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Dans la lutte pour une paix durable, le peuple arménien peut compter sur la solidarité du Parti communiste français - 10 novembre 2020

Nous repoduisons ici le discours qu'a prononcé le 26 octobre 2020 à Compiègne notre camarade Arsène Sahaguian, Français d'origine arménienne, à l'occasion d'un rassemblement de soutien au peuple arménien, alors que les Républiques d'Artsakh et d'Arménie subissaient de plein fouet l'agression militaire déclenchée par le président azéri Aliev, avec le soutien actif de la Turquie.

 

Mesdames, Messieurs, chers amis, chers camarades,

Dans les événements que nous vivons aujourd'hui il y a des responsables : les Turcs bien sûr, mais avant tout l'Union européenne dont la France. Depuis toujours ils ont laissé le dictateur Erdogan, tyranniser, massacrer, attenter aux droits de l’Homme sans bouger le petit doigt. Rappelons quelques faits :

  • Kessab, ville frontière entre la Syrie et la Turquie. Pendant la guerre de Syrie un grand nombre de chrétiens qui fuyaient Daesh sont arrivés à la frontière. Ils ont été bloqués par les Turcs et lorsque Daesh est arrivé, ils ont massacré tout le monde avec l'ordre des Turcs. La plupart des chrétiens étaient arméniens. Silence total de l'Union européenne.
  • Les Kurdes qui nous ont aidés à la victoire sur l’État islamiste (EI) - même s'ils n'ont pas toujours été gentils avec les Arméniens - se sont fait massacrer à Afrin par Erdogan et sa bande. Silence total de l'Union européenne.
  • Il y a eu l’accord de la honte avec la Turquie : 6 milliards d’euros pour bloquer et parquer les réfugiés syriens. Dès qu'il y a un problème, Erdogan menace d'ouvrir les barrières et tout le monde se tait. Pareil pour son intervention en Libye, pareil pour ses interventions en Méditerranée dans les eaux territoriales grecques et chypriotes.

Tout le monde sait que le déplacement d’Erdogan à Bakou, c'était pour pousser Aliev à faire la guerre aux Arméniens, en lui fournissant des armements et des djihadistes. Tout le monde sait que la Turquie est la plaque tournante du djihadisme depuis toujours. Personne ne dit rien non plus sur l’utilisation des bombes à fragmentation, interdites par la Convention de Genève, fournies par Israël et qui causent de nombreuses victimes arméniennes.

Silence total de notre président - il est trop préoccupé par la Biélorussie. Nous l'avons vu condamner Erdogan à la télé. Le lendemain à l'Assemblée nationale, aux députés qui ont demandé au Ministre des Affaires étrangères d'intervenir, il a répondu : « pas d'ingérence ».

Aujourd'hui Arméniens de France, Français d'origine arménienne et ceux qui veulent lutter avec nous, nous devons nous battre, voir comment nous pouvons aider nos frères. Intervenir auprès de nos élus, maires, députés et sénateurs. J'ai peur pour mes racines. Ce sont des Arméniens que l'on assassine.

 

 

Communiqué de Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, député du Nord - 10 novembre 2020

Haut-Karabakh : paix et solidarité avec le peuple arménien

Après six semaines d’agression militaire, de bombardements et d’exactions contre les Républiques d’Artsakh et d’Arménie, l’Azerbaïdjan vient de reprendre le contrôle de plusieurs districts (Agdam, Gazakh, Kelbajar) qu’entérine le cessez-le-feu ratifié sous l’égide de Moscou. Cette déclaration fige des positions désormais garanties par le déploiement de 1 960 soldats russes.

Le Premier ministre arménien, Nikol Pashinian, a affirmé que sa ratification avait été « incroyablement douloureuse pour (lui) et (son) peuple ». Le bilan humain, amplement sous-estimé, est terrible puisqu’il fait état de 1 300 morts et d’un exode massif des civils. Le nettoyage ethnique est à l’œuvre, avec sa brutalité sanguinaire, exacerbé par le nationalisme criminel du président Ilham Aliev : « J’avais dit que nous chasserions [les arméniens] de nos terres comme des chiens et nous l’avons fait ».

Cette annexion de territoires arméniens, si elle renvoie à un conflit territorial ancien, ne doit pas masquer les mutations des relations internationales et à l’implication directe du régime turc.

Ankara a joué un rôle déterminant dans l’ouverture de ce nouveau front en équipant matériellement l’armée azérie et en l’épaulant par l’envoi d’experts et de mercenaires djihadistes. R.T. Erdogan méprise la légalité internationale et ne connait que la règle de la force et du fait accompli. Il a profité de l’absence de volonté politique et surtout de l’impuissance du groupe de Minsk (États-Unis, Russie, France) pour accroître son expansionnisme et pour imposer ses volontés en Irak, en Syrie et en Méditerranée orientale. Ne nous y trompons pas, ce nationalisme islamiste nourrit des relents génocidaires à l’encontre des Arméniens.

