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Ne laissons pas Decamp-Dubos devenir une friche industrielle - Beauvais, 26 mars 2019

Les salarié·e·s et les dirigeant·e·s de la PME familiale Decamp-Dubos de Beauvais se sont présenté·e·s ensemble devant le tribunal de commerce le 26 mars, après la décision scandaleuse de liquidation judiciaire de cette entreprise, confirmée par la cour d'appel d'Amiens. C'est l'incompréhension, l'inquiétude et la révolte qui dominaient dans toutes les têtes face à cet acharnement à détruire une petite entreprise familiale, au carnet de commandes plein, au savoir-faire reconnu et à l'action forte en matière sociale, de formation et d'intégration, dans un secteur d'activité utile et d'avenir.

Le rôle des banques a été mis en accusation - y compris OSEO et la BPI qui ont refusé d'accompagner les besoins de financement des investissements de cette entreprise - ainsi que la passivité voire pire des pouvoirs publics, plus prompts à allonger subventions et cadeaux quand il s'agit de grands groupes. D'ailleurs, l'ombre du groupe Paprec - à la réputation sulfureuse (voir les articles de Mediapart et de l'Humanité) -, dissuadant d'autres possibilités de poursuite d'activité, pour mieux pouvoir dépouiller de ses savoir-faire et de ses compétences cette PME concurrente et liquider le site, a été largement évoqué. Le tribunal de commerce a « rouvert l'appel d'offres » pour des repreneurs éventuels jusqu'au 11 avril, avec une décision au 30 avril : l'occasion de vérifier si une ou des propositions alternatives à Paprec seront faites... Si nous étions maire ou président·e de l'Agglo, ou conseiller·ère départemental·e ou régional·e, ou responsable d'un syndicat de PME, il nous semble que nous nous intéresserions de près à cette situation, au risque de devoir constater sous peu, une nouvelle friche industrielle et qu'un atout économique du Beauvaisis disparaisse à nouveau...

 

Laissons la parole à Thierry Aury :

Nouveau coup dur contre l'emploi et l'activité sur le Beauvaisis : contre toute attente et sans justification économique réelle, la cour d'appel d'Amiens a confirmé la scandaleuse décision du tribunal de commerce de Beauvais du 7 novembre dernier, de liquidation judiciaire de la PME familiale Decamp-Dubos spécialisée dans le recyclage. Le 15 novembre dernier, j'étais déjà aux côtés des 61 salarié·e·s et des dirigeant·e·s de cette entreprise au carnet de commandes plein, au savoir-faire indéniable, à l'action forte en matière sociale et de formation, dans un secteur utile et d'avenir : toutes et tous sont aujourd'hui sous le choc tant ils ont mis d'eux-mêmes dans cette entreprise créée il y a 73 ans. 

Une nouvelle fois, il faut mettre en accusation des banques qui reçoivent à flots continus, depuis des années, des milliers de milliards à zéro % de la BCE mais ont refusé de financer les investissements utiles de cette PME et ont conduit à son étranglement financier en ne lui accordant aucun découvert quand elles ouvrent des lignes de crédit énormes pour des opérations spéculatives et de LBO qui massacrent les emplois et les usines.

Il faut aussi pointer la responsabilité des représentant·e·s de l'État et du Medef, des député·e·s du Beauvaisis qui justifient des cadeaux astronomiques à des multinationales et des actionnaires gavés de fric et supprimant des emplois, mais laissent tomber - et même enfoncent - des PME créatrices d'emplois et de valeur comme celle-là. 

Ce sont d'ailleurs de gros requins qui attendent dans l'ombre de mettre la main, pour une bouchée de pain, sur les dépouilles intéressantes de cette PME, avec la seule obsession d'accroître et de rentabiliser leur capital, sans porter aucun projet d'avenir pour notre territoire et l'emploi.

C'est pourquoi, je ne peux que regretter aussi la passivité des élu·e·s de la Ville et de l'Agglo qui, au-delà d'une motion apitoyée il y a quatre mois, laissent de fait, sans combattre, une nouvelle fois, liquider une entreprise historique du Beauvaisis.

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)