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Riche week-end de formation et de débats avec quatorze communistes de l'Oise - Strasbourg, 26 au 28 août 2022

Quel riche week-end de formation et de débats, à Strasbourg, dans le cadre de l'Université d'été du Parti communiste et du Campus des élu·e·s, pour quatorze camarades de l'Oise.

Les un·e·s et les autres ont pu participer chacun·e à une dizaine des 80 ateliers proposés au total, avec des intervenant·e·s de qualité, sans compter les séances d'ouverture et de clôture, une soirée autour du film choc Meurtre à Paris, les discours de Fabien Roussel et de Fabien Gay…. et une soirée conviviale et de trop rapides balades dans les rues chargées d'histoire de la capitale alsacienne !

Nous reportons ici les moments qui ont marqué Thierry Aury, secrétaire départemental du PCF Oise :

  • l'ancien Défenseur des Droits, Jacques Toubon, alertant sur « nos droits et nos libertés en danger », et mettant en cause des dérives graves, en France et en Europe, au prétexte de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme ;
  • Francis Wurtz présentant une analyse précise des enjeux européens actuels et appelant à en faire des terrains de lutte pour que l'Union européenne porte enfin des réponses aux besoins des peuples à la hauteur des ambitions affichées sur les défis climatiques, numériques et géopolitiques ;
  • Jacqueline Derrens, figure de la lutte contre l'apartheid, débattant du film Morder in Paris consacré à l'assassinat, resté impuni, en plein Paris en 1988, de Dulcie September, représentante officielle de l'ANC en France, sur fond de contrats d'armement et d'affaires juteuses entre des grandes sociétés françaises et le régime raciste d'Afrique du Sud ; 
  • plusieurs ateliers abordant des solutions concrètes pour répondre vite et de manière efficace et juste socialement, aux bouleversements climatiques et à la crise écologique : avec l'élu parisien Jacques Baudrier sur la décarbonation des transports, ou encore l'élu de l'Isère, Éric Bevillard ;
  • d'autres ateliers permettant d'analyser plus en profondeur et d'échanger sur les résultats électoraux de 2022, sur l'abstention, sur le vote RN, sur le peuple de gauche ou encore d'ouvrir le débat sur la question du rassemblement, de l'union populaire, avec Pierre Laurent, à partir des expériences passées et de celle toute récente de la Nupes ;
  • enfin la question cruciale de la Paix et de la nécessaire mobilisation pour le désarmement nucléaire, pour un nouvel ordre international de coopération et de sécurité collective, au cœur des interventions de Patrick Le Hyaric, Roland Nivet, ou encore de Jean-Paul Lecocq, plus spécifiquement sur les relations franco-africaines pour ce dernier.

Un week-end très riche, pour la réflexion et l'action pour transformer concrètement la société et le monde, pour inventer ensemble d'autres solutions, d'autres logiques que celles de ce capitalisme destructeur de l'humanité, du vivant et de la planète.

Quant à notre camarade nogentais Bernard Lamirand :

quel plaisir de voir dans les ateliers l'attention portée par tou·te·s les camarades sur des sujets ardus et je voudrais dire la qualité des intervenant·e·s et leur souci de faire saisir des sujets complexes.

Et puis de la fraternité et une soirée d'amitié avec Fabien [Roussel] et la direction du Parti qui fait du bien comme on dit.

Cela donne envie de militer quand on voit ces jeunes communistes donner plein d'espérance dans les débats et les rencontres impromptues.

Oui notre parti se sort de son effacement 

Alors allons-y et faisons beaucoup d'adhérents et d'adhérentes.

 

Comme l'a dit Guillaume Roubaud-Quashie, le directeur de l'Université d'été : « Avant d'être la sœur du rêve, l'action doit être la fille de la rigueur », selon les mots de Georges Canguilhem à la mémoire de Jean Cavaillès, philosophe et résistant fusillé par les nazis, dont le grand amphithéâtre de l'université de Strasbourg porte le nom.

Un grand bravo à toute l'équipe des organisateur·rice·s, avec Aurélien Guillot et aux élu·e·s et militant·e·s du Bas-Rhin, en particulier les responsables communistes alsacien·ne·s, Hülliya Turan, maire-adjointe de Strasbourg et Antoine Splet, maire-adjoint de Schiltigheim.

