Communiqué du groupe de la Gauche républicaine et écologique (GRE) au Conseil régional des Hauts-de-France
Lille, 24 octobre 2022
Le stress était palpable dans les gares et les collectivités de notre région, jusque dans les très discrets Comités de Dessertes suite à l'annonce de la SNCF de mettre en place un « Plan de Transport Adapté » prévoyant de supprimer jusqu'à 140 trains par jour.
L'objectif de la manœuvre était d'amputer l'offre de transport ferroviaire pour pallier une réalité que nous vivons et dénonçons depuis longtemps : des conducteurs en nombre insuffisant, des rames trop vieilles et des sillons sur-utilisés.
À l'heure actuelle, il y a 60 à 80 suppressions de trains annoncées chaque jour. Il manque pres de 100 (65 au minimum) conducteurs de train pour retrouver un trafic normal. Ce PTA ne servait qu'à masquer la misère.
Il aurait laissé à quai des milliers de travailleurs et de scolaires dans les plages horaires les plus fréquentées. Nous nous réjouissons donc de son abandon.
Cela marque de nouveau l'échec de l'exécutif régional et de Xavier Bertrand, qui après avoir acté ce PTA avec le directeur régional de la SNCF, fait machine arrière en appelant le gouvernement à la rescousse.
Démonstration est à nouveau faite que la région, en tant qu'autorité organisatrice des transports, et la direction de la SNCF sont incapables de travailler ensemble pour trouver des solutions à une situation qui est et restera malheureusement intenable pour les usagers et les cheminots.
La situation du TER Hauts-de-France n'est pas une nouveauté : elle était largement prévisible puisque depuis des années les cheminots, des élus et des associations d'usagers, toutes et tous ayant à cœur le service public, alertent sur cette catastrophe annoncée.
Nous martelons et continuerons de marteler que l'origine de tous ces maux n'est autre que l'ouverture à la concurrence, qui pousse la SNCF à réduire sa voilure pour être compétitive dans une folle course à la « rentabilité » encouragée par la volonté affirmée de Xavier Bertrand et de sa majorité d'ouvrir le réseau à la concurrence. Cela explique aussi depuis des années le manque d'investissement de l'État dans le transport ferroviaire, la casse des statuts, le non remplacement de milliers de cheminots et pour notre région HDF des restructurations, pas moins de 51 ces trois dernières années comptant chaque fois des suppressions de personnels, prês de 600 en 4 ans.
La situation n'est pas près de s'arranger, même si Xavier Bertrand découvre enfin pour son deuxième mandat la nécessité et l'opportunité d'investir massivement sur le rail. La SNCF annonce un plan de transport allégé pour les vacances de la Toussaint et travaille en ce moment même à un « nouveau » PTA à partir du 7 novembre.
Plan de transport adapté ou bien encore allégé, cette sémantique ne fait que masquer le manque de solutions réelles que notre groupe denonce depuis plus d'un an.
En l'absence d'une vraie politique d'investissement et de développement du service public, nous exigeons que ce travail de réorganisation du plan de transport puisse se faire en toute transparence, en y associant tant les élus du territoire que les usagers et les cheminots.
Ce palliatif ne mettra fin que temporairement à ce qui depuis plus d'un an ressemble à un cirque médiatique qui piétine le vécu de milliers d'usagers et de cheminots.
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