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Oise Avenir n° 1356 du 14 octobre 2019

Sommaire

  • p. 2 - Édito
  • p. 3 - Campagne ADP
  • p. 4 - Écologie
  • p. 6 - Élections municipales 2020
  • p. 8 - Fête de l'Humanité
  • p. 10 - Refusons la casse de nos droits sociaux
  • p. 11 - Migrants ; Paix ; International
  • p. 12 - Agenda ; Décès

 

Encarts

  • 4 pages des parlementaires communistes « Plan d'urgence pour la santé, l'action sociale et l'hôpital public »
  • Pétition pour l'organisation d'un référendum sur la privatisation d'ADP

 

Édito • L'urgent besoin d'une alternative porteuse d'espoir

« Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître, et dans ce clair-obscur surgissent les monstres », la phrase de Gramsci prend une actualité brûlante. Le capitalisme fait chaque jour un peu plus la preuve de son incapacité à répondre aux besoins actuels de tous les êtres humains et à l’enjeu vital de préserver une planète vivable durablement : sa logique même de course au profit maximum pour une poignée de privilégié·e·s dans le délai le plus court et en surexploitant les travailleur·euse·s et la nature au prix même de la vie humaine et de l’épuisement des ressources naturelles, de l’extinction de la biodiversité et du développement de toutes les pollutions, conduit l’humanité à une catastrophe. Dans notre pays, cette logique a provoqué depuis des décennies une lourde casse industrielle et un chômage de masse (avec délocalisations vers des pays aux lois sociales et environnementales faibles), et conduit à une destruction en règle du « modèle français », issu de la Libération, avec la démolition des services et entreprises publics et du système solidaire de protection sociale et de retraites, bradés pour ce qui est juteux à des actionnaires privé·e·s. C’est l’objectif — masqué — de la « réforme des retraites » ou du projet de privatiser ADP ou de la fermeture de la maternité de Creil. Ces destructions et régressions, cette mise en cause du sens même de leur travail, provoquent des souffrances grandissantes chez les salarié·e·s ; des luttes multiples et parfois longues sont menées, mais le doute sur la possibilité de changer les choses, le désespoir, les divisions entre exploité·e·s dominent. La bourgeoisie travaille à détourner les colères populaires : la relance par Macron du thème de « l’immigration » et de la suspicion vis-à-vis des musulman·e s, en reprenant les mots de l’extrême droite, la banalisation d’un Zemmour proférant des discours racistes à longueur d’antenne doivent « sonner l’alerte » comme le dit P. Le Hyaric : « Jamais depuis la Libération, il n’avait aussi clairement été appelé à en finir avec la République ». À l’échelle mondiale, les Trump, Erdogan et autres Bolsonaro alimentent les pires nationalismes, la résurgence des fascismes, la terreur et les guerres pour faire plier les peuples et les opposer entre eux. Cela nous impose tout d’abord d’être solidaires avec celles et ceux qui subissent en premier lieu cette stigmatisation et ces violences, réfugié·e·s, migrant·e·s, immigré·e·s et descendant·e·s d’immigré·e·s, musulman·e·s ou de culture musulmane, et de démasquer ce piège tendu de la division et de la haine qui mène au pire. Plus largement, cette situation très grave impose aux femmes et aux hommes, aux forces politiques et sociales s’inscrivant dans les valeurs humanistes et du progrès social et écologique, d’être à la hauteur de ces défis vitaux, de travailler d’urgence à faire émerger dans le débat public des solutions en rupture avec les logiques libérales et capitalistes, de construire une alternative politique et sociale véritable. Le succès de la Fête de l’Huma où toute la gauche s’est retrouvée, avec de multiples débats, est un jalon dans ce sens. Mais il nous faut prendre partout des initiatives qui fassent vivre cela : autour de la bataille pour un référendum sur ADP ou des questions ma- jeures des retraites et de la santé. Ou encore dans la préparation des Municipales qui doivent être l’occasion de larges rassemblements, à partir des préoccupations des habitant·e·s, en élaborant avec eux·elles des propositions concrètes novatrices, en mettant ainsi en échec concrètement les tentatives macronistes et lepénistes de prendre pied dans cet échelon de base de la démocratie. Avec l’obsession de redonner l’espoir que d’autres choix sont possibles.

Thierry Aury

 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)