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Inacceptable, scandaleux : la facture d'électricité de la ville de Montataire multipliée par 4 ! - 29 août 2022

Nous relayons ici la réaction de Jean-Pierre Bosino, maire (PCF), face à la hausse de la facture d'électricité pour la ville de Montataire :

 

La facture d'électricité de la ville de Montataire multipliée par 4 !

Inacceptable, scandaleux, voilà la vérité sur les bienfaits de l’ouverture du marché de l’électricité à la concurrence.

Soumise à cette loi du marché comme toutes les collectivités, la facture de la ville pourrait passer de 600 000 € à 2,5 millions d’€ avec le nouveau marché !

Face à cette situation, le Président de la République et le gouvernement bricolent avec des annonces complètement « hors sol » que ce soit pour les particuliers (heureusement en partie protégés par les tarifs réglementés), pour les entreprises ou les collectivités.

C’est bien parce qu’un bien essentiel a été livré au marché, à la Bourse que nous en sommes là. La spéculation sur les prix de l’électricité et du gaz coûte au plus grand nombre mais rapporte beaucoup à quelques-uns !!

EDF est obligée de revendre de l’électricité d’origine nucléaire à 50 € le mégawatt à ses concurrents, ce qui lui coûte 8 milliards qui manquent à la maintenance des centrales. Ces mêmes concurrents spéculent, font monter les prix et revendent cette électricité à 700, 800, 1000 € le mégawatt !

  • Il faut sortir le gaz et l’électricité du marché et fixer les prix en fonction de la réalité des coûts de production par EDF.
  • Il faut bloquer le tarif réglementé pour nos concitoyen.ne.s.
  • Il faut permettre aux collectivités de bénéficier du tarif réglementé pour ne plus être soumises au marché.

Si rien n’est fait, nous ne paierons pas les factures, nous appelons toutes les collectivités à en faire de même. Derrière les montants de telles factures, il y a nos services publics locaux au service du quotidien des habitants, qui ne pourront plus fonctionner.

Jean-Pierre Bosino

Maire de Montataire, Conseiller départemental, Ancien Sénateur Président de l’ADECR de l’Oise Membre du CA de l’Union des Maires de l’Oise du Comité directeur de l’AMF

 

 

Ajout du 1er septembre 2022 - Réaction sur les réseaux sociaux de Jean-Pierre Bosino suite à l'interview de la Première ministre le même jour à France Inter :

Madame la Première ministre Elisabeth Borne décidément nous ne vivons pas dans le même monde.

Vous avez déclaré sur France Inter ce matin que je ne donnerais pas l’exemple en appelant les communes soumises au marché de l’électricité à ne plus payer leurs factures. C’est la démonstration que j’ai touché juste !

L’irresponsabilité, elle est chez vous qui au nom du marché, de la bourse, de la concurrence libre et non faussée comme vous dites, refusez de faire revenir les communes au tarif régulé. Je ne vous demande pas d’argent, mais de prendre la décision de nous sortir du marché. 

Pire, vous lâchez dans cette interview  que même au tarif régulé les prix de l’électricité et du gaz vont augmenter en 2023 pour tous les habitant·e·s de notre pays !!

Vos déclarations de ce matin nous confortent dans ce juste combat pour que l’électricité et le gaz soient reconnus comme des biens essentiels, vitaux et qu’ils ne soient plus soumis à la spéculation.

Nous ne céderons pas.

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le 29 August 2022

Jean-Pierre Bosino en direct dans le JT 19-20 de France 3 Picardie du 30 août 2022

Hausse de la facture d'électricité : Jean-Pierre Bosino sur BFMTV le 30 août 2022

Le Parisien du 1er août 2022 - Patrice Carvalho, maire de Thourotte : « cette hausse, c'est une catastrophe ! »

20220801-LeP-Oise-Les piscines face à la flambée du gaz et de l'électricité

Décryptage : Le véritable scandale de l'Arenh et du racket organisé dans le secteur de l’énergie

Par Fabien Gay, sénateur (PCF) et directeur de L'Humanité

Jusqu’en 2007, EDF possédait le monopole public du marché de l’électricité en France. Elle produisait, transportait et distribuait l’électricité aux usagers.

À partir de cette date, c’est l’ouverture à la concurrence. 

En 2010, la loi NOME est votée. C’est l’organisation du nouveau marché de l’électricité, créé de toute pièce, et l’invention de l’Arenh.

L'« ARENH » signifie l'« Accès Régulé à l'Électricité Nucléaire Historique ». Depuis 2011, EDF est obligé de vendre à ses concurrents alternatifs une part de sa production nucléaire : 100 TWh a 42 euros/MGW.

C’est à peu près un quart de sa production nucléaire totale, lorsque tous les réacteurs fonctionnent, ce qui est loin d’être le cas actuellement.

