Fédération de l'Oise

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15 juin23:00
 
 

La Fédération Santé et Action Sociale de la CGT propose un mois revendicatif du 19 mai au 16 juin, ponctué par une journée d’action et de mobilisation hebdomadaire les « mardis de la colère ».

 

Le calendrier de ce mois revendicatif est le suivant : 

  • Mardi 19 mai
  • Mardi 26 mai 
  • Mardi 2 juin
  • Mardi 9 juin
  • Mardi 16 juin : journée nationale, intersyndicale et d’associations signataires.

 

Tract de la CGT Santé Action sociale

Nous exigeons de la reconnaissance

mais pas n'importe laquelle !

 

  • Pas des médailles qui ne servent qu’à flatter l’ego de certain·e·s et qui méprisent l’investissement quotidien de tou·te·s les agent·e·s et salarié·e·s.
  • Pas des jours RTT « donnés » par des salarié·e·s qui ont aussi participé aux efforts de toutes et tous pendant cette crise sanitaire et avant.
  • Pas des primes « de la mort » qui divisent le pays en « très-covid » ou « moins covid » et qui surtout mettent des niveaux de valeur de reconnaissance aux professionnel·le·s qui exercent leur métier au service de la population partout sur le territoire.

 

Pour la CGT, cette reconnaissance c’est :

  • L’imputabilité automatique en maladie professionnelle pour tous les personnels atteints du Covid-19.
  • Des conditions de travail respectant la santé physique et mentale des personnels par des effectifs qualifiés et du matériel en nombre suffisant pour exercer nos métiers de façon digne et éthique.
  • Le respect vie professionnelle/vie privée, par l’application de la réglementation du temps de travail.
  • La reconnaissance du travail réel, et non pas par les fiches de poste qui ne correspondent pas à la réalité du travail fourni.
  • La pénibilité reconnue par un départ anticipé à la retraite, ainsi que l’élargissement de «la catégorie active» dans la Fonction Publique Hospitalière et son élargissement au secteur privé.

 

Cela passe par :

  • La revalorisation générale des salaires et la reconnaissance des qualifications,
  • L’arrêt des plans d’économie dits « plans de retour à l’équilibre » qui se traduisent systématiquement par des suppressions de lits et de postes,
  • La fin des politiques de rigueur budgétaire qui étranglent les établissements de santé et d’action sociale,
  • La fin du financement du secteur lucratif et de ses actionnaires par l’argent public,
  • La Santé et la protection sociale doivent devenir des missions régaliennes de l’État,
  • La mise en place d’un grand plan d’emploi et de formation pluridisciplinaire de personnels, pour répondre aux besoins,
  • L’égalité professionnelle Femmes et Hommes,
  • L’arrêt de toutes formes de « management » délétère pour les personnels.

 

Pour une réelle reconnaissance des professionnel.le.s de santé et d’action sociale :

Des actes, pas des promesses !!!

Associez-vous aux 5 mardis de la colère

les 19 et 26 mai et 2, 9 et 16 juin 2020

Tract CGT Santé Action sociale

Du 19 mai au 16 juin, France - Mois revendicatif, les mardis de la colère
 

Lu sur le site internet du Collectif Inter Urgences

Une médaille, un défilé, une tape dans le dos, un susucre pour les plus dociles…

L’indécence, Jusqu’où ? Jusqu’à quand ?

 

Monsieur le Président de la République, Mesdames Messieurs les ministres, Mesdames et Messieurs les députés de la majorité,

Ce mercredi 13 mai, en conseil des ministres, vous avez décidé d’être reconnaissants envers le personnel soignant en nous invitant à un défilé militaire et en nous décorant d’une médaille, 2 même, pour les plus méritants…

Pourtant nous ne sommes pas des militaires et nous ne sommes pas allés au champ de bataille. Nous avons fait face à une épidémie avec le peu de moyens que vous nous avez octroyés. En effet, partout en France, les soignants ont su réaménager des services entiers, réorganiser les filières en un temps record et surtout s’équiper avec les moyens du bord. Nous avons pu compter sur la solidarité et la générosité de milliers de français qui se sont démenés pour nous offrir des tenues, fabriquer des visières et nous offrir de bons repas. Beaucoup de ces particuliers et professionnels qui nous ont offert des masques, et alors qu’eux-mêmes étaient confinés et n’en avaient pas l’utilité, doivent aujourd’hui se rééquiper à leurs frais pour reprendre leur activité. Des professionnels du tourisme nous offrent des vacances un peu partout en France. De grandes entreprises nous offrent des bons d’essence, des billets d’avion…. 

