La première conférence-débat de l'année 2025 d'Espace Marx60 était consacrée aux États-Unis, et plus précisément à « l'impérialisme américain en crise : histoire et devenir ». C'est Norbert Boulanger, secrétaire d'Espace Marx60-Bernard de La Sala, qui a assuré la présentation, avant que les présent·es ne fassent part de leurs réflexions et remarques.
Norbert a découpé son propos en cinq parties, déclinant l'hégémonie états-unienne selon les thèmes politique (2'15), militaire (11'10), économique (18'40), technologique (26'25) et culturelle (34'45).
La discussion (2e vidéo) a porté sur la situation politique actuelle avec la présidence de Trump, Christiane s'interrogeant sur l'existence d'une opposition interne au sein du pays, Jacques pointant la faiblesse du Parti démocrate mais aussi les tentatives de résistance de jeunes États-Uniens - qui peuvent nous inspirer en Europe au moment de la montée des extrêmes droites. Pour Dorothé, la résistance à l'hégémonie américaine s'impose : elle est un devoir.
La liste des coups de force et des guerres impliquant les États-Unis est longue, note Yvette : la violence états-unienne est une continuité historique. Françoise rappelle l'enjeu de la détention d'armes dans cette société. Jean-Michel demande la sortie de la France de l'Otan, et encourage à soutenir le Mouvement de la Paix qui vient de se relancer dans notre département. Bernard, suite aux remarques de Jean-Michel et Françoise, relève la contradiction de la position US, entre la volonté des États-Unis de maintien de l'hégémonie militaire et leur demande à l'Union européenne de financer sa propre défense, se désengageant. Martine, sensibilisée à la situation en Palestine, se demande comment contrer la politique de Trump au Moyen-Orient.
Plusieurs s'accordent sur le moment de basculement actuel, avec la guerre en Ukraine, la puissance montante de la Chine, qui appartient au groupement de pays composant les Brics - avec là aussi bien des contradictions entre ces pays, comme le note Bernard, à l'exemple de la nature des régimes politiques. La Chine réalise une partie de ses échanges commerciaux en yuans et non pas en dollars. Ce n'est rien de moins que l'économie de marché qui est en jeu actuellement pour Bernard, Norbert ajoutant que les tensions actuelles s'expliquent selon la grille de lecture de la volonté d'augmenter les taux de rendement qui baissent. Pour un autre participant, seul le changement de système aux USA permettra de dépasser leur hégémonie. Il ajoute que les USA ne sont pas exempts de faiblesses malgré tout, par exemple en termes énergétiques, avec la fausse voie du gaz de schiste.
Bernard note la centralisation, notamment technologique, de la domination US. Ainsi des données numériques, comme le mentionne Christiane, rétive à la place prise dans nos sociétés par les technologies de l'internet, dominées là aussi par les USA. Yvette les trouve pourtant bien utiles pour communiquer et accéder aux connaissances. Bernard demande à être à l'offensive sur les nouvelles technologies et les questions qu'elles font émerger en termes de démocratie, à l'instar des réflexions de notre regretté camarade Yann Le Pollotec.
Pour Norbert, l'hégémonie états-unienne, sous toutes ses facettes, trouve son origine dans la façon dont s'est construit le pays, avec des colons.