 

Ph 02 - Ouverture par Guillaume Roubaud-Quashie, directeur de l'Université d'été du PCF, et Hülliya Turan, maire-adjointe communiste de Strasbourg

Ph03 - Jacques Toubon, une présence exceptionnelle à l'université d'été du PCF.

Ph05 - Francis Wurtz, ancien député européen de 1979 à 2009, et Jean-Luc Vienne, directeur du Cidefe.

Ph06 - Jean-Paul Lecocq, député de Seine-Maritime, membre de la Commission des affaires étrangères.

Ph07 - Le salut du premier adjoint de Stasbourg.

 

 

 

Riche week-end de formation et de débats avec quatorze communistes de l'Oise - Strasbourg, 26 au 28 août 2022

1-Allocution de Fabien Roussel 2-Entretiens 3-Débat Nupes « quelle réforme des retraites de progrès ? » 4-Entretiens

Université d’été 2022 – Strasbourg

Discours de Fabien Roussel

27 août 2022

Chers camarades, chers amis,

Je veux d’abord remercier l’ensemble des équipes qui ont permis, sous la responsabilité de Guillaume Roubaud-Quashie, la tenue de cette université d’été dans d’excellentes conditions.

Merci à Guillaume donc, merci aux camarades qui l’entourent tout au long du week-end pour l’organisation, à l’accueil sécurité, ainsi qu’aux camarades alsaciens mobilisés pour la bonne tenue de nos travaux.

Merci Hulliya pour ton accueil et à la fédé du Bas Rhin. Il n’y a pas de petite fédé, comme il n’y a pas de petite section, de petit communiste. Il n’y a que des hommes et des femmes engagées et même s’ils ne sont qu’un, leur engagement en fait des hommes et des femmes de grandes valeurs. Francis Wurtz, comme toi, comme d’autres ici, vous êtes tous de grandes valeurs !

Et je salue ton courage Hulliya pour t’être opposée au financement d’une mosquée islamiste soutenue par une organisation d’extrême- droite turque. Merci pour ton grand courage et ta grande fédé !

Merci enfin à tous les intervenants, venus des 4 coins du pays, militants intellectuels de divers horizon, pour nous faire partager leurs savoirs, leurs travaux et nourrir ainsi nos réflexions et nos connaissances.

J’espère que vous avez tous passé de bonnes vacances, pour celles et ceux qui ont pu en prendre.

Je salue les militants et les élus communistes qui ont organisé des journées de solidarité, les journées à la Mer, à Malo et à Dieppe, les distributions de fruits et légumes à prix coûtants ou de colis alimentaires auprès des étudiants.

J’en profite pour saluer la JC et l’UEC qui participent aussi à ces opérations de solidarité organisant des journées de révision du bac, ou des aides aux devoirs.

La solidarité, c’est dans nos gènes, et c’est aussi comme cela que nous montrons l’utilité de notre parti, par notre présence concrète, utile, dans les villes et les villages, auprès des familles, des jeunes, des retraités.

Cette solidarité est la nôtre et nous ne pouvons qu’en être fiers !

Oui cette solidarité elle compte beaucoup aujourd’hui dans notre pays qui compte 10 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, 12 millions en précarité énergétique, 4 millions de mal-logés et des centaines de milliers d’étudiants dans la précarité la plus complète.

Alors forcément, entre nous, qui organisons cette solidarité, et le Président Macron, qui dit aux français : « fini l’abondance, fini l’insouciance », oui il y a un fossé, que dis-je, un gouffre !

Oui il y a un gouffre avec un président qui a décidé de remettre ses habits de Président des riches et qui refusent de voir les grandes inégalités qui se creusent dans notre pays, et la grande majorité de nos concitoyens, les travailleurs notamment qui ont bien du mal à vivre de leur travail !

C’est pourquoi je l’annonce d’emblée ici, dés le début de mon propos: nous plaçons cette rentrée sous le signe de l’action et de la mobilisation.

Nous appelons à participer aux grandes journées de mobilisation de cette rentrée, à l’appel des organisations syndicales: les 22 septembre pour la défense de notre système de santé et le 29 sur les salaires !