Cela doit permettre aux concurrents directs d'EDF de gagner des « parts de marché » ou « clients » en concurrençant EDF sur les tarifs réglementés (qui sont honnis par tous les libéraux).

Parts de marché qu’ils gagnent souvent avec des pratiques agressives ou trompeuses de démarchage téléphoniques ou physiques en étant peu ou pas condamnés.

En contrepartie, les concurrents d'EDF s’étaient engagés à investir pour produire leur propre électricité dans une période de 15 ans. Résultat : 0 euro investi.

Voici donc la première arnaque : jamais les acteurs alternatifs n’ont respectés leurs contrats, mais le système perdure coûte que coûte.

Pire, régulièrement, ces acteurs demandent à la CRE, la Commission de Régulation de l’Energie, d’augmenter les prix des tarifs réglementés pour rester compétitifs par rapport à EDF. C’est-à-dire, continuer à faire du profit sur les clients.

Une part non négligeable des augmentations n’est donc pas due au « coût » de l’énergie, mais est bien créée pour faire « jouer la concurrence » fictive, affaiblir EDF et enrichir les acteurs alternatifs.

Donc ces acteurs alternatifs ne font que facturer leurs clients. Ils ne produisent rien, ne transportent rien, mais font des factures. 

Chaque année, ils font leurs prévisions pour l’année suivante et demandent à la CRE des quotas Arenh.

On parle d'écrêtement ARENH lorsque la totalité des demandes des fournisseurs alternatifs dépasse le seuil réglementaire disponible de 100 TWh.

Les acteurs alternatifs doivent alors se fournir sur le marché libre, qui est plus élevé que 42 euros/MWh. Et en profitent pour dire à leurs clients, qu’ils ont appâtés en cassant les prix, qu’il va falloir augmenter les prix.

Pendant le confinement lié à la Covid-19, le marché libre s’est effondré à 21 euros le MWh. Ils ont alors attaqué EDF pour ne plus acheter au prix de l’Arenh. 

Avec la crise énergétique et les prix qui s’envolent (actuellement autour de 430 euros/kWh) ces acteurs alternatifs demandent plus d'Arenh. Et ils ont obtenu 20TWh supplémentaire en février 2022.

Le manque à gagner pour EDF est de 8 milliards d’euros. EDF qui a été obligé de racheter ces 20TWh supplémentaire sur le marché libre pour les revendre à ses concurrents à… 42 euros.

Pour être honnête et juste, le prix sera révisé à 49,5 MWh en 2023. Ce qui reste évidemment bien en dessous du marché libre actuellement.

Mais l’énième arnaque se cache dans les détails. Pour obtenir ces 20TWh supplémentaires, les acteurs alternatifs se sont engagés à répercuter cela sur les prix, la main sur le cœur. Pas d’augmentation pour les clients ou alors une légère hausse, avec un bouclier tarifaire de 4 %

Mais tous ne le font pas, et augmentent leurs prix significativement dès septembre avec parfois des augmentations de 70 % comme Ohm énergie ou alors en rompant les contrats comme Mint énergie.

Durant les prochains mois, certains acteurs pourraient se retirer du marché et laisser des dizaines de milliers de clients sur le carreau, qui devront rapidement se retourner.

Mais les libéraux de tout poils vous disent « ce n’est pas grave, c’est le marché, tu peux changer d’opérateur à tout moment ! » Celui qui change d’opérateur sait pourtant que cela ne se fais pas en un claquement de doigt.

Mais le pire, c’est qu’il se cache une autre arnaque encore plus grosse. En effet, les quotas Arenh dont dispose chaque acteur alternatif sont le fruit d’un savant calcul.

En effet, le quota Arenh est calculé au nombre de clients sur les heures creuses, week-end et jours fériés et surtout sur les mois de juillet et août.

Donc, l’acteur alternatif a « intérêt » à avoir le maximum de clients l’été, puis en quelque sorte qu’ils partent en septembre pour avoir le maximum d'Arenh.

Pourquoi, me direz-vous ? Par exemple, l’acteur alternatif X dispose de 10 000 clients en été et de 5 000 en hiver. Ils bénéficient d’un bon quota Arenh calculé sur 10.000.

Mais l’hiver, il ne reste que 5 000 clients à facturer ; donc, pas besoin de racheter de l'électricité plus chère sur le marché libre. En se débrouillant bien, il restera même de l’Arenh.

Et là, formidable : il peut aller revendre son surplus, acheté 42 euros, sur le marché libre à… 430 euros actuellement. De l’argent facile sur notre dos collectif !

  • Il est temps d’en finir avec ce système abscon qui ne bénéficie qu’aux traders et actionnaires de ces acteurs alternatifs. 
  • Et de recréer un grand service public de l’énergie, détenant un monopole public. L’énergie est un bien commun et doit sorti des griffes du marché !

 

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)