Les États-Unis, plus nettement encore sous l’Administration Trump, ont constamment protégé la Turquie de R.T. Erdogan alors qu’à la face du monde Ankara appuyait l’organisation de l’État islamique (DAESH) et soutient encore une kyrielle d’organisations djihadistes. L’Union européenne quant à elle, tétanisée par la question des migrants et ses divisions, a fermé les yeux sur les agissements de ce tyran allant jusqu’à extrader, encore récemment, des Kurdes promis à la mort. Quant à la Russie, menacée par plusieurs incendies dans son environnement immédiat (Donbass, Biélorussie, Kirghizistan), elle remporte la palme du cynisme puisqu’après avoir armé les deux camps, elle doit faire face désormais à l’intrusion turque dans le Caucase. Enfin que dire de l’immense responsabilité du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, qui refuse de reconnaitre le génocide arménien et fait de Bakou son principal allié régional en pourvoyant ce régime d’armements de pointe.

La communauté internationale a laissé seul un peuple victime d’un agression sauvage.

Dans les circonstances présentes, le peuple arménien a besoin d’une solidarité large et massive des peuples et des forces progressistes. La guerre menée par le duo turco-azérie a aggravé les tensions régionales, les ressentiments nationalistes, chassé de leur terre les Arméniens et ne règle en aucun cas le conflit.

Il serait mortifère pour l’avenir de sceller la situation actuelle et de passer à autre chose.

La paix ne pourra jamais être fondée sur cette occupation. Il est de la responsabilité des États membres de l’ONU, des membres de son Conseil de sécurité, d’assurer la protection internationale des populations arméniennes et de conduire une diplomatie offensive, sur la base des principes de Madrid, afin de frayer un chemin possible vers la paix respectant les droits inaliénables des peuples.

Le gouvernement d’Emmanuel Macron a gravement fait défaut à l’amitié qui lie historiquement la France au peuple arménien.  Il s’est targué de sa neutralité alors qu’il a, lui aussi, armé les deux belligérants, et il a failli dans sa responsabilité au sein du groupe de Minsk. La diplomatie française  doit s’engager résolument pour un véritable retour à la paix.

Dans la lutte pour une paix durable, le peuple arménien peut compter sur la solidarité du Parti communiste français.

Parti communiste français

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et député du Nord

 

 

Rassemblement à Compiègne le 26 octobre 2020

 

Dans la lutte pour une paix durable, le peuple arménien peut compter sur la solidarité du Parti communiste français - 10 novembre 2020

Communiqué du PCF - 13 octobre 2020

Ouvrir les voies de la paix pour la République d’Artsakh

La République d’Artsakh, grande comme le Liban et peuplée de 150 000 Arméniens, doit faire face à une offensive militaire turco-azérie qui menace leur survie. Ce conflit qui repose sur des causes anciennes a pris une dimension nouvelle, mettant en péril les fragiles équilibres dans le sud du Caucase.

En 1920, l’Azerbaïdjan et l’Arménie rejoignaient l’URSS. Staline décidait alors de couper l’Arménie en deux, faisant du Haut-Karabakh un oblat annexé à Bakou. À la faveur de la Perestroïka, qui offrait une plus grande autonomie aux républiques soviétiques, Stepanakert proclamait la République et votait sa réunification à Erevan, confirmée par un référendum en 1991. Immédiatement l’Azerbaïdjan dépêchait des troupes et organisait un blocus provoquant une catastrophe humanitaire faisant 30 000 victimes dans des combats de grande ampleur qui devaient durer jusqu’en 1994. Des pogroms anti-arméniens eurent lieu à Soumgaït, Bakou, Kirovabad et Maraga, ravivant la mémoire du génocide de 1915. Sous l’égide du groupe de Minsk, co-présidé par la Russie, les États-Unis et la France, un cessez-le-feu fut adopté tandis que des négociations s’ouvraient après l’intégration du Haut-Karabakh et de sept districts au sein de l’Arménie. Des affrontements sporadiques eurent lieu en 2000 et 2016, tandis que le choix des Arméniens était amplement confirmé en février 2017, à l’occasion d’un nouveau référendum constitutionnel.

L’offensive criminelle d’Ilham Aliev qui vient de débuter contre la République d’Artsakh a pris une tournure radicalement nouvelle avec l’intrusion de la Turquie dans le conflit. Depuis plusieurs mois, R.T. Erdogan a multiplié les déplacements à Bakou, soutenant une première offensive en juillet et organisant des manœuvres communes turco-azéris. Il a planifié le déplacement de nombreux combattants djihadistes engagés sur les fronts syriens ou libyens qui se sont déployés et engagés dans les zones de combat. Ce sont les mêmes qui ont commis des meurtres, des viols, des enlèvements et des tortures au Kurdistan syrien. En difficulté dans son pays, R.T. Erdogan est engagé dans une fuite en avant expansionniste usant de toutes les opportunités pour imposer le fait accompli militaire et le leadership d’Ankara au Moyen-Orient, en Asie centrale et en Méditerranée orientale.

