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Gérard Le Puill : « transformer profondément nos modes de transport et nos pratiques agricoles pour baisser les émissions de gaz à effet de serre » - Beauvais, 4 novembre 2021

 

Les vidéos de cette conférence-débat proposée par l'association Espace Marx60 seront bientôt mises en ligne. Revenez visiter cette page.

 

Gérard Le Puill, auteur de nombreux articles pour L’Humanité et la revue La Terre et de plusieurs livres* a tout de suite mis les pieds dans le plat au sujet de la COP26 : « il n’en sortira rien de concret, comme pour la COP21 à Paris, s'il n’y a pas des obligations de résultats pour les États ! »

Fustigeant au passage, l’arrivée par 400 jets privés — au désastreux bilan carbone — d’une kyrielle de multi-milliardaires et dirigeants de multinationales promoteurs du « capitalisme vert », n’ayant d’autres objectifs que de développer de nouveaux marchés et de nouveaux profits sur des activités qui n’auront de « vertes » que le nom. Symbole de ces discours « verdis » mais sans actes concrets, la politique menée par E. Macron qui n’a pas inversé la courbe d’émissions carbonées de la France alors même que les délocalisations indus- trielles massives depuis trente ans, ont reporté sur d’autres pays notamment en Asie, les émissions de carbone de la fabrication de produits industriels que nous consommons.

Gérard Le Puill a surtout abordé les questions du transport routier, premier responsable des émissions de CO2, et les questions agricoles dont il est un spécialiste reconnu.

Sur le transport, l’enjeu principal est de redévelopper massivement le fret ferroviaire pour les marchandises et les transports collectifs ferroviaires pour les déplacements.

Pour l’agriculture, l’enjeu est tout à la fois de regagner notre souveraineté alimentaire en relocalisant des productions sur notre sol, en stockant pour agir contre les spéculateurs, de développer de nouvelles pratiques plus vertueuses et de rémunérer correctement les producteur·rice·s agricoles

Parmi les pratiques vertueuses à encourager, Gérard Le Puill, sur la base d’expériences positives concrètes qu’il cite, insiste en particulier sur :

  • l’agroforesterie, c’est-à-dire la plantation d’arbres fruitiers ou autres, à l’intérieur même des champs cultivés, avec de nombreux avantages en terme de préservation de la biodiversité et de captation du carbone ;
  • le retour à la polyculture, dans des exploitations de taille moyenne (150 ha) à l’opposé de l’extrême spécialisation actuelle désastreuse en terme d'environnement avec par exemple la Bretagne où sont élevés 55 % des porcs et 30 % des volailles avec une surproduction de lisiers responsables de la pollution des nappes phréatiques tandis que les grands plateaux céréaliers et betteraviers de Picardie doivent avoir recours aux engrais chimiques par manque de fertilisants naturels sur place ;
  • le contrôle des subventions aux « carburants verts » pour éviter l’effet d’aubaine et les abus conduisant à la transformation de surfaces agricoles vivrières en surface de production de colza pour fabriquer de l’éthanol ou de maïs pour les méthanisateurs, avec forte utilisation d’engrais chimiques et bilan carbone très médiocre ;
  • la garantie par l’État de prix rémunérateurs pour les producteur·rice·s, avec la maîtrise des productions sur la base du respect de règles environnementales précises...

Les propos du conférencier ont suscité un riche débat avec les participant·e·s. (vidéos mises en ligne prochainement)

 

* derniers ouvrages parus de Gérard Le Puill

 

Gérard Le Puill : « transformer profondément nos modes de transport et nos pratiques agricoles pour baisser les émissions de gaz à effet de serre » - Beauvais, 4 novembre 2021

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)