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Hommage de Jean-Pierre Bosino à Viviane Claux - 7 septembre 2018

 

Mesdames, messieurs,

En avril dernier, nous étions nombreux à rendre hommage à notre ami, notre camarade, notre collègue Claude Couallier. Terribles circonstances, nous sommes réunis aujourd’hui pour un hommage à notre amie, notre camarade, notre collègue Viviane Claux décédée lundi dernier. Je veux associer ces deux moments tristes et douloureux parce que Claude et Viviane ont eux-mêmes été associés une grande partie de leur vie professionnelle et militante chez Usinor, à la CGT, au Parti communiste français et dans la municipalité de Montataire de 1977 à 1983.

Permettez-moi tout d’abord d’assurer à Jacques son époux, à Élodie et Julien ses enfants, à leurs conjoint et compagne, à ses petits enfants, mais aussi à sa maman madame Duhem, à son frère et sa belle-sœur, à toute la famille, nos condoléances les plus sincères, notre soutien et notre solidarité dans ces jours si difficiles pour eux. Viviane comptait beaucoup dans ses engagements politiques, syndicaux et électifs, mais elle comptait encore plus pour sa famille, a laquelle elle était très attachée, il fallait l’entendre parler de ses petits enfants en particulier.

Ainsi la maladie l’aura vaincue, elle qui s’est battu durant deux ans avec courage comme pour les combats qu’elle a menés, elle qui avait été tant marquée par le décès de son frère, foudroyé par la même maladie, par le décès de son ami Francis Marin et évidemment celui de Claude Couallier.

L’issue était redoutée depuis plusieurs mois quand son état s’était aggravé et il n’y avait rien de plus terrible que de voir Viviane aussi diminuée, elle qui a toujours été battante, dynamique, enthousiaste au point parfois d’inquiéter celles et ceux pour qui elle était une référence et qui se demandaient s’ils arriveraient au même niveau. La particularité du mal qui l’a emportée faisait qu’il n’y avait pas forcement de conséquences physiques visibles, et lorsque je suis allée lui rendre visite à Gouvieux il y a deux semaines, elle dormait, elle semblait tranquille au point que l’on aurait pu douter de la gravité de son état.

Comme Claude Couallier, Viviane pensait que les salariés dans leur combat contre la société capitaliste devaient marcher sur leurs deux jambes : le syndicat et le Parti communiste. D’autres après moi reviendront sur ces engagements, mais je veux souligner l’engagement total qui était le sien tant a l’Ugict-CGT qu’au PCF. Au syndicat, comme au Parti elle sera une dirigeante de niveau national. Viviane siègera même au conseil d’administration d’Usinor/Sollac, et il fallait l’entendre raconter la tenue de ces réunions, la morgue et le mépris des dirigeants pour les salariés, parfois même la méconnaissance totale de leurs conditions de vie.

C’est bien à partir de son expérience de salariée d’un grand groupe sidérurgique, comme analyste-programmeuse, service où elle travaillait avec Daniel Brochot, que ses engagements vont s’amplifier. Et puis, il y aura, presque naturellement, l’élection au conseil municipal de Montataire, qui comptait déja des travailleurs d’Usinor, sur la liste conduite par Robert Trin. Viviane sera adjointe en charge de l’action culturelle, du patronage qui a précédé les centres de loisirs, et des fêtes. Elle participera d’ailleurs très activement à la création des centres de loisirs tels que nous les connaissons. Elle était attachée aux questions de l’enfance, de la jeunesse.

De 2004 à 2010, elle vivra l’expérience de conseillère régionale sous la présidence de Claude Gewerc. Élue dans une majorité de gauche, elle sera comme élue communiste une des plus courageuses dans le combat sur le contrