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Oise Avenir n° 1357 du 27 novembre 2019

Sommaire

  • p. 2 - Édito
  • p. 3 - Campagne ADP
  • p. 4 - Élections municipales 2020
  • p. 10 - Mobilisations dans l'Oise
  • p. 11 - 1920-2020 : cent ans d'avenir du PCF
  • p. 12 - Agenda ; Décès ; RDA, un pays disparu

 

Encarts

  • 8 pages « Pour une réforme des retraites progressiste »
  • 4 pages des parlementaires communistes « Pour nos retraites, mobilisons-nous »
  • Pétition pour l'organisation d'un référendum sur la privatisation d'ADP

 

Édito • Remettre la question sociale au cœur du débat public

« Vous nous avez berné·e·s ! » Les échanges houleux avec les salarié·e·s de l’ex-usine Whirlpool sonnent comme un symbole de ce mi-mandat d'E. Macron. En dépit de son talent oratoire, de l’enfumage permanent des ministres, de son aplomb quand il condamne la France comme « un pays trop négatif », de ses tentatives permanentes pour diviser les Français·e·s, E. Macron est durablement perçu comme le « Président-banquier » méprisant le peuple et dévoué au service des plus riches. Malgré les quelques mesures de pouvoir d’achat prises en urgence face au mouvement des « gilets jaunes », tous les indicateurs montrent une accentuation des inégalités : avec des riches toujours plus riches (records de dividendes aux actionnaires du CAC 40 et bénéfices cumulés des réductions d’impôts sur la fortune et les sociétés...) mais + 400 000 pauvres en un an selon la Fondation Abbé-Pierre ! Loin de la promesse présidentielle, environ 200 000 personnes sont sans-abri, et des collectifs d’associations et de citoyen·ne·s se mobilisent chaque soir à Beauvais, Creil et Compiègne pour venir en aide à des enfants et familles à la rue. Notre pays est immensément riche mais la situation de millions de personnes se dégrade. Et nos « biens communs », nos services publics, richesse de ceux et celles qui n’ont rien, sont attaqués comme jamais par un pouvoir qui veut tout livrer au « marché ». La mobilisation historique des hospitalier·ère·s est à la hauteur des coups portés contre l’hôpital public et a commencé à mettre E. Macron-A. Buzyn sur la défensive : mais le petit milliard promis sur trois ans et la reprise de 10 milliards de dettes sont très loin du compte quand on songe qu’il a été versé 100 milliards de CICE aux sociétés, en cinq ans, sans aucun contrôle ni effet pour l’emploi. Ce recul du gouvernement (qui a aussi rangé son projet d’extension du travail de nuit) doit inciter à développer les luttes comme avec les étudiant·e·s contre la précarité ou avec les cheminot·e·s contre le démantèlement du service public et pour la sécurité des usager·ère·s. La journée unitaire de grèves et manifestations du 5 décembre, contre le projet gouvernemental sur les retraites peut et doit être un temps fort de mobilisation et de convergences, face aux politiques d’austérité et de privatisation. Nous avons une semaine pour mettre massivement dans la rue salarié·e·s du public et du privé, jeunes et retraité·e·s. Le PCF fait des propositions alternatives qu’il faut mettre partout en débat : oui, il est possible de revenir à la retraite à 60 ans, avec 75 % du meilleur salaire et aucune pension inférieure au SMIC si l’on prend la part nécessaire des richesses créées par le travail. Faire contribuer les 298 milliards de revenus financiers à 10 %, comme les salarié·e·s, c’est faire rentrer immédiatement 30 milliards dans les caisses et supprimer ce « régime spécial des riches » ! Nous proposons d’ailleurs à toutes les forces de gauche et écologistes de débattre de propositions progressistes pour les retraites. Il nous faut remettre la « question sociale » au cœur du débat public, la question des salaires et des retraites, de la protection sociale, des services publics, des conditions de travail et de vie en pointant le Capital qui détourne et gaspille tant de richesses. 57 % des Français·e·s disent « soutenir la grève du 5 décembre » et 37 % disent « être prêt·e·s à se mobiliser » : allons les rencontrer, discuter avec eux·elles, leur apporter des arguments sur la possibilité d’autres choix afin, « toutes et tous ensemble », de mettre un coup d’arrêt aux régressions macronistes. Ce sera aussi le meilleur atout pour reconstruire une alternative de gauche dans notre pays.

Thierry Aury

 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)