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Pour le SNUipp-FSU de l'Oise, « une reprise impossible le 11 mai » - 30 avril 2020

Nous reproduisons ici le communiqué du SNUipp-FSU de l'Oise du 30 avril 2020

 

Une reprise impossible le 11 mai !

Avant-hier [28 avril], devant l’Assemblée Nationale, le Premier Ministre a confirmé que les écoles maternelles et élémentaires seraient ouvertes à partir du 11 mai, alors même que le Conseil scientifique écrivait il y a peu qu’il « propose de maintenir les crèches, les écoles, les collèges, les lycées et les universités fermés jusqu’au mois de septembre ».

Le ministre de l’éducation Nationale a indiqué que toutes les écoles rouvriraient après le 11 mai 2020.

Pour le SNUipp-FSU Oise, au regard des différents avis de la communauté scientifique, cette décision n’est pas sérieuse. Le risque encouru par les personnels et les élèves, est trop grand. En effet, le département de l’Oise fait toujours face à une importante circulation du virus et malheureusement meurtrière même si le niveau est moins élevé que dans certains départements limitrophes (93 et 95 par exemple). Les hôpitaux sont toujours en grande tension.

Dans ce contexte, le SNUipp-FSU Oise s’oppose à la réouverture des écoles le 11 mai. Notre syndicat est disposé à un réexamen d’une ouverture des écoles avant la fin de l’année scolaire si l’évolution de la pandémie le permet et si toutes les garanties sanitaires sont fournies. En tout état de cause, ce réexamen devra se faire en concertation avec l’ensemble de la communauté éducative.

L’avenir scolaire des élèves les plus éloigné-es de l’école, les conditions de vie des élèves issu-es des classes sociales défavorisées nous préoccupent évidemment. Cependant, cela ne peut pas nous amener à accepter des risques inconsidérés pour ces mêmes élèves, leurs familles et les personnels, alors que l’impréparation du gouvernement est totale.

La FSU Oise s’est adressée, hier, à la DASEN de l’Oise dans un courrier pour lui faire connaître sa position et lui demander de reporter la réouverture des écoles.

Voir le courrier de la FSU du 28 avril 2020 [ci-dessus].

Beauvais, 30 avril 2020

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Courrier de la FSU Oise à la Dasen - 28 avril 2020

le 02 mai 2020

    L’analyse du SNUipp-FSU de l’Oise :

    Alors qu’un « projet de protocole sanitaire », irréalisable au sein de bon nombre d’écoles de l’Oise, commence à circuler [Le Monde] avant le document « officiel », le SNUipp-FSU de l’Oise demande :

    • Le report de la reprise le 11 mai. Toute reprise de l’école, même de façon progressive, doit être validée par les autorités scientifiques. Aujourd’hui, la réouverture des écoles le 11 mai est impossible dans ces conditions.
    • À ce qu’il soit indiqué clairement aux familles s’il est conseillé ou non de remettre leurs enfants à l’école. Il n’est pas concevable de laisser cette responsabilité aux familles : cela crée des tensions, du stress, de l’angoisse, des querelles au sein des familles et cela a des répercussions importantes pour nos élèves. Les familles les plus précaires qui ne peuvent pas télétravailler ne pourront garder leurs enfants et vont prendre plus de risque pour la santé des leurs en n’ayant que pour seul choix de les envoyer à l’école.
    • D’une semaine de préparation pour que l’ensemble de la communauté éducative aménage l’école (sens de circulation, récréation, aménagement des classes,…) et d’un temps de formation aux gestes barrières pour tou∙tes.

    L’école est laïque, gratuite et obligatoire. Si le service public d’éducation refonctionne, il doit accueillir tous les enfants. Sinon il y a rupture d’égalité dans le traitement des usager∙es. Charge aux autorités de santé et à notre hiérarchie d’organiser cette reprise avec des garanties sanitaires optimum. Par exemple, il peut être mis en place une limitation du nombre d’élèves par classe, une organisation des journées ou des semaines qui permettent de rependre en demi-groupes par exemple.

    Aujourd’hui les premiers retours aux écoles indiquent que beaucoup de familles les plus éloignées de l’école ne remettront pas leurs enfants à l’école !

