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Rencontres avec Mamoudou Bassoum, un élu de combat contre les lobbies financiers - Beauvais, 6 mai 2019

Écoles, cafés, marché des quartiers Saint-Jean et Argentine : Mamoudou Bassoum, 5e sur la liste de Ian Brossat aux Européennes du 26 mai, était présent le lundi 6 mai à Beauvais pour une belle matinée de rencontres et de discussions !

Si on se mobilise, on peut faire élire Mamoudou Bassoum député européen, un élu de combat (il est champion d'Europe de taekwondo) contre les lobbies financiers.

Comme champion d'Europe, il a porté le gilet jaune avec le drapeau tricolore sur la première marche du podium : demain, si vous votez, il portera la voix des gens d'en bas au Parlement européen !

L'#EuropeDesGens contre l'Europe de l'argent !

 

 

Rencontres avec Mamoudou Bassoum, un élu de combat contre les lobbies financiers - Beauvais, 6 mai 2019

Oise Hebdo du 8 mai 2019

20190508-OH-Beauvais-E2019-Un champion de taekwondo et gilet jaune sur le marché

L'Humanité du 19 février 2019

20190219-L'Huma-France-Mamoudou Bassoum, ceinture noire et tunique jaune

20190219-L'Huma-France-Mamoudou Bassoum, ceinture noire et gilet jaune

Article paru dans l'Humanité du 19 février 2019

Olivier Morin

 

Le médaillé d’or de taekwondo s’est illustré en portant la chasuble fluo lors de son sacre au championnat d’Europe. Il a rejoint la liste du PCF aux élections européennes.

L’image a fait le tour des ronds-points, suscitant l’admiration et l’enthousiasme des occupants, qui ont partagé largement la ­vidéo sur les réseaux sociaux. Ce 2 décembre 2018, sur le podium du championnat d’Europe de taekwondo qui se déroulait en Espagne, le récipiendaire de la médaille d’or gravit la première marche du podium avec son kimono réglementaire. Par-dessus celui-ci, il a enfilé… son gilet jaune. « D’habitude, quand je pars en championnat, je prends systématiquement le drapeau tricolore, mais cette fois, je n’ai pas hésité à emporter avec moi le gilet fluo, en solidarité avec ceux qui se battent sur les ronds-points et dans la rue », explique Mamoudou Bassoum.

Depuis le 17 novembre 2018, le Châlettois de 35 ans a occupé lui aussi les terre-pleins des carrefours. Son calme olympien et son sourire communicatif laissent à peine entrevoir la vie cadencée de ce père de quatre enfants qui vit ses engagements sans compter. « Je mets 110 euros de carburant dans mon réservoir toutes les semaines, en plus des frais de péage », précise l’ingénieur, qui prend souvent la route pour Auxerre, dans le département voisin, et qui a très tôt partagé les motifs d’indignation des gilets jaunes. « Alors, une augmentation de 3 centimes par litre, bien sûr que ça me parle. »

« L’Europe des gens, pas l’Europe de l’argent, ça résume tout ! »

Dès le début de la mobilisation, jonglant entre sa vie familiale et son sport de prédilection qu’il pratique ou enseigne quatre fois par semaine, Mamoudou se rend sur les ronds-points, apportant des plats chauds, partageant notamment sa colère devant le sort fait aux personnes handicapées à qui on rogne l’allocation adulte handicapé ou encore face à l’augmentation de la contribution sociale généralisée pour les retraités. Pour l’athlète de haut niveau, également parrain de l’association Ensemble pour Manon, une jeune Châlettoise qui lutte contre une maladie rare, la maladie d’Ehlers-Danlos, la question sociale se devait d’être tout de suite au cœur des revendications. « Des gens travaillent et ne peuvent pas subvenir à leurs besoins. Un de mes amis a renoncé à suivre de longues études car il n’avait pas assez de revenus et aucune aide sociale, tandis qu’on supprime l’ISF (impôt de solidarité sur la fortune – NDLR). »

Cette injustice qui le révolte, Mamoudou Bassoum la voit déjà dénoncée dans les tracts du Parti communiste. « Les communistes parlent depuis longtemps de pouvoir d’achat, de services publics, de justice fiscale. Ce combat est parfaitement en accord avec celui des gilets jaunes », témoigne celui qui a pu trouver une oreille attentive pour développer le taekwondo auprès de la municipalité de Châlette-sur-Loing. En 2004, deux ans après être arrivé du Sénégal où il pratiquait déjà ce sport, Mamoudou Bassoum crée le premier club de taekwondo, accueilli dans la salle polyvalente Paul-Éluard, mise à disposition par la mairie communiste. Aujourd’hui, 126 licenciés pratiquent cet art martial dans un dojo au cœur de la ville. « J’ai trouvé une équipe municipale extraordinaire », estime celui qui y exerce aujourd’hui le rôle de maire adjoint.

Conciliant sa présence sur les tatamis, son travail et son militantisme, le champion gilet jaune trouve encore le temps de court-circuiter les grandes surfaces en se ravitaillant à l’Association pour le maintien de l’agriculture paysanne locale. Balayant l’argument du manque de temps, employé parfois pour justifier de ne pas y recourir. « J’y discute beaucoup avec les agriculteurs. Ils m’expliquent l’évolution des règlements européens, la difficulté de produire sous le label Agriculture biologique avec les retards de paiement d’aides… », raconte-t-il, tout en se disant que les soutenir par ses seuls achats n’est pas suffisant.

Quand Ian Brossat, tête de liste communiste aux élections européennes, lui propose de figurer sur sa liste, Mamoudou Bassoum s’est tout de suite dit que ça ne pourrait donner que plus de forces à ses combats, qu’il retrouve dans les propositions du PCF. « L’Europe des gens, pas l’Europe de l’argent, ça résume tout ! » avance-t-il.

« C’est quelqu’un de bien, qui vient du terrain »

De ces échanges avec les paysans du ­Gâtinais, il veut porter l’exigence d’une autre politique agricole, « pas pour les firmes et les distributeurs », mais pour rémunérer les paysans de leur travail. « Ce qu’il faut, c’est une politique agricole et alimentaire commune sur des bases radicalement différentes. » Indigné par l’hostilité face aux réfugiés qui se rendent en Europe, le colistier de la liste communiste martèle que « si la France se dit le pays des droits de l’homme, elle doit le prouver en jouant son rôle ». Et de fustiger « ceux qui n’ont pas le courage de mener ce combat-là pour des visées électoralistes ». « Si on avait réagi comme ça, jamais on n’aurait pu arracher la légalisation de l’IVG ou la Sécurité ­sociale ! » s’insurge-t-il.

Dans le dojo, Yassine observe, un peu à l’écart, les plus jeunes que lui s’initier au taekwondo. « Ça fait dix ans que je fais du sport avec lui. Mamoudou m’a fait progresser. Il m’a même coaché pendant ma dernière finale. C’est quelqu’un de bien, qui vient du terrain », raconte le jeune homme qui bouscule sa modestie pour avouer en souriant qu’il est désormais champion de France. « Ça prouve qu’il m’a bien entraîné et qu’il va jusqu’au bout. »

 

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)