Macron n’a pas d’ambition pour notre pays et préfère nous annoncer des Jours sombres, tristes et sans pain et bien nous, nous avons au contraire beaucoup d’ambition pour la France, pour le monde du travail, pour nos enfants, pour le climat et nous voulons toujours des Jours Heureux, du bonheur et de l’espoir et nous sommes déterminés à les faire vivre !

Nous ne laisserons pas Macron et sa majorité poursuivre cette politique qui nous fait tant de mal, qui abîme tant notre pays. Et si le Président et son gouvernement n’entendent pas cette colère et nos demandes, nous appellerons nous aussi à manifester, en octobre !

Oui, si nous sommes ici réunis, si nous sommes des militants communistes, engagés, c’est d’abord parce que nous avons la conviction que d’autres choix sont non seulement possibles mais surtout nécessaires.

La paix

Je pense d’abord à la Paix, à cette Paix qui n’a jamais été autant éloigné pour de nombreux peuples du monde, qu’ils soient ukrainien, kurdes, syrien, afghan, yéménite, palestinien, sahraoui , malien...

77 ans après la fin de la seconde guerre mondiale, alors qu’une terrible pandémie mondiale frappe encore toute l’humanité, les marchands de guerre n’ont jamais vendu autant d’armes.

Selon l’enquête de l’Institut International de recherche sur la paix de Stockholm, les livraisons internationales d’armement restent proches du plus haut niveau enregistré depuis la fin de la guerre froide.

Sur un commerce qui représente un chiffre d’affaires de 472 milliards de dollars, les États Unis, la Russie et la France sont les 3 premiers pays exportateurs d’armes. Et Parmi les 10 premiers, ont va même trouver l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie. 5 pays européens en tout.

Jamais le monde n’a été autant traversé par des zones de conflits, de tensions, des blocus, rythmés par des provocations absurdes, défiguré par des murs et des check-points alors que nous avons tant de défis à surmonter ensemble, notamment contre cette pandémie qui n’est pas terminée, mais aussi pour faire face à la pauvreté et au dérèglement climatique.

Les usines d’armement, les chercheurs, les ingénieurs et les ouvriers qui y travaillent les moyens qui sont mis par les États dans cette marche funèbre vers la mort devraient, au contraire, être mobilisés pour répondre aux besoin de l’Humanité.

Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, lors d’une visite en Ukraine déclarait: « la guerre est une absurdité au 21eme siècle ».

Face à cette folie, la France doit prendre toutes les initiatives au Conseil de sécurité, au sein de l’Europe, pour faire entendre la voix de la paix et unir les États qui souhaitent s’engager dans une ère nouvelle de coopération et de sécurité collective.

C’est dans cet esprit que je propose de travailler à un appel de Cent personnalités françaises, issus du monde des arts, du sport, du travail, de la vie politique et économique pour mobiliser l’opinion publique en France. Cet appel doit nous faire prendre conscience de la gravité de la situation et s’ériger en rempart contre ces escalades guerrières qui se multiplient.

Avec toutes les organisations parties prenantes, toutes les personnalités, lançons une grande campagne nationale, populaire, pour dire stop à la guerre.

D’autant que ces conflits, ces guerres ont des conséquences terribles pour tous les peuples du monde.

Nous le voyons bien en Europe et en France avec la guerre en Ukraine suite à l’invasion russe.

Une crise énergétique

Ce conflit accélère et amplifie une crise énergétique dont nous avons beaucoup parlé pendant la présidentielle.

Retrouver notre souveraineté énergétique est un enjeu fondamental pour la France, pour notre industrie, pour relever le défi climatique, pour rendre du pouvoir d’achat aux Français.

Ce n’est pas un point de détail, cela ne doit pas être un chapitre dans notre programme, une différence que nous avons entre les forces de gauche. C’est une question fondamentale.

Je cite Les Échos : « [...] Sur les marchés de l’électricité, c’est panique à bord. Les prix du gaz sont multipliés par 20 et passe à 320 euros du MGH et ceux de l’électricité sont multipliés par 10 à 1000 euros du MGH. Jour après jour, les prix du gaz et de l’électricité battent des records sans que personne ne sache où cela va s’arrêter. Les traders sont inquiets. »

C’est d’abord un énorme sujet de préoccupation pour des millions de nos concitoyens en France comme en Europe : comment allons-nous payer nos factures cet hiver ? Beaucoup vont devoir choisir entre se nourrir ou se chauffer. Face à cette flambée des prix de l’énergie, des entreprises risquent de fermer.

