Le premier vendredi de septembre marque chaque année la rentrée pour les communistes de l’Oise – autant qu’on puisse avancer qu’ils·elles aient fait une pause, avec les différentes initiatives qu’ils proposent pendant les mois d’été : brocante, concours de pétanque et bien évidemment en point d'orgue la Journée à la mer pour le droit aux vacances. Ainsi, une petite centaine d’entre eux·elles se sont retrouvé·e·s avec plaisir à Montataire pour cette assemblée départementale de rentrée des communistes de l’Oise, en présence de Ian Brossat, élu parisien, porte-parole du PCF et « révélation » selon les commentateur·trice·s, de la campagne des dernières élections européennes.
En entrant dans la salle principale de l'Espace des Rencontres, les adhérent·e·s étaient tout de suite plongé·e·s dans l’actualité politique du moment, avec Catherine Dailly et Karim Boukhachba qui recueillaient sur ordinateur les pétitions pour un référendum sur la privatisation d’ADP, tandis que Caroline et Nellie Rochex notaient sur les plannings les noms des un·e·s et des autres participant aux différentes activités à assurer sur le stand de l’Oise à la Fête de l’Humanité le week-end suivant et que Mercedes recevait le paiement des bons de soutien à l'Humanité. Nellie, juste revenue du site de la Fête à La Courneuve, a fait applaudir les camarades et ami·e·s qui, sous la houlette d’Alain Boucher, étaient dans le même temps accaparé·e·s par le montage des grandes structures de l’Espace Pays-du-Nord.
Après les salutations et échanges de nouvelles, chacun·e a pris place et Thierry Aury, secrétaire départemental du PCF Oise, a introduit la soirée (voir la vidéo). Il y a un an, c’était le 38e Congrès du Parti qui occupait les esprits, congrès dont le déroulement a montré la forte volonté des communistes à rester rassemblé·e·s. C’est un atout dans la période dangereuse que nous traversons, avec la nécessité de sortir du piège qui nous limiterait à un choix entre les libéraux et les fachos. Aux communistes de reconstruire une alternative progressiste en France, en Europe et dans le monde, qui répond aux trois urgences pointées par Fabien Roussel dans son discours de rentrée à l’Université d’été : urgence environnementale, urgence sociale et urgence de la paix. « Chaque être humain doit pouvoir vivre dignement sur une planète vivable durablement », dira Thierry. Pour cela, la campagne des Européennes « a semé des graines utiles » et les expériences concrètes du PCF sont des points d’appui. Les communistes ont des atouts, avec leur réseau militant et les liens qu'ils tissent, par exemple lors la Journée à la mer. Nombre de participant·e·s ont découvert la campagne ADP grâce aux communistes de l'Oise, tant l’information institutionnelle est bloquée, et ils ont réalisé 9 adhésions à l’occasion de cette belle initiative. Arrive maintenant la Fête de l’Humanité, une fête à la dimension politique affirmée et chaque militant·e doit contribuer à faire venir largement les personnes engagées dans les luttes, à l’instar des gilets jaunes. Les communistes sont mobilisé·e·s pour dépasser à l’occasion de cette Fête le million de pétitionnaires pour le référendum ADP : ce nombre est largement atteignable, rien que si tou·te·s les adhérent·e·s et proches signaient la pétition – ce qui est encore loin d’être le cas comme le montra un sondage à main levée dans la salle. Ce sera aussi un temps très important du soutien au journal L’Humanité, notre journal.
Autres thématiques importantes du moment : la réforme des retraites, avec une manifestation le 24 septembre à Creil à l’appel de CGT-Solidaires-FSU, et les élections municipales en 2020. Alors que LREM et le FN sont à la recherche d’une implantation locale pour gagner en influence nationale, le PCF doit empêcher la conquête de municipalités par ces deux partis – à l’exemple des velléités macronistes sur le Bassin creillois ; il doit renforcer ses positions électorales, dans les majorités ou les oppositions ; il doit s’employer à réaliser les rassemblements les plus larges, avec les autres forces de gauche et les citoyen·ne·s. « Ces élections municipales peuvent être la première pierre pour reconstruire une alternative progressiste » ajoutera-t-il.
