Fédération de l'Oise

Fédération de l'Oise
Accueil
 
 
 
 

France 3 Picardie : « Centenaire du Parti communiste : cinq figures qui ont marqué l'histoire politique de la Picardie »

Nous reproduisons ci-dessous le texte issu de la page internet  « Centenaire du parti communiste : cinq figures qui ont marqué l'histoire politique de la Picardie », réalisée par France 3 Picardie à l'occasion du centenaire du Parti communiste français et mise en ligne le 26 décembre 2020 sur leur site internet.

Lien vers la page de France 3 Picardie

Un reportage a également été diffusé dans le journal télévisé 19-20 le 27 décembre 2020, à la rencontre de Jean Catelas, guillotiné sous l'occupation ; René Lamps, député puis maire d'Amiens, et son épouse Julia ; Raymond Maillet, un communiste à la tête de la région ; Maxime Gremetz, remous à l'Assemblée. Le tout mis en perspective par l'actuel secrétaire départemental de la Fédération de l'Oise du PCF, Thierry Aury. Ce reportage est disponible ci-contre.

----

 

Centenaire du parti communiste : cinq figures qui ont marqué l'histoire politique de la Picardie

Ce mois de décembre marque l'anniversaire du congrès de Tours qui vit, en 1920, naître la Section française de l'internationale communiste. Ensuite rebaptisé PCF, le parti compta au cours du siècle de nombreux élus picards. 

« Prolétaires de tous les pays, unissez-vous. » Malgré l'injonction du calicot pendu au mur de la salle du Manège, le congrès de Tours, acta, le 29 décembre 1920, le départ des communistes de la « vieille maison » socialiste. En adhérant à l'Internationale communiste fondée par Lénine, les militants ébranlèrent la SFIO et fondèrent un nouveau parti, connu à partir de 1943 sous l'acronyme PCF. En perte de vitesse un siècle plus tard, le mouvement a pourtant marqué l'histoire de la Picardie, terre de bastions ouvriers et de luttes des travailleurs. Retour sur les parcours de quelques-uns de ses membres, élus dans l'Oise ou la Somme.

 

Jean Catelas, guillotiné sous l'Occupation

Né en 1894 dans le Pas-de-Calais, Jean Catelas est embauché dès l'âge de 12 ans comme ouvrier bonnetier. Ce parcours est bouleversé par la Grande guerre : mobilisé en 1914, il est versé dans l'infanterie. Il est employé après l'Armistice par la Compagnie des chemins de fer du Nord et entame un engagement syndical. C'est l'un des premiers Samariens à adhérer au tout nouveau parti communiste après le congrès de Tours. Figure du mouvement parmi les cheminots d'Amiens-Longueau, il est élu député en 1936, un an avant d'accéder au Comité central du parti.

Soutien actif des républicains lors de la guerre d'Espagne, Jean Catelas est déchu de sa qualité de député en 1940. Passé en clandestinité sous l'Occupation, il contribue à organiser le maintien de la publication de L'Humanité et adresse une "lettre aux cheminots d'Amiens" qu'il exhorte à poursuivre la lutte.

Il est arrêté en 1941. Le Tribunal d'Etat du gouvernement de Vichy le condamne à mort, sentence exécutée le 24 septembre. Jean Catelas, 47 ans, meurt sur l'échafaud dans la cour de la prison de la Santé. 

 

René Lamps, député puis maire d'Amiens

Fils d'un cheminot et d'une couturière, René Lamps entame une carrière d'instituteur à Corbie avant de partir pour Amiens. Un an après la fin de son service militaire, il est mobilisé en 1939. Rentré à Amiens, il retrouve les salles de classes et épouse Julia, fille de Léon Lemaire, ancien édile communiste. Avec sa femme, il s'implique en résistance et entre en clandestinité en 1943. Son engagement lors de la guerre s'accompagne d'une progression dans les instances du parti : en 1944, il prend la tête de la section de la Somme. 

En deuxième position de la liste communiste dans le département, René Lamps est élu à la Libération au sein de l'Assemblée nationale constituante, puis conforté en 1946. Son parcours parlementaire prend fin en 1978, lorsque, renonçant à se présenter, il laisse place à Maxime Gremetz. Il poursuit alors son mandat, entamé sept ans plus tôt, de maire d'Amiens. Réélu à trois reprises, il est finalement défait en 1989 par Gilles de Robien. 

 

Raymond Maillet, un communiste à la tête de la région

Cet instituteur de l'Oise débute un engagement syndical à l'orée des années 1950, rapidement suivi par une adhésion au PCF. Opposant actif à la guerre d'Algérie, il est surtout connu pour son parcours politique amorcé dans les années 1970. Maire de Monchy-Saint-Eloi, puis conseiller général de Liancourt et député, il devient, en février 1980, le premier président communiste de conseil régional à la faveur d'un accord avec les socialistes.

Symbolique, le mandat durera un peu plus d'un an. Battu par Jean-Pierre Braine aux élections législatives de mai 1981, Raymond Maillet doit renoncer au poste. Il est remplacé à la tête de la région par le socialiste René Dosière, âgé d'à peine 40 ans. 

 

Jeanne Léveillé, première femme députée de l'Oise

Fille d'instituteurs, Jeanne Assassin, épouse Léveillé, suit les traces de ses parents et exerce à Nogent-sur-Oise puis à Thiescourt. Militante communiste lors du Front populaire, son engagement lui vaut d'être suspendue de ses fonctions en 1940. Son mari, Edmond, intègre la résistance au sein du mouvement Libération-Nord. Arrêté par les Allemands à Amiens en avril 1944, il est fusillé le 25 mai. 

La présence de nombre d'entre eux dans les réseaux résistants contribue au rayonnement des communistes dans l'après-guerre. Il pousse le parti à présenter Jeanne Léveillé en seconde position sur sa liste pour les élections de l'Assemblée chargée de rédiger un projet de Constitution en 1945. Le PCF remportant deux sièges pour l'Oise (et 30,5 % des voix exprimées), l'institutrice devient la première femme députée du département. 

Ce sera son seul mandat : elle se remarie en 1946 à Rémy Asselin, ne représente pas en juin, et cesse un temps de militer. Jeanne Asselin meurt le 5 août 2002, à l'âge de 93 ans. 

 

Maxime Gremetz, remous à l'Assemblée

Premier fait d'armes de la « bête de Somme », alors ouvrier métallurgiste : un licenciement par Ferodo (aujourd'hui Valeo) en 1963, pour appel à la grève. Maxime Gremetz est alors adhérent au PCF depuis sept ans et va gravir les échelons au sein du parti, intégrant en 1976 le bureau politique. Partisan d'une ligne qualifiée d'"orthodoxe", arrimé au PC de Georges Marchais, il multiplie à partir de 1996 les escarmouches à l'encontre de la ligne de Robert Hue. Opposé à la participation de ministres communistes au gouvernement socialiste, refusant de voter la confiance au gouvernement Jospin, Maxime Gremetz est évincé en 2000 de la direction du parti. 

Première fois député en 1978, puis de manière continue de 1993 à 2011, son parcours est jalonné d'esclandres et de passes d'armes jusqu'au sein de la section PC de la Somme. L'irruption lors de l'inauguration de la rocade d'Amiens, en avril 1998, et l'empoignade qui suit, l'amènent à être condamné à deux ans d'inéligibilité. Gracié en 2002 par Jacques Chirac, il peut se présenter aux législatives la même année. Un autre différend, avec Claude Gewerc, apparaît rapidement après l'élection au conseil régional, en 2004,  issue d'une fusion des deux listes.

Contesté au sein de son parti, approuvé par les urnes, il se retire de l'hémicycle en 2011 après une exclusion temporaire pour avoir perturbé une réunion parlementaire. Mis au ban de son groupe, il doit ensuite siéger avec les députés non-inscrits et présente en mai sa démission au président de l'Assemblée nationale. 

 

 

France 3 Picardie : « Centenaire du Parti communiste : cinq figures qui ont marqué l'histoire politique de la Picardie »

le 28 décembre 2020

Reportage diffusé dans le JT 19-20 de France 3 Picardie le 27 décembre 2020

Fichier pdf à partir de l'article disponible sur le site internet de France 3 Picardie

A voir aussi



 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)