Le gouvernement agite même la menace de coupures d’électricité et elles sont réelles avec 50% de notre parc nucléaire à l’arrêt, faute d’investissements à la hauteur ces dernières années.

Chaque pays cherche à réduire sa consommation.

Bien sur qu’il faut faire des efforts ! Mais ne parlez pas de sobriété énergétique aux 12 millions de français en précarité énergétique !

Il faut changer de braquet dans ce domaine !

Si le secteur le plus consommateur est le logement, lançons un vaste plan de rénovation des logements sociaux, des logements publics et des bâtiments publics et arrêtons avec le bricolage, les Maprimrénov et autre « Comment je me fais arnaquer par des margoulins » avec les rénovations à 1 euro.

Et nous, avec les élus locaux, nos maires, nos conseillers territoriaux, nous devons demander des moyens supplémentaires pour nos collectivités afin d’engager ces chantiers. Quand je pense que Macron envisage de faire 12 milliards d’euros d’économie sur les budgets des collectivité, c’est un scandale, c’est même climaticide ! S’il confirmait ce choix, il devra faire face à la fronde des élus locaux et nous serons là !

Je pense à nos maires à nos sénateurs, à Éliane Assassi et à la campagne des sénatoriales qui s’annonce: Nous serons là dans chaque département pour défendre l’autonomie et les moyens de nos collectivités !

Oui, cette question énergétique est fondamentale, essentielle, tellement elle est importante pour notre pays, pour le pouvoir d’achat des français, pour notre industrie, pour nos communes, pour le climat. La politique énergétique de la France et de l’Europe illustre tellement bien les ravages du capitalisme.

Macron préfère l’aborder en demandant aux français d’assumer « le choix de la liberté » par des privations supplémentaires. C’est son choix, c’est celui des libéraux. Et ce serait trop facile encore une fois de tout mettre sur le dos de la guerre en Ukraine et des menaces de Poutine.

Même si, bien sur, nous avons bien conscience qu’en fermant le robinet du gaz à l’Europe, Poutine sait très bien les conséquences que cela aura sur notre économie totalement libéralisée et dépendante des énergies fossiles provenant de l’étranger.

Mais enfin: la hausse prix du gaz et de l’électricité n’a pas commencé à augmenter avec la guerre en Ukraine !

Nous subissons d’abord les effets désastreux de la libéralisation sans limite du marché de l’énergie, orchestrés par les différents traités européens et mis en œuvre avec beaucoup de zèle par les gouvernements successifs, notamment par la privatisation d’EDF GDF mise en place par N.Sarkozy puis par l’abandon de notre souveraineté en matière de tarif depuis que la France a accepté de s’inscrire dans le marché spéculatif européen de l’énergie !

Alors oui, nous appelons à une véritable révolution dans ce domaine.

Nous demandons que la France sorte, comme d’autres l’ont fait ces derniers mois d’ailleurs - je pense à l’Espagne et au Portugal -, du marché européen de l’énergie pour retrouver notre liberté, notre souveraineté dans la tarification du gaz et de l’électricité.

Ce n’est pas aux traders de fixer les tarifs du gaz et de l’énergie, c’est aux États, en toute indépendance !

Nous demandons la création d’un établissement public réunissant EDF et Engie et retrouvant la maîtrise publique dans la production et la distribution de l’électricité, du gaz et du nucléaire.

Nous voulons aussi faire en sorte que le projet Hercule ne soit pas mis en œuvre derrière cette fausse nationalisation d’EDF. Nous voulons protéger nos barrages hydroliques, menacés d’être vendus aux privés. Nous serons là pour nous y opposer.

Nous demandons de garantir la fourniture en électricité aux ménages et aux entreprises à des prix fixes, garantie par l’État et de baisser les taxes qui pèsent sur elles de 30%.

Et nous voulons investir rapidement dans la production d’énergie renouvelable et nucléaire, les deux piliers de l’énergie décarbonée et la seule voie possible pour sortir des énergies fossiles d’ici 2050 !

