Fédération de l'Oise

Sommaire

• p. 2 - Édito de Thierry Aury « Les irresponsables »

• p. 3 - Conférence de presse du PCF Oise

• p. 4 - Palestine : plus que jamais solidarité !

• p. 5 - Stop à la fuite en avant capitaliste et guerrière !

• p. 6 - Échos des luttes : Aéroport de Beauvais-Tillé , Carte scolaire dans l'Oise ; Luttes pour les salaires

• p. 7 - DOB au Département de l'Oise ; Échos des sections

• p. 8 - Agenda ; Grève des boutonniers de Méru en 1909 ; Les temps seraient durs... ; Coups de cœur ; Décès

Encarts

• Flyer « Donner à la France une voix indépendante pour la paix »

• Flyer « Fête de la Paix »

• Invitation de l'Amicale des Vétérans du PCF Oise à une rencontre autour du livre Ma vie de militant·e - Témoignages

• Résolution du Conseil national du PCF « Municipales 2026 »

Édito de Thierry Aury

Les irresponsables

Les irresponsables est le titre du livre de Johan Chapoutot qui vient de sortir et connaît déjà le succès avec de nombreuses interviews à retrouver dont celle au journal L’Humanité du 13 février 2025. Dans cet ouvrage, l’historien éclaire d’un nouveau jour les conditions de l’accession de Hitler au pouvoir en 1933 : un véritable réquisitoire contre « l’extrême centre » d’hier et d’aujourd’hui. En effet, le livre nourri d’un travail de recherche très documenté montre une situation politique et sociale en Allemagne, à partir de 1930, avec des partis libéraux autoritaires qui imposent leurs politiques d’austérité et de casse sociale et s’accrochent au pouvoir malgré les déconvenues électorales, des classes dominantes qui refusent de partager les richesses, une extrême droite dont les thèmes sont imposés dans l’espace public par un magnat des médias…et finalement la décision, ratifiée par la grande bourgeoisie allemande, de faire alliance avec l’extrême droite, avec laquelle « l’extrême centre » partage, au fond, à peu près tout, et de l’installer au sommet. La description de la situation outre-Rhin entre 1930 et 1933, ne peut manquer de nous interpeller, tant les similitudes existent avec aujourd’hui. Mais il n’existe aucune fatalité historique et il nous revient, collectivement, à faire en sorte que cette ascension de l’extrême droite soit « résistible » pour reprendre le titre célèbre de la pièce de l’antifasciste Bertold Brecht.

Oui, loin d’être un « centre mou », le gouvernement Bayrou-Retailleau, concocté avec Macron et les LR, sous la surveillance du RN, apparaît jour après jour, dans toute sa brutalité et comme préparant le terrain à l’extrême-droite : migrants présentés comme des dangers et des responsables des problèmes du pays, tensions avec l’Algérie dans une forme de nostalgie de la colonisation, mépris pour les salariés et leurs syndicats avec l’imposition autoritaire du recul de l’âge de la retraite rejeté par l’immense majorité des Français et la majorité des députés, explosion du budget de l’armement au détriment de la santé, de l’école, des crédits pour la bifurcation écologique et pour les collectivités, et même des moyens de la recherche …

Et sur le plan international, la poursuite d’un alignement atlantiste malgré le traitement humiliant réservé par Trump aux dirigeants français et européens et l’incapacité à porter une politique française et européenne novatrice, réfléchissant à de nouveaux rapports entre les nations, fondés sur le respect, la coopération, le multilatéralisme et la construction d’un nouvel ordre international de sécurité collective et de paix. 

Dans ce contexte préoccupant, anxiogène, dans lequel toutes les forces de l’extrême-centre à l’extrême droite cultivent les peurs et attisent les haines pour empêcher toute remise en cause de l’ordre (ou plutôt du désordre) établi, il est urgent de redonner quelques repères utiles pour l’action populaire : le refus de la guerre et de tout engrenage guerrier qui amène toujours au pire pour les peuples ; la primauté de l’intérêt général humain, tout particulièrement celui du monde du travail et non celui des capitalistes qui sont à la manœuvre partout dans une course folle au taux de profit ; la nécessité de partir des besoins humains pour définir toute politique. Soyons toutes et tous ensemble, à l’offensive, pour empêcher les « irresponsables » de nous entraîner vers le pire !