« Ce conflit est d’une extrême gravité. Les communistes appellent à un cessez-le-feu immédiat. »

Sur le terrain, les affrontements sont particulièrement meurtriers sur les deux fronts ouverts par l’Azerbaïdjan. On recense officiellement plus de 400 victimes, même si cette évaluation est largement sous-évaluée. Les civils sont particulièrement visés, contraignant les populations arméniennes à fuir ou à se terrer dans des caves en raison de l’intensité des bombardements, de l’utilisation de drones et de bombes à sous-munition interdites, ainsi que de l’appui de F16 turcs. Bakou, grâce à ses revenus gaziers et pétroliers, a acquis une supériorité militaire en achetant massivement des armes à Israël, à la France, à la Russie et à la Turquie. En dépit de cette dissymétrie, l’offensive piétine, ouvrant la perspective d’une guerre d’usure longue, meurtrière et déstabilisatrice.

Les risques d’embrasement du Caucase sud sont à craindre dans une région volatile traversée par des oléoducs et la présence de puissances concurrentes que sont la Russie, la Turquie et l’Iran. Les manifestations nationalistes à Bakou appellent clairement à une politique génocidaire. Moscou qui est lié par un accord militaire avec Erevan et dispose de deux bases en Arménie joue, pour le plus grand profit de son complexe militaro-industriel, sur les deux tableaux en vendant des armes aux belligérants. L’implication de la Turquie met cependant en porte à faux Moscou qui n’entend pas perdre son rôle d’arbitre dans la région. Un cessez-le-feu précaire devait entrer en vigueur samedi même si Ankara et Bakou le rejettent afin d’accroître leur pression diplomatique.

Ce conflit est d’une extrême gravité. Les communistes appellent à un cessez-le-feu immédiat et effectif afin d’empêcher de nouveaux crimes contre les Arméniens. Ils expriment leur solidarité avec le peuple de la République d’Artsakh, qui ne sont pas des séparatistes, qui ont fait la démonstration de leur attachement à la démocratie au prix de sacrifices immenses et de leur volonté de faire de l’Arménie une terre de paix. Afin de mettre un terme aux surenchères nationalistes qui ne manquent pas de s’exprimer, le Conseil de sécurité de l’ONU a confié au groupe de Minsk le soin de trouver une solution qui ne peut être que pacifique. Il n’y a pas d’autre alternative. Cela passe par la condamnation sans équivoque de la politique agressive et expansionniste de la Turquie. Il y a un an, le Parti communiste français appelait à placer les populations du Haut-Karabakh sous protection internationale. Il interpellait également le Président de la République, «parce que cela constituerait une première étape dans un indispensable processus d’apaisement dans la résolution du conflit […] à prendre acte du processus démocratique par lequel la population du Haut-Karabakh a proclamé la République […] et à agir en ce sens auprès des instances européennes et internationales».

Ce choix ouvrirait la voie d’une paix durable.

Pascal TORRE

responsable-adjoint du secteur international du PCF

chargé du Maghreb et du Moyen-Orient

 

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Communiqué du PCF le 15 juillet 2020

L’agression criminelle de l’Arménie par l’Azerbaïdjan doit cesser immédiatement

L'Azerbaïdjan a lancé depuis trois jours une violente agression contre la République d'Arménie, dans le district de Tovuz. Bakou a, dans cette offensive, déployé de l'artillerie, des chars et des avions sans pilote, détruisant des infrastructures civiles et faisant des victimes. Erevan s'est trouvé dans l'obligation de répliquer.

Si les accrochages sont fréquents à la frontière, ces combats sont les plus graves depuis 2016. Cette attaque est à mettre en lien avec la récente déclaration Ilham Aliev de quitter les pourparlers de paix sur le Haut-Karabakh afin de chercher une solution militaire. Cette région peuplée d'Arméniens a proclamé démocratiquement son indépendance en vue de son rattachement à l'Arménie en 1991 alors que l'Azerbaïdjan s'était engagée dans une guerre terrible aboutissant à une catastrophe humanitaire et dans une politique génocidaire conduisant à des pogroms. Cette nouvelle crise trouve aussi son origine dans la politique brutale et expansionniste que mène la Turquie, principal soutien de l'Azerbaïdjan. Lors d'un récent voyage à Bakou, R.T. Erdogan a poussé à une reprise des affrontements.

L'agression de l'Azerbaïdjan doit cesser immédiatement et il est de la responsabilité de la communauté internationale d'assurer la protection des populations arméniennes afin d'éviter une généralisation du conflit qui pourrait embraser le Caucase. Le peuple arménien a fait la démonstration de son attachement à la liberté et à la démocratie au prix de sacrifices immenses. C'est dans cet esprit que le Parti communiste français a reconnu officiellement la République d'Artsakh comme première étape dans la résolution pacifique du conflit.

 

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)