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Réforme des retraites : « Face au passage en force, continuer la bataille » - Pierre Dharréville, 29 mars 2023

Face au passage en force, continuer la bataille

C’est une colère profonde qui s’exprime partout dans le pays contre la réforme des retraites. Une colère contre le gouvernement et le Président qui veulent abîmer le droit à la retraite et qui se revendiquent de la démocratie pour la piétiner.

Il n’y a pas de raisons valables pour réduire de 2 ans le droit à la retraite. Même le comité d’orientation des retraites (COR) admet que l’on peut faire face au déficit sans dégrader le droit à la retraite. Si danger il y a, ce sont les politiques successives qui ont définancé notre système de retraite. Un ensemble de mesures peut permettre de financer une amélioration du droit à la retraite. Il est urgent de revoir les exonérations massives et sans conditions de cotisations, mettre fin à la politique de « modération salariale », de contournement du salaire et de réduction du sempiternel « coût du travail ». Il faut augmenter les salaires et donc les cotisations, embaucher dans la fonction publique pour répondre aux besoins, stopper la politique de précarisation de l’emploi, améliorer les carrières, appliquer réellement l’égalité salariale et entre les femmes et les hommes. Enfin, il est urgent de faire cotiser les revenus du capital au même niveau que les salaires.

La seule issue raisonnable à la crise politique qui traverse le pays est d’abandonner purement et simplement ce projet néfaste.   

Face à l’intersyndicale, face à la pression populaire, le gouvernement a choisi le passage en force. À l’Assemblée, nous n’avons pas voté le texte. La Première ministre a été contrainte de passer par le 49.3. La motion de censure a été évitée à 9 voix. Même au sein de sa majorité des voix discordantes s’expriment.

Lors de son allocution télévisée le 22 mars, le Président de la république a osé affirmer sa volonté que la loi aille « au bout de son cheminement démocratique ». Quel mépris et quelle arrogance !

Il n’a fait qu’amplifier la colère et les mobilisations du lendemain.

Nous sommes face à une crise politique gravissime. La seule réponse d’Emmanuel Macron est une attitude autoritaire, suffisante.

Mais la bataille n’est pas terminée. Avec nos collègues des groupes GDR* [à l'Assemblée nationale] et CRCE** [au Sénat] et avec toutes les forces républicaines disponibles, nous utilisons tous les leviers possibles pour mener bataille.   

Nous avons déposé un recours auprès du Conseil constitutionnel.

Avec 252 parlementaires, et soutenus par l’Intersyndicale, nous avons également déposé une demande de référendum d’initiative partagée pour que l’âge légal de départ à la retraite ne puisse pas être porté au-delà de 62 ans. Le Conseil constitutionnel a jusqu’au 20 avril pour se prononcer sur la recevabilité de cette proposition de référendum. C’est une épée de Damoclès au-dessus de l’exécutif. C’est le refus de renoncer à la victoire. C’est une issue à la crise face à l’entêtement et au passage en force. Cela ouvre des perspectives pour continuer la bataille tant que le texte n’est pas retiré.

C’est le droit à la retraite qui est en jeu. C’est aussi la confiance dans la démocratie et dans la République. On ne peut pas en rester là.

Pierre Dharréville

député des Bouches-du-Rhône

vice-président de la commission des Affaires sociales

 

* dont sont membres les député·e·s PCF de la région Hauts-de-France Fabien Roussel (Nord) et Jean-Marc Tellier (Pas-de-Calais)

** dont sont membres les sénateurs et sénatrices PCF de la région Hauts-de-France Cathy Apourceau-Poly (Pas-de-Calais), Éric Bocquet (Nord) et Michelle Gréaume (Nord)

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)