    Une communication claire de notre hiérarchie :

    • Les enseignant∙es sont aussi des parents ; si l’école se fait sur la base du « volontariat », des enseignant∙es « non volontaires » doivent être autorisé∙es à s’absenter.
    • Les enseignant∙es qui ont des problèmes de garde d’enfants doivent être autorisé∙es à s’absenter.

    Pour ces deux points, une procédure doit être mise en place pour que ces enseignant∙es puissent se « déclarer ».

    Lors du CHSCT-Académique de ce jeudi 30 avril, le rectorat n’a pas été clair mais a quand même indiqué ces possibilités d’absence ; aussi, nous invitons les personnels qui ne souhaitent pas que leurs enfants reprennent ou qui sont obligés de garder leurs enfans à envoyer une autorisation spéciale d’absence à leur IEN – imprimé n°1 à leur IEN (document en téléchargement ici).

    Les enseignant∙es « fragiles » ou ayant des proches « fragiles » doivent être autorisé∙es à s’absenter. Pour ces dernier∙es, il n’appartient absolument pas aux directeur∙trices de faire remonter à la hiérarchie ces situations médicales. En revanche les collègues peuvent se déclarer auprès de leur IEN si cette modalité a été précisée sinon la seule personne qui doit être informée est le médecin de prévention des personnels, le Dr Quénot. Une procédure doit être mise en place rapidement et clairement permettant à ces collègues de se déclarer...

    - Lors du CHSCT-A, le rectorat a indiqué que ces collègues devaient se rapprocher du médecin de prévention. Aussi, nous rappelons ces coordonnées pour l’Oise (03 44 06 45 85) et son adresse mail : medecin-prevention60@ac-amiens.fr ; il est donc conseillé de demander une autorisation spéciale d’absence.

    Sur la « continuité pédagogique :

    Est-il demandé clairement aux enseignant∙es d’avancer dans le programme et dans leurs progressions pédagogiques ? Comment poursuivre cette forme de « continuité pédagogique » avec les élèves qui ne seront pas en classe ? Les enseignant∙es n’ont pas le don d’ubiquité.

     

    Des garanties sanitaires :

    • La mise en place d’un protocole sanitaire clair et précis pour les écoles de l’Oise avec une vérification de l’effectivité des mesures par les autorités compétences en matière d’hygiène et de sécurité dans les écoles : les Inspecteurs∙trices de l’Éducation Nationale, aidé∙es des conseillers de prévention et des assistant-es de prévention. Les conseils d’école devront également donner leur avis. Il parait par exemple illogique d’interdire les rassemblements de plus de 10 personnes et de réunir plus de 15 personnes dans une salle de classe. La taille de groupe ne peut dépasser 5 élèves en maternelle à 10 en élémentaire pour permettre le respect des gestes barrière.

    Dans le cas où toutes les mesures ne seraient pas respectées (taille des classes, fréquence du nettoyage et modalités, distanciation sociale, équipements [gel, masques, thermomètres, protections…] dans la classe ou le périscolaire, les transports), les écoles ne devront pas rouvrir et le préfet de l’Oise devra être saisi.

    • L’organisation de tests massifs et notamment pour tous les personnels et élèves présentant des symptômes ou ayant été proches de personnes contaminées et leur suivi.

    Lors du CHSCT-A de ce jeudi 30 avril, le rectorat a indiqué que les écoles qui ne pourraient pas respecter le cadre sanitaire demandé ne pourront pas rouvrir. Un projet de document de cadrage circule mais ce n’est pas le document « officiel », qui devrait être communiqué demain, vendredi 1er mai. Nous invitons toutes les équipes à saisir leur IEN (copie au SNUipp-FSU de l’Oise snu60@snuipp.fr) si vous êtes dans cette situation.

     

    Des garanties règlementaires :

    Les personnels et particulièrement les directeur∙trices doivent avoir l’assurance par un écrit que d’aucune façon ils et elles ne seront responsables pénalement en cas de contamination dans l’école d’un ou plusieurs élèves.

     

    Le respect des compétences de chacune et de chacun : 

    Il ne peut être demandé aux enseignant∙es de nettoyer les locaux, les tables et les chaises.

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    « Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)