Nous avons surtout l’ambition de mettre l’énergie, sa production, sa distribution, sous maîtrise publique, en France mais aussi dans toute l’Europe et c’est un projet que nous devons porter avec d’autres forces de gauche européennes.

Une crise climatique

Nous défendrons d’ailleurs ces propositions au Parlement avec nos deux groupes au Sénat et à l’Assemblée nationale, en lien avec les syndicats et nos camarades énergéticiens qui ont mené une campagne remarquable contre le projet Hercule. Ils peuvent compter sur nous pour poursuivre avec eux cette lutte.

Cette bataille sur l’énergie est directement liée au dérèglement climatique.

Ceux qui doutaient encore de ce dérèglement ont, je l’espère, été convaincus par l’été que nous avons vécu: sécheresse amplifiant ces mégafeux, mais aussi les tempêtes exceptionnelles.

Nous sommes en plein de dedans. Il y a des morts, des dégâts importants, il faut agir et vite.

Agir pour faire face à ce dérèglement climatique :

  1. mieux prévenir
  2. empêcher que cela ne s’aggrave

Mieux prévenir

Il va manquer d’eau, il va y avoir des sécheresses, il y aura des tempêtes exceptionnelles, des inondations, des hivers très rigoureux: nous devons anticiper tout cela.

Regardez la tempête en Corse. J’ai entendu parler de la polémique sur Méteo France, qui ne nous aurait pas prévenu. Mais avec le dérèglement climatique, tous les modèles mathématiques sont à revoir. Nous allons connaître de plus en plus d’événements climatiques «exceptionnels». Cela nous appelle à retravailler la sécurité civile, la protection des personnes, les plans d’évacuation,... Mobilisons les moyens !

Pour tout cela, revoir nos mesures de sécurité, de prévention, de contrôle, pour investir dans nos forets, dans la gestion de nos ressources naturelles dont l’eau.

OUI, il faut créer un ministère dédié au dérèglement climatique, avec des moyens financiers importants, réunissant les forces de sécurité civile dont nos pompiers qui dépendent de nos départements, l’ONF,... pour anticiper, prévoir, ré-organiser nos forces d’intervention, accompagner les communes dans les plans de préventions des risques...

C’est pourquoi il faut aussi agir pour l’avenir afin que la situation n’empire pas.

Il faut avoir l’espoir. Construire cet espoir. Ne pas vivre dans la peur, dans l’angoisse. La peur et l’angoisse, je les laisse à ceux qui veulent nous terroriser pour nous faire accepter les pires réformes.

C’est toujours aux mêmes que l’on demande des efforts alors que 10 % des plus riches sont responsables des 40 % des émissions de CO2.

Le dérèglement climatique est en cours. La température de la planète va augmenter d’1,5 °C d’ici 2100. Avec les conséquences que nous vivons aujourd’hui.

Mais notre responsabilité est de tout mettre en œuvre pour que ce réchauffement n’excède pas les 1,5 °C.

Et c’est possible ! Les experts du GIEC nous disent les priorités, les investissements à faire, les ruptures à opérer.

Nous devons donc agir fortement et engager une véritable révolution, un changement de système, pour mettre toutes nos ressources, nos intelligences, au service de ce combat tout en répondant aux besoins de la population et à son aspiration à vivre mieux.

C’est bien pour cela que je parle de changement de système. Le communisme, à ce titre, n’a jamais été autant à l’ordre du jour : mettre en commun au service de l’être humain.

Car comment répondre aux problèmes des français, leur garantir l’accès aux droits élémentaires; celui de se nourrir, de se loger, de se soigner, d’accéder à la culture, à l’information, aux connaissances, à la mobilité, à l’énergie et en même temps agir pour la planète ?

Est ce que, comme le prétendent certains, agir pour la planète, c’est forcément avoir moins de droit, vivre dans l’angoisse du lendemain, être punis et se sentir coupable de polluer ?

Est ce que c’est forcément être assigné à résidence, privé de voiture, ne pas pouvoir vivre dans une maison, vivre à 17 ° l’hiver et être interdit de barbecue et de piscine l’été ?

En plus d’être exploités, méprisés, abandonnés, les classes populaires comme les classes moyennes sont désormais désignés comme les grands pollueurs et n’ont plus le droit de rêver à des moments de bonheur et de plaisir partagé ?

