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20220725-L'Huma-L'apartheid israélien dénoncé à l'Assemblée

Site internet de L'Humanité - humanite.fr

Vendredi 22 Juillet 2022

Par Pierre Barbancey

 

Proposition de résolution des députés communistes sur l’apartheid israélien

Jean-Paul Lecoq a rédigé un texte cosigné par 38 députés de gauche visant à obtenir de la France la dénonciation du régime que met en place Tel Aviv au Proche-Orient, à la reconnaissance d’un État de Palestine et enfin la décriminalisation de la campagne Boycott-Désinvestissement-Sanctions (BDS)

Le député communiste Jean-Paul Lecoq, par ailleurs vice-président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, a déposé une proposition de résolution « condamnant l’institutionnalisation par Israël d’un régime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien ». Un texte cosigné par 38 députés issus des quatre groupes de gauche. Citant la fameuse phrase de Nelson Mandela, prononcée en 1997 - « Notre liberté est incomplète sans celle des Palestiniens » - les signataires rappellent que « tous les critères pour qualifier le régime d’apartheid mis en place par l’État d’Israël sont réunis : Israël a mis en place un régime institutionnalisé d’oppression et de domination systématique par un seul groupe racial, et affirmé clairement son intention de maintenir un tel régime. Plusieurs « actes inhumains » sont couramment commis contre les Palestiniens dans les territoires occupés et en Israël. » Le texte développe longuement chacune des accusations. Israël « a institutionnalisé un régime d’oppression et de discrimination systématique appliqué à l’ensemble de la population palestinienne », « exprime une intention claire de maintenir le régime d’apartheid » et « a perpétré plusieurs actes inhumains énumérés par la Convention sur le crime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien ».

Il s’appuie également sur les récentes analyses d’organisations des droits humains, qu’elles soient internationales comme Human Right Watch et Amnesty International ou israélienne, à l’instar de B’Tselem qui, toutes, dénoncent l'apartheid mis en place par Israël. Il cite également le Rapporteur Spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme dans le territoire palestinien occupé. Le 25 mars dernier, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, par la voix de son rapporteur spécial, Michael Lynk, a reproché à la communauté internationale d’avoir permis à Israël d’avoir « instauré pendant des décennies d’occupation un système politique qu’il a qualifié d’ « apartheid ». »

Les signataires demandent également la « reconnaissance de l’État de Palestine » par la France, aux côtés d’Israël. « Elle peut (…) être à l’initiative au sein de l’Union européenne dans cette démarche de reconnaissance de l’État palestinien. » Enfin, le texte insiste sur la « Reconnaissance de la légalité de l’appel au boycott des produits israéliens », la France ayant été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme pour avoir criminalisé ce qui est un acte citoyen et de liberté d’expression, Israël étant un État.

Pour Jérôme Guedj, député PS de l’Essonne, « ces 24 pages transpirent la détestation d’Israël », comme il l’a dénoncé sur Twitter. « Il ne s’agit évidemment pas d’une initiative de la Nupes, jamais évoquée ni a fortiori décidée dans notre intergroupe. Des députés PC, LFI, EELV et PS l’ont signé individuellement », assure-t-il, ajoutant que le PS ne suit « pas du tout ces positions ».

Sans surprise et comme à chaque fois que la moindre critique s'exprime à l'encontre d'Israël, le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) y voit "le reflet d’un antisémitisme qui s’affuble du masque de l’antisionisme" qui contribuerait à « attiser la haine » en France « au mépris de la sécurité des Français juifs ».

« Nous ne laisserons pas s’exprimer cet antisémitisme obsessionnel d’une certaine "gauche", qui déshonore la République et cherche à enflammer l’opinion », a aussi tweeté la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra). Israël serait ainsi un Etat au-dessus des lois internationales. Comme l'a rappelé, vendredi, à Paris, le président palestinien Mahmoud Abbas alors qu'il était reçu par Emmanuel Macron, aucune résolution des Nations unies concernant Israël n'a jamais été appliquée!

Présenté en séance, ce projet de résolution devrait pourtant permettre d’avoir un échange sur la situation au Proche-Orient et de sortir des vagues déclarations sur la solution à deux États ou les condamnations d’une colonisation et d’une occupation israéliennes qui se poursuivent.

 

 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)