Les organisations de retraité·es appelaient à se mobiliser partout en France pour exiger le développement de la protection sociale et l'augmentation du pouvoir d'achat des retraité·es. Dans l'Oise, le rendez-vous était fixé ddevant l'antenne beauvaisienne de l'Agence régionale de santé (ARS) Hauts-de-France.
Expression du collectif Retraité·es du Parti communiste français
Il y a 80 ans, en octobre 1945, au sortir de la seconde guerre mondiale, Ambroise Croizat, ministre communiste du travail, et le Conseil national de la Résistance ont établi les fondements de notre modèle social : la sécurité sociale.
L’objectif était de répondre aux besoins de la population en matière de santé, vieillesse, décès, invalidité et accidents du travail, basé sur les principes d’unicité, d’universalité, de démocratie et de solidarité.
Ces principes que nous défendons doivent être rappelés :
unité du système : le système de protection sociale est unique et n’est pas soumis à la concurrence du privé ;
universalisme : ce système bénéficie à chacun·e de façon égalitaire ;
démocratie : gestion par ceux qui financent le système par les richesses qu’ils créent ;
solidarité : intergénérationnelle, territoriale, sociale.
C’est un système basé sur la cotisation sociale des salarié·es et des employeur·es : « Chacun·e reçoit selon ses besoins et cotise selon ses moyens. »
Ces principes fondamentaux posés en 1945 ont été constamment remis en cause durant ces 80 ans par les forces politiques et économiques dominantes libérales.
La part des richesses affectées à la sécurité sociale en 2023 était de 23,4 % (Recette des régimes obligatoires rapportées au PIB). Cette part socialisée (672 milliards €) échappe au capital qui veut dans un contexte de crise, la récupérer par tous les moyens afin de la faire contribuer au relèvement de son taux de profit.
De premières avancées
À la suite des mobilisations des salarié·es et des retraité·es et à l’intervention de forces politiques de gauche, les gouvernement Barnier puis Bayrou ont dû concéder quelques avancées :
pas de nouveaux déremboursements sur les consultations et médicaments ;
baisse du plafond des indemnités journalières versées par l’assurance maladie ;
lutte contre la fraude ;
application du code de la sécurité sociale pour l’augmentation des pensions : plus 2,2 % au 1er janvier 2025.
La loi de financement de la sécurité sociale 2025 ratifiée par le 49.3
Le nouveau premier ministre avait annoncé vouloir ramener le déficit public à 5,4 % du PIB, ainsi pour la première fois depuis 25 ans, un gouvernement réduit les dépenses de l’État de 2 % en prévoyant une baisse de 32 milliards € des dépenses publiques. Une hausse de 21 milliards € d'euros d'impôts pour les plus riches et les grandes entreprises est prévue.
L’évolution de l’objectif national de dépense de l’assurance maladie (Ondam) s’accroît de 0.5 % par rapport au projet initial soit +1 milliard € grâce à l’intervention des syndicats et d’élus de gauche. Soit 256,9 milliards € et +2.8 %, un niveau insuffisant par rapport aux demandes du secteur hospitalier (6 %) mais aussi au sous financement du secteur hospitalier (2 milliards d’euros de déficit pour les hôpitaux publics).
Les mobilisations de ce 20 mars 2025 sont une bonne façon de célébrer le 80e anniversaire de la sécurité sociale et de rappeler les propositions du PCF concernant l’avenir de la sécurité sociale et son développement pour faire face aux besoins sociaux dans le sens des principes portés par Ambroise Croizat en 1945.
Si on appliquait le taux global de cotisation patronale (environ 30,5 %) à ces revenus financiers des entreprises, cette taxe additionnelle représenterait 189 milliards €. Cela serait suffisant pour boucher le déficit annoncé de la sécurité sociale, pour revenir sur les régressions de la réforme Macron et financer l’hôpital public et les Ehpad.