Avant on dénonçait l’absence d’ascenseur social. Aujourd’hui, on n’a plus le droit de monter dedans !

Oui, nous avons tous des efforts à faire et les français en font beaucoup.

Oui, il faut aller taper là où il y a des excès.

Mais pour beaucoup d’autres, pour toutes celles et ceux qui n’ont pas accès à l’eau, à l’électricité, à la mobilité, à une nourriture saine, oui, pour eux, il faudra consommer plus et produire plus ! Et français !

Et en plus, nous voulons plus d’entreprises, plus d’industrie, plus de services publics pour répondre à nos besoins, pour produire ici ce que nous consommons ici.

Donc oui, nous consommerons plus d’énergie. Et c’est pour cela que nous voulons investir massivement dans l’énergie et une énergie décarbonée, donc nucléaire et renouvelable.

Oui, il y a une vraie bascule à opérer, un changement profond et c’est bien pour cela que nous ne pouvons plus continuer à vivre dans une système qui nous prive des moyens d’investir, de former, de s’attaquer aux urgences sociales et climatiques.

C’est pour cela qu’il nous faut ce fonds pour le climat et pour l’emploi, doté de 150 milliards d’euros par an pour investir, former, construire, bâtir et faire appel à la mobilisation de tous nos concitoyens, de toute la jeunesse pour transformer la société !

Oui, fini l’abondance et l’insouciance des riches et des multinationales. L’argent, nous voulons le prendre là où il est. Et ce sont les propositions que nous faisons pour cette rentrée :

Nous proposons de mettre à l'ordre du jour de cette rentrée 2022 une taxe sur les superprofits des grands groupes, une taxe anti spéculation ainsi qu’un impôt de solidarité exceptionnel sur les grandes fortunes du pays comme sur la spéculation boursière afin d'alimenter un Fonds pouvoir d’achat et climat.

Allons arracher au capital 50 milliards d’euros par an et que l’Etat et la BCE en mettent chacun autant : ça fait 150 milliards ! Voilà comment nous nous donnerons les moyens de répondre à nos besoins !

Ce sont les 6 % du PIB que le GIEC recommande pour chaque État.

Allons chercher l’argent là où il est pour investir massivement dans l’industrie, dans des services publics de qualité, dans l’énergie, dans l’agriculture, dans la rénovation de nos logements, des bâtiments publics.

Allons chercher les moyens de produire en France et de financer des voitures non polluantes et peu chères pour permettre aux ouvriers, aux jeunes, aux petits budgets d'avoir accès à la mobilité.

Développons partout les transports gratuits :

Je propose que tous les salariés, les demandeurs d’emploi, les étudiants, et les retraités béficient d’une carte de transport leur donnant accès gratuitement au réseau de TER, de métro et de bus propres en France ainsi qu’à 2 trajets gratuits sur le réseau TGV !

Je pense également à ceux vivant dans les milieux ruraux, les campagnes, loin des grandes métropoles, dont la voiture est indispensable. Faisons en sorte de proposer une voiture électrique, populaire, avec une possibilité de déplacement autonome sur 250 km à 12 000 € sans aide de l’État. C’est la proposition de la CGT Renault. Nous devons la soutenir !

Investissons massivement dans la formation ! Rénovation énergétique, transport, production d’énergie, agriculture, santé : besoin de formation et vite ! Quel décalage avec cette rentrée scolaire 2022 ou il manque 4 000 enseignants. Quelle honte !

Appel à la mobilisation populaire

Vous savez ce que ça signifie. Il va falloir se mobiliser. Beaucoup.

Car le camp libéral, majoritaire en France au Parlement, avec le soutien de l’extrême droite, prépare un tour de vis violent pour les français.

Violent pour les familles populaires, pour la jeunesse, violent pour les services publics dont nous avons pourtant un impérieux besoin, violent pour le monde du travail et de la création.

Le besoin de résistance à cette politique et le besoin d’espoir, d’alternative est plus urgent que jamais pour redresser le pays.

Nous y parviendrons à la seule condition que toutes les forces vives du pays qui ont inté- rêt au changement se mettent en mouvement.

Car là se trouve la majorité politique de demain.

