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Hommage à notre camarade Michel Martin - 1er décembre 2021

Nous reproduisons ici l'hommage de notre camarade Martine Pleuchot, aux noms de la CGT et du PCF, à Michel Martin, notre camarade de Bury qui nous a quitté·e·s.

 

Hommage à Michel Martin

À toi Ghislaine son épouse, à vous Jean-Yves et Thierry ses fils, à Christelle sa belle-fille, à vous Nicolas, Clémence et Marie ses petits-enfants, à vous la famille et les proches, à vous mesdames messieurs, cher·e·s camarades,

À toi Michel,

C’est au nom du PCF et de la CGT que je te rends hommage.

Tu es entré à EDF-GDF en 1961. Tu as adhéré à la CGT rapidement et tu as participé à l’école élémentaire à Asnières-sur-Seine. En 1968 tu es élu représentant du personnel sur le site de Chantilly. Pendant toutes ces années d’activité tu n’as eu de cesse de défendre pied à pied les intérêts des agents. Tu étudiais tous les textes afin de pouvoir contrer la direction mais aussi faire en sorte qu’elle ne t’embarque pas là où elle le souhaitait car tu étais stratégique et même rusé. Tu étais tout simplement la force tranquille. Tu n’as jamais reculé, ni fait volte-face, tu étais d’une grande droiture. Tu disais : « comme on ne nous a rien donné, on ne va pas se laisser voler. » Tu ne t’énervais jamais mais tu frisais ta moustache. Lors des réunions dans les instances ou à la CGT, à celles et ceux qui ne pensaient pas comme toi, tu leur disais qu’ils avaient raison et ensuite tu démontais un à un leurs arguments afin de leur monter qu’ils avaient tort et tu développais les tiens qui étaient toujours positifs.

Tu étais prudent, rationnel, patient, fiable, immuable, sincère dans ton engagement. Tu étais rassembleur et tu avais à cœur à ce que tout le monde participe, en particulier les femmes et les jeunes. Toutes ces qualités de militant ont permis que les salariés et camarades te fassent confiance, en retour toi tu leur accordais la tienne, particulièrement aux jeunes afin de leur permettre de prendre la relève. 

Michel tu étais aussi un grand partageur. À tes retours de votre maison d’Auvergne tu ramenais des kilos de Cantal afin que les camarades puissent profiter de cet excellent fromage, certains s’en souviennent encore. 

Mais tu constates que l’engagement syndical est insuffisant car à chaque fois que quelque chose était gagné, les politiques remettaient en cause ces acquis sociaux.

En 1971, alors que vous demeuriez encore à Verneuil-en-Halatte, tu te rends à une invitation des communistes afin de rencontrer Maurice Bambier. À la fin de cette réunion tu adhéras au Parti communiste français car ton expérience de syndicaliste te démontrait qu’il était nécessaire de s’occuper de la politique. Tu m’avais confié avec sourire qu’avant cette adhésion tu lisais l’Humanité Dimanche que ton fils allait acheter en sortant de la messe !

Pendant toute ta période d’activité salarié tu as milité à la cellule d’entreprise à Cergy-Pontoise. Et aussi tu participais aux campagnes électorales localement. D’ailleurs c’est à l’occasion d’une élection cantonale pour Jean Sylla que je t’ai rencontré et où tu m’as initié au porte à porte sur Cambronne-lès-Clermont.

Tu pars en retraite en 1986, à partir de cette date tu as continué à militer à la CGT en étant à la commission exécutive régionale à Cergy et trésorier du syndicat retraité, ce jusqu’en 2006.

Pour le Parti tu militeras à la cellule Pablo Néruda de Bury où tu en as été longtemps le secrétaire. Vous rédigiez régulièrement un journal qui était distribué dans la commune et ses hameaux. Tu as été candidat avec d’autres camarades aux élections municipales à deux reprises mais vous n’avez jamais été élus. Tu étais aussi membre du comité de section de Mouy et ensuite de celui du Centre Oise au regroupement des trois sections Clermont, Mouy et Liancourt, ce qui t’a amené entre autres à beaucoup aider la cellule de Laigneville. C’est à cette période où nous avons beaucoup milité ensemble et où j’ai pu apprécier le grand militant que tu étais. Tu as été aux côtés de celles et ceux qui ont lutté pour sauvegarder leurs entreprises comme Allinquant, Essilor à Mouy, les Papiers Peints et le bureau de poste à Balagny-sur-Thérain. Tu étais de toutes les manifestations, ardent défenseur du monde salarié, retraité et des services publics.

Malgré différents problèmes de santé que tu as eu durant ta vie, jamais tu ne te plaignais et dès ton rétablissement tu revenais dans le mouvement. Tu étais de ces hommes courageux et infatigable. Je me souviens un jour à l’aube avant de partir pour une manif tu nous as cuisiné une omelette au Cantal, c’était aussi cette chaleur qui rayonnait en toi.  

Lors des réunions tu contribuais avec justesse aux débats par ta finesse d’analyse, tes interventions pertinentes afin d’alimenter la réflexion collective. Tu savais écouter et avec respect recentrer le débat et rappeler à certains camarades le respect que l’on se devait entre nous car tu ne supportais pas le sectarisme et l’autoritarisme dans le Parti. Tu souhaitais toujours rassembler dans et hors du Parti sans jamais baisser la garde quant à nos valeurs et idéaux. Ces dernières années tu continuais à participer aux réunions de section de Mouy, à tous les débats et initiatives du Parti. 

Mais ces derniers mois la maladie t’a rattrapé. Elle t’a fatigué, épuisé et fait souffrir. C’est à ton grand regret que tu ne lisais plus ton journal l’Humanité qui t’aura accompagné tout au long de ta vie militante. Mais malgré tout tu appréciais que je te tienne au courant des activités du Parti. Nous échangions sur le délabrement de notre système sanitaire français et bien malheureusement tu le vivais directement.

Celles et ceux qui t’ont cotoyé pendant toutes ces années ont pu apprécier ton combat, ton dévouement pour cet idéal d’une société plus juste et plus humaine. Et aussi ta gentillesse, ta fraternité, ton humilité.

Mais sans Ghislaine solide et tolérante, qui a toujours été à tes côtés, tu n’aurais pas pu être autant disponible pour t’occuper des autres.

Cher Michel, j’espère ne pas t’avoir gêné en retraçant ta vie de militant car tu as toujours été d’une grande discrétion et modestie quant à ton engagement syndical et politique et avoir été simple dans mes propos selon ton souhait.

Adieu Michel, tu nous manqueras.

Le 1er décembre 2021                  

 

 

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