Mais comme ci cela ne suffisait pas, vous osez demander aux Français d’être généreux à nouveau en nous offrant des jours de congés ! 

Jours de congés que nous ne pourrons pas prendre puisqu’il nous est déjà difficile en temps normal de profiter de nos jours de vacances dans leur entièreté, ou en tout cas pas sur les périodes demandées du fait du manque de personnel. Vous proposez qu’on puisse les échanger contre des chèques vacances, à dépenser pour nos prochains jours chômés. Donc c’est encore à la population de faire l’effort de nous remercier. Les Français, après avoir fait de nombreux dons pour aider l’hôpital, après s’être démenés pour aider les soignants, après avoir été d’une solidarité exemplaire, qui doivent s’acheter leurs propres masques (à des prix exorbitants pour nombre de familles qui devront choisir entre manger et se protéger), malgré les millions d’euros récoltés avec les PV que vous avez dressés durant la période de confinement (et que vous continuez à dresser) , ces Français devraient encore faire un cadeau de jour de congé et risquer des défauts de prise en charge hospitalière faute de moyens et de personnels dont vous êtes responsables. Ce manque dont vous ne prenez toujours pas la mesure et pour lequel vous ne prenez aucune mesure de rectification.

Une nouvelle fois vous vous détournez de vos promesses de restructuration massive de l’hôpital et de revalorisation salariale pourtant évoquées à plusieurs reprises durant cette période.

Une nouvelle fois vous nous déconsidérez.

Une médaille, un défilé, une tape dans le dos… Un susucre pour les plus dociles…

Mesdames, messieurs, nous ne faisons pas l’aumône, et n’avons que faire de vos breloques.

Mais nous allons défiler, ça oui. Mais pas sous vos ordres, pas contenus, pas muselés. Nous allons défiler, encore plus massivement qu’avant cette crise, pour dénoncer votre politique destructrice de l’hôpital public que vous poursuivez, quoiqu’il en coûte. Et ce qu’il en coûte, ce sont des vies, les vies des Français qui vont encore décéder à l’hôpital faute de moyens et de personnels.

La façon dont vous nous remerciez aura plusieurs conséquences, dont l’une est le départ volontaire de centaines de personnels soignants par manque d’une véritable reconnaissance pérenne. L’amélioration de nos conditions de travail après une telle crise devraient être une de vos priorités. Vous n’améliorerez rien avec des primes et des médailles.

D’ailleurs le nombre de bénéficiaires de primes à tendance à diminuer puisqu’il ne s’agit plus de rémunérer à taux plein les hôpitaux référents de toute la France mais seulement les départements les plus touchés. Du clivage, une fois de plus, similaire à celui fait par celle-dont-on-ne-doit-plus-prononcer-le-nom, l’année dernière, avant de quitter le navire juste avant la tempête. De la même manière, je ne serai concerné que par des miettes de ce que vous annoncez. Je n’aurais pas de médaille et ma prime sera de 500€. Tout cela parce que je suis dans une des régions les moins touchées. Pourtant ici aussi nos vacances ont été annulées, ici aussi nous avons réorganisé tous nos services, ici aussi nous avons pris en charge des patients infectés, parfois sans que nous ne le sachions, nous aussi nous avons eu peur, notamment de ramener cette saloperie dans nos familles. Mais ces dizaines de patients ne comptent vraisemblablement pas pour vous.

Quand prendrez vous vos responsabilités ? Quand serez vous juste, équitable et vraiment reconnaissant ?

Les Français ont déjà payé un lourd tribu, mais vous ne faites rien pour que cela change réellement, profondément.

Une prime c’est pour répondre à une mission, ce n’est pas une prise en compte de la pénibilité du travail quotidien.

Épuisés par cette gestion de l’épidémie, nous continuerons malgré tout à nous battre, pour qu’enfin nous puissions avoir des prises en charge humaines dans nos établissements, non indexées sur des tableaux Excel et des courbes de performance. La santé c’est “quoi qu’il en coûte” toute l’année, toute la vie.

La lutte continue.

 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)