Comme ils l'ont fait au plus profond des années noires, avec le programme des Jours heu - reux, les communistes engagent aujourd'hui toutes leurs forces pour rassembler toutes les forces sociales qui ont intérêt à rompre avec les logiques capitalistes autour de la perspec- tive d'une nouvelle République, sociale, démocratique, laïque et universaliste, qui donne enfin les moyens à la majorité de la France de décider enfin de son avenir, grâce à de nouveaux pouvoirs d'intervention et de décision.

C’est pourquoi, en cette rentrée, je lance un appel à toutes ces forces, aux forces de gauche, aux forces syndicales et associatives.

À toutes et tous, je dis : construisons ensemble ce grand mouvement populaire, social et écologique, dont la France a besoin.

Regardez d’ores et déjà le mouvement des travailleurs britanniques qui grandit outre- manche. Un mouvement exceptionnel quand on sait les freins à la grève dans ce pays.

Une mobilisation qui montre la force de l’action collective avec l’engagement récent des dockers qui rejoignent les cheminots, les postiers, les éboueurs, les avocats, les employés de l'opérateur télécom BT ou encore de nombreux salariés de la logistique.

Certains de ces secteurs n’étaient pas entrés en grève depuis plus de vingt ans.

En France aussi, nous avons besoin que le peuple, les travailleuses et les travailleurs, s’en mêlent !

C’est pour cette raison que les communistes soutiennent fortement les journées de mobilisation des 22 et 29 septembre décidées par plusieurs organisations syndicales.

J’appelle les communistes à s’investir pleinement pour la réussite de ces deux journées qui marqueront une première étape indispensable de la mobilisation.

Comme je l’ai dit hier, travaillons ensemble, force de gauche et mouvement social à une réforme progressiste des retraites et obtenons un référendum pour que les français puissent choisir entre une réforme des retraites justes, sociale, féministe, et une réforme des retraites dures, allongeant le temps de vie au travail, triste pour l’avenir de nos en- fants.

C’est notre combat. Je veux m’adresser en particulier à mes camarades insoumis, socia- listes et écologistes à qui je rappelle notre responsabilité :

C’est d’abord de permettre aux millions de Français qui veulent le changement de se mo- biliser, quelque soient leurs différences, quelques soient nos différences.

Nous ne serons pas plus forts en effaçant notre diversité dans une fédération ou un parti unique ou encore en tentant de chapeauter le mouvement social.

Nous serons plus forts en agissant aux côtés du peuple, des salariés et de leurs organisa - tions syndicales, en contribuant aux mobilisations pour résister à la politique des droites et en menant ensemble avec les Français le débat sur les changements à opérer et l’action pour des avancées immédiates, concrètes, qui améliorent leur quotidien.

La candidature aux élections présidentielles que nous avons portée collectivement est d’ailleurs riche d’enseignement. Prenons le temps d’en parler.

J’en fait pour ma part un bilan très positif.

Cette campagne présidentielle, je l’entends auprès de vous, nous a permis de faire de grandes avancées, dans nos idées, dans nos rencontres avec les français, dans notre organisation même.

Nous avons enregistré 3 068 adhésions pendant la campagne de mai 2021 à avril 2022 ! La JC et l’UEC se sont renforcées avec plus de 250 adhésions et 13 fédérations créées.

Je croise tellement de français qui me disent « continuez, tenez bon, vous êtes vraiment différent des autres à gauche. » D’autres encore qui me disent « on n’a pas voté pour vous mais vous êtes vraiment sympathique ». Mais la prochaine fois, qu’ils votent !

Nous avons eu tellement d’échos positifs de notre campagne, des jours heureux, de notre bienveillance, de notre souci de rassembler les Français, sans sectarisme, sans transiger non plus sur nos idées.

C’est cet esprit de rassemblement qui nous a poussé à bâtir cette coalition électorale aux élections législatives et qui nous a permis de gagner collectivement 151 députés dont 22 siègent au groupe communiste et GDR.

Bien sur, cet accord a laissé beaucoup de camarades et de députés potentiel sur le bord de la route.

Mais regardons ce que nous avons réalisé pendant ces élections et surtout ce potentiel politique que nous avons gagné avec les Jours Heureux !

Nous avons fait grandir dans les têtes, l’utilité du parti communiste, pour la construction d’une alternative politique en rupture avec le capital autant que pour la construction d’une véritable union populaire !

