussion des questions liées aux conditions de préparation et de conduite du cycle électoral qui vient de s’achever ; La discussion préalable à cette élection a-t-elle permis d’apprécier correctement le bilan de l’activité des élus communistes sortants, dans ces multiples dimensions, avec ces résultats comme ses insuffisances ? A-t-elle permis de comprendre les raisons des divisions qui ont marqué le groupe des élus communistes durant toute la durée du mandat ? La responsabilité de ces divisions (comme le bilan d’action d’ailleurs) incombe-t-elle aux seuls élus ou doit elle aussi intégrer l’action des trois fédérations, du comité régional, voir celle des organisations nationales ? Le cadre stratégique d’alliance dans les exécutifs des collectivités, comme l’exploitation par le Parti socialiste de notre affaiblissement et de nos divisions ont-ils été suffisamment perçus et débattus ? La conférence régionale a-t-elle été un lieu de débat et d’élaboration en commun des choix à soumettre aux communistes picards, ou un lieu d’expression des rancœurs, des règlements de compte, de rejet a priori de stratégie alternative proposée par plusieurs délégués, d’imposition de choix préalablement décidés ici et ailleurs ? Les communistes de notre fédération ont-ils disposé de tous les éléments nécessaires pour se prononcer sur la stratégie à adopter pour ces élections régionales ? Si l’échec des négociations entre deux tours ne peut masquer ; ni l’entière responsabilité du Parti socialiste, ni le bon résultat du Front de gauche, ni la qualité de la campagne militante, ni l’échec relatif de Colère et espoir, avons-nous pour autant su devancer collectivement cette opération d’élimination des représentants élus du Front de gauche et par la même d’élus communistes ? Ensemble, dépassant les problématiques exposées précédemment, n’aurions nous pas eu un autre rapport de force régionale en travaillant le rassemblement des communistes sur des bases politiques et non personnelles ? Si des communistes ont choisi de s’affranchir de la décision majoritaire des communistes picards, et si ce choix doit être récusé tant pour ceux qui ont choisi l’alliance avec le PS dés le premier tour, que pour ceux qui ont opté pour Colère et espoir : doit-on adopter une position radicale et de rejet ou une posture de rassemblement et de respect à l’égard de ces camarades ? Nous proposons qu’il soit donné aux communistes picards, sans aucune exclusive et avec tous les éléments de débat nécessaire, la possibilité de choisir eux-mêmes la réponse à cette question. La lettre du 16 avril adressée par Pierre Laurent aux membres du conseil national démissionnaire peut permettre selon nous d’engager ce débat en particulier lorsqu’il est dit : « Tout en continuant à progresser, sachons reconnaître que le respect de la diversité repose sur deux piliers : le respect des décisions majoritaires et le respect des opinions minoritaires. Nos débats lors des élections régionales ont parfois montré ici ou là l’incapacité à respecter l’un et l’autre de ces deux versants du problème, comme si finalement certains d’entre nous, quelle que soit leur opinion d’ailleurs, persistaient à penser qu’il ne peut y avoir dans la vie qu’une seule bonne opinion. Non, il y a une décision majoritaire à un moment donné et elle doit être respectée, elle est notre loi pour l’action, mais elle ne devient pas une vérité intangible. La confrontation demeure source d’enrichissement. Elle doit être conduite dans le respect mutuel, et en même temps ne pas entraver l’action collective qui est notre raison d’être ». Sans doute bien d’autres questions sur ce sujet des régionales pourraient aussi être soumises à ce débat mais pour notre part nous pensons que celles-ci offrent déjà de larges possibilités de discussion et de recherche commune. Elles permettent de s’interroger sur la réalité de nos modes de vie actuelle, et donc d’ouvrir le débat sur les questions posées par le congrès d’étape que nous préparons. Nous pensons qu’il est temps de se pencher sur l’histoire de nos fédérations en Picardie, sur leurs résultats appréciables comme sur leurs échecs. Ainsi de trop nombreux combats d’hommes et de dirigeants, se sont souvent substitués au combat politique. Chercher en la matière des responsabilités personnalisées n’offre aucun intérêt. Par contre comprendre en quoi nos modes de vie et de fonctionnement, comme la crise de la politique, les ont permis et parfois amplifiés, pourrait permettre de s’en prémunir à l’avenir, ou du moins de les réduire. Le congrès d’étape, ses deux textes, peuvent permettre d’engager cette discussion approfondie, mais à condition de s’en donner les moyens. En effet, il est proposé de mettre la barre très haut et de « penser et réaliser les conditions d’une organisation révolutionnaire à la hauteur des enjeux contemporains de dimension nationale, européenne et mondiale ».

Mais également d’inscrire ces changement dans la perspective d’un projet communiste aux conditions de notre époque et tirant toutes les leçons des expériences passées.

« Nous voulons changer parce que nous avons la conviction inscrite dans l’expérience présente d’un essor possible des solutions de partage, de mise en commun, de coopération, des solutions inscrites dans le meilleur du courant de pensée communiste comme réponses à la crise de la civilisation humaine », disent encore les textes du congrès.

Autrement dit, la question du communisme comme réponse aux immenses difficultés actuelles et comme alternative civilisatrice au capitalisme doit être remise au centre de notre activité et fonder les transformations nécessaires.

Si ce congrès ne peut ambitionner de tout régler, d’apporter des réponses à toutes les questions, il peut aussi répondre à nombre de préoccupations des communistes dans toute leur diversité.

Il peut être un moment fédérateur et porteur d’un avenir commun laissant augurer des jours meilleurs pour notre parti et surtout pour notre peuple.

Alors nous demandons solennellement à nos organisations, à nos dirigeants, de créer toutes les conditions d’un débat approfondi et collectif et d’engager sans retard les transformations attendues et nécessaires.

Blanchard Alain, Boulanger Norbert, Boutroux Alain, Cesbron Paul, Dupuis Denis, Lamirand Bernard, Lamirand Marie, Macudzinski Serge, Pleuchot Martine, Salomon Aline, Salomon Serge et Tuil Fernand

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le 12 December 2011

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