Les élections municipales à venir et les rassemblements à construire seront largement évoqués et discutés, avec les réticences de Michel ou Solange à « reconstruire la gauche » et à faire des rassemblements où l'« on se fait avoir » : « reconstruisons le PCF d’abord ». Marie dira qu’« aucun parti de gauche n’est en capacité de faire une liste seul » et qu’« aucun ne peut faire sans nous ». « Les gens veulent qu’on soit rassemblé·e·s, et pour avancer ensemble, il faut mettre de côté nos rancœurs », mais « ne commettons pas les mêmes erreurs que dans le passé sur les rassemblements ». « Répondons aux besoins de la population », comme insistera aussi le récent adhérent William, pour qui il faut être sur le terrain, pour construire un projet ensemble, en échangeant directement avec la population, « l’humain d’abord, c’est ça » conclura-t-il. « Répondre aux besoins des habitant·e·s et du territoire, nous savons le faire et rassembler pour y parvenir », dira Alain Banchard. Il demande un débat de tou·te·s les communistes pour préparer ensemble l’échéance 2020, qui ne ressemblera en rien à celle de 2014. Il dira lui aussi sa souffrance de la situation d’affaiblissement du Parti – loin d’être le seul parti dans ce cas ! -, ajoutant qu’il avait « toutes les raisons d’espérer pour reconstruire le Parti pour être utile à notre peuple et à la planète entière ». « L’espérance d’un monde meilleur demeure intégralement », « la jeunesse, qui se retrouve dans le monde associatif, porte des valeurs similaires à celle que nous défendons : nous avons toute notre place. » Jean-Pierre Bosino (voir la vidéo) ne veut pas s’arrêter au seul constat d’échec et appelle au rassemblement avec citoyen·ne·s, pour agir ensemble et surtout pas à un renfermement sur soi-même. « Pour reconstruire le Parti, il faut être avec les gens qui se battent. » La seule réponse qui vaille est d’être « sur le terrain avec les gens qui ont besoin de se rassembler pour agir concrètement sur la situation. » « Agir, rassembler, reconstruire le Parti », tel est le triptyque. Pour préparer les Municipales 2020, les bonnes questions à se poser sont « avec qui ? pourquoi faire ?, sur la base des valeurs qui sont les nôtres ». Le maire de Saint-Maximin Serge Macudzinski soulignera l’éclaircissement qui s’est fait ces dernières années, avec la social-démocratie qui « n’a plus de place » dans la mondialisation capitaliste actuelle. Yvette Cesbron et Marie-France Boutroue, adjointes respectivement à Creil et à Villers-Saint-Paul, diront la difficulté à articuler les positions politiques entre la municipalité et l’agglomération.
Dans les interventions qui suivront, Bernard Lamirand interviendra sur la réforme des retraites voulue par E. Macron (voir la vidéo) et après avoir souligné qu’elle remet fondamentalement le système Croizat, il rappellera qu'elle concerne aussi bien « les actifs que les retraité·e·s actuel·le·s ». Michel, par l'exemple des précaires de la Fonction publique qui ne sont pas titularisé·e·s, soulèvera le problème du financement des retraites. Jean-Michel Cuvillier s'inquiètera du retour des décennies en arrière des conditions de vie d'une large majorité de nos ancien·ne·s que cette réforme entraînera.
Plusieurs camarades ont évoqué la mise en danger des services publics. Jean-Pierre Bosino résumera « sans impôt local, pas de service public local ». Il mentionnera aussi la fermeture scandaleuse et injuste pour la population de la maternité de Creil, mais la lutte continue comme le dira Paul Cesbron, du Comité de défense de l'hôpital de Creil, et plus largement pour l’ensemble des hôpitaux publics (voir la vidéo). Jean-Michel Cuvillier ajoutera la situation de La Poste, lui qui est un des animateurs de la lutte contre la fermeture du bureau de poste de La Neuville-en-Hez. Il conclura « le service public doit être maintenu jusqu’au bout. »
Michel partagera son inquiétude sur la situation du journal L’Humanité, tirant seulement maintenant à 35 000 exemplaires. Lulu dénoncera avec vigueur l’insuffisante réponse du gouvernement face aux violences conjugales, aux féminicides, à la xénophobie… Alain et Jean-Michel parleront de l'importance de faire adhérer (ou « rejoindre » selon le terme préférentiel d'Alain) au Parti pour le renforcer. Henri interviendra sur les associations et les subventions, ainsi que sur les politiques du logement.
Ian Brossat a pris la parole pour développer trois éléments. Le premier est l’approfondissement de la crise du capitalisme : « personne ne peut défendre aujourd’hui les politiques libérales », prenant les exemples de M. Sarkozy au raout du Medef avançant qu’« il faut plus de régulation par l’État » ( !) ou la volte-face de M. Macron sur le Mercosur. C’est un levier pour nous. Le deuxième est le paysage politique en France, en Europe et dans le monde, loin d’être réjouissant, avec ses Trump, Bolsonaro etc. et une gauche menacée de disparition. La menace aujourd’hui n’est pas les alliances avec le PS - qui n’a plus d’interlocuteur·trice·s à bien des endroits -, mais le vide à gauche. D’où la nécessité de faire renaître un espoir pour le peuple et le monde du travail, premier point des 2 fils rouges à suivre selon lui par les communistes. Il faut donc faire et porter des propositions, cela doit être « notre obsession ». « Nous avons regagné de la visibilité aux élections européennes, mais nous devons montrer notre utilité », c’est le second fil rouge. L’échelon où nous avons réussi cela est l’échelon local, où nos élu·e·s ont œuvré pour que les habitant·e·s vivent mieux. Les enjeux aux Municipales 2020 sont énormes, pour notre implantation locale, nous qui avons 800 maires et 7 000 elu·e·s, et pour la vie des gens.
Thierry Aury conclura cette assemblée de rentrée en appelant à faire partout des assemblées de section pour échanger et décider d’initiatives autour de la campagne ADP, de la réforme des retraites, des élections municipales 2020, et le tout à partir des réalités locales et pas dans l’abstrait. Enfin, mobilisation pour ces derniers jours avant la Fête de l’Humanité, alors qu’Alain Boucher envoyait un message pour dire que les grandes structures étaient montées.