Le parti communiste a toujours été dans son histoire et continuera à être un acteur indis- pensable du rassemblement.

C’est ça l’espoir à gauche et pour le monde du travail !

Un tour de France

C’est pourquoi je vais proposer aux communistes d’engager un grand Tour de France pour aller à la rencontre des Français, des salariés, des classes populaires et des classes moyennes, des ruraux et des urbains, des salariés, des jeunes et des retraités, pour entamer un dialogue sans tabou, sans détour.

Entrons à nouveau en campagne !

Je vous propose d’organiser dans chaque région des rencontres où je répondrai à toutes les questions qui me seront posées, en ayant la parole la plus libre qui soit, comme je l’ai fait durant la campagne. On y parlera de tout, surtout de tout ce que les français veulent parler. Travail, guerre, pouvoir d’achat, république, communisme, écologie, Jours Heu- reux, tous les sujets pourront être abordés.

Une parole libre, pour parler de tout, pour parler de vous ! Avec une affiche, un tract pour organiser ces rencontres dont je présenterai le calendrier après la fête de l’Huma.

Je serai sur le grill le temps qu’il faut et comptez sur moi pour parler avec franchise et sincérité !

C’est comme cela que nous seront toujours plus forts, que la gauche sera plus forte : en agissant aux côtés du peuple, des salariés et de leurs organisations syndicales, en étant à l’écoute et en phase avec les Français.

Ce sera aussi, pour nous, pour moi, pour toute la direction du parti, important d’être à l’écoute du cœur battant de la France en même temps que nous préparons notre congrès.

Un Congrès qui doit plus que jamais être tourné vers l’action et le rassemblement ! Dans lequel nous aborderons tous les sujets sans sectarisme et sans naïveté !

Nous devons construire un parti le plus populaire qui soit, le plus rassembleur du monde et le plus influent aussi pour que ça change en France ! Nous voulons gagner, nous voulons prendre le pouvoir au capital ! Alors il y a du boulot !

L’heure est donc à la mobilisation des communistes, partout dans le pays, dans cet objectif.

La Fête de l’Humanité

C’est tout l’objet de la rentrée politique que nous voulons organiser, avec cette université d’été, mais aussi avec la Fête de l’Huma dans laquelle des centaines de milliers de ci- toyennes et de citoyens pourront venir débattre avec les communistes des conditions du changement qu’ils attendent.

Je salue Fabien Gay, la rédaction du journal, Maud Vergnol, Sébastien Crépel et Thibaut Weiss le directeur de la Fête, qui doivent réussir cet évènement et en même temps organi- ser son grand déménagement dans l’Essonne.

Nous travaillons très bien ensemble et cette fête ne pourrait pas se tenir sans notre journal qui est un bien précieux dans la période.

Et la magie de cette fête, sa réussite, elle repose aussi beaucoup, essentiellement sur vous, sur les bâtisseurs de la fête, sur les militants communistes qui montent les stands, les tiennent, accueillent avec leur cœur, leur bonhomie, leur générosité, leur sourires les centaines de milliers de participants.

C’est un évènement exceptionnel en Europe, dans notre pays, organisé par un journal et une formation politique.

Cette fête s’annonce, avec les ventes commerciales, comme un immense succès popu- laire. Nous devons travailler dans les 15 jours à en faire un grand succès politique avec le meeting sur la grande scène que je tiendrai samedi en fin d’après midi, vers 18H, avec les milliers d’adhésions que nous pouvons y réaliser.

Ce sera aussi le rendez vous de toutes les forces de gauche et de très nombreuses forces syndicales et associatives dans des centaines de débats. Et je serai très heureux, avec Fabien Gay et Thibault Weiss de les accueillir.

La réussite populaire et politique de cette Fête appelle à amplifier l’effort dans les pro- chains jours pour la diffusion du bon de soutien à la fête et au journal l’Humanité.

Oui, mes chers camarades,

Construisons une très belle fête de l’Humanité !

Mettons toute notre énergie au service de la réussite des journées d’actions de septembre !

Entrons en campagne pour rassembler les forces vives du pays, construisons un mouve- ment populaire inédit capable de mettre en échec l’union des droites !

Plus que jamais, agissons pour que vive la République ! Et que vive la France des Jours heureux !

 

 

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)