Fédération de l'Oise

Nous avons appris la triste nouvelle du décès à l'âge de 91 ans de notre camarade Michel Roger qui a marqué l'histoire du Parti communiste français dans l'Oise et à Montataire durant tant de décennies.

Fils d'une famille ouvrière et militante de Montataire - son père Marcel avait été président de l'Amicale des Vétérans du PCF dans les années 1970 - son enfance avait été marquée par le Front populaire et les grandes grèves de 1936, par la lutte contre le fascisme et la solidarité avec l'Espagne républicaine et l'accueil des réfugiés fuyant la guerre et la répression sanglante menées par Franco.

Membre du vidéo-club de Montataire, il avait d'ailleurs eu à cœur de contribuer à recueillir les témoignages de militantes et militants qui avaient participé aux luttes de cette époque, des documents précieux pour la mémoire et l'histoire.

Ouvrier typographe, Michel avait adhéré en 1949 au Parti communiste et y avait pris rapidement des responsabilités importantes dans la Fédération départementale de l'Oise, membre de son bureau fédéral dès 1952, puis secrétaire à la propagande de 1954 à 1965.

Durant toute cette période, les articles de Michel Roger sont nombreux dans la Page de l'Oise, supplément à l'Humanité-Dimanche pour appeler au combat contre les guerres coloniales, pour la paix en Algérie, puis contre le coup de force de 1958 et l'instauration de la monarchie présidentielle, contre les lois anti-laïques et antisociales.

Michel Roger portera d'ailleurs la voix du PCF comme candidat à l'élection cantonale de 1958 à Nanteuil-le-Haudoin puis dans les élections législatives de 1958 et 1962, dans la circonscription de Clermont-Crépy dans de durs affrontements face à Robert Hersant qu'il contraint au ballotage.

À partir de 1959 jusqu'en 1977, il est élu municipal à Montataire, et maire-adjoint durant deux mandats auprès des maires Marcel Coene et Robert Trin, contribuant aux importants projets d'amélioration des conditions de vie de cette ville ouvrière et populaire.

Il est aussi l'un des acteurs principaux, en 1962, du jumelage de Montataire avec la ville de Finsterwalde située alors en République Démocratique Allemande, à la suite d'une participation avec Marcel Coene à une assemblée d'élus européens à Dresde pour la défense de la Paix face aux menaces de guerre atomique, un jumelage inscrit dans la tradition antifasciste et d'amitié entre les peuples de sa commune.

Michel était resté très impliqué - jusqu'à ce que la maladie l'en empêche - dans de multiples activités sociales à la fois dans la vie associative, chez les retraités CGT et évidemment dans son parti où il participait activement à l'Amicale des Vétérans.

Il avait rédigé il y a quelques années une petite brochure consacrée à sa vie militante et à sa vie : il y témoignait de sa fidélité indéfectible aux idéaux de sa jeunesse par delà tous les aléas du combat politique, avec des moments glorieux et d'autres plus difficiles, et aussi sa fierté de la famille qu'il avait fondée avec Rosa, son épouse qui partagea tous ses engagements.

À notre chère camarade Rosa, à toute la famille, j'adresse toute ma sympathie et mes sentiments fraternels ainsi que ceux des communistes de l'Oise.

Thierry AURY

secrétaire départemental du PCF Oise