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Interpellation des parlementaires de l'Oise avant le vote du 16 mars sur la réforme des retraites - Coopérative des élue·s Communistes, Républicain·e·s et Citoyen·ne·s de l'Oise, 14 mars 2023

À l’attention de MM. Habert-Dassault, Minot, Vatin, Wœrth, députés de l'Oise,

et MM. Bascher, Courtial et Paccaud, sénateurs de l'Oise,

 

Messieurs les parlementaires de l'Oise,

 

Au nom des élu·e·s communistes, républicain·e·s et citoyen·ne·s de l'Oise, réunis en assemblée générale le 9 mars 2023, et avant le vote des deux assemblées ce 16 mars 2023, je tiens à vous interpeller sur la réforme des retraites proposée par le Gouvernement : ne votez pas cette réforme des retraites injuste, injustifiée et qui pénalise les plus précaires !

Dans une période déjà lourde d’inquiétudes, marquée par l’inflation et la hausse des prix de l’énergie, le report de l’âge légal de la retraite à 64 ans et l’augmentation de la durée de cotisation assombrit l’avenir de nos concitoyen-ne-s, notamment les plus modestes.

Cette réforme va frapper d’abord celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt. 

Et, elle aura pour conséquence d’allonger la période de précarité de celles et ceux qui, avant d’arriver à la retraite, ne sont plus en emploi et passent par la case chômage, RSA, invalidité ou encore allocation de solidarité spécifique. Cela concerne 4 personnes sur 10, et particulièrement les ouvrier·es et les employé·es.

Celles et ceux qui occupent les métiers dits « de premières et seconde lignes » seront les premières victimes : caissières, infirmières, auxiliaires de vie, livreurs ou encore manutentionnaires, éboueurs et tant d'autres...  

Rappelons ainsi que l’écart d’espérance de vie entre un cadre et un ouvrier est de 7 ans et qu’à 62 ans, 25 % des plus pauvres sont déjà mort·e·s. 

Quant aux femmes qui sont les premières victimes de la précarité, elles seront pénalisées par leurs carrières hachées et, lorsqu’elles ont des enfants, par l’obligation de travailler plus longtemps pour avoir droit à la retraite.

Nombre des agents de nos collectivités, en particulier les catégories C et les agents vacataires et précaires parmi lesquels de nombreuses femmes, seraient particulièrement impactés par cette réforme.

En plus d’être brutale et injuste, cette réforme est injustifiée. Le Conseil d’Orientation des Retraites indique qu’il n’y a aucune urgence financière. D’autres solutions existent, par ailleurs, comme une remise en cause des baisses d’impôts sur les grandes entreprises ou une taxe de 2 % sur la fortune des 42 milliardaires français, soit 12 milliards d’euros annuels, comme le préconise Oxfam. 

À l'inverse, le Gouvernement prévoit notamment la participation de la cotisation employeurs des collectivités à hauteur de 500 millions d’euros pour la CNRACL, une nouvelle ponction insupportable dans le budget des collectivités territoriales !

C’est pourquoi, au nom des élu·e·s communistes, républicain·e·s et citoyen·ne·s de l'Oise mais beaucoup plus largement au nom de l'immense majorité des habitants et des élus de notre département qui refusent ce projet de recul de l'âge de la retraite, je vous demande de ne pas voter la réforme des retraites du Gouvernement.

Comme l'affirmait Ambroise Croizat, créateur de la Sécurité sociale et du système solidaire de retraites, ministre du Travail à la Libération, dans le gouvernement présidé par le Général de Gaulle : « la retraite ne doit pas être l'antichambre de la mort mais une nouvelle période de la vie ».

Comme élus locaux, nous mesurons le rôle très important des retraités, en particulier des jeunes retraités en bonne santé, dans la vie sociale de nos communes : ne contribuez pas à détruire cet engagement si précieux pour les liens sociaux et l'intérêt général dans nos communes !

Souhaitant que vous preniez en compte ces arguments de « bon sens » et la voix de l'immense majorité de nos concitoyens,

Je vous transmets l'expression de mes salutations citoyennes.

 

Jean-Pierre Bosino,

maire de Montataire, conseiller départemental de l'Oise, ancien sénateur,

président de la Coopérative des élu·e·s Communistes, Républicain·e·s et Citoyen·ne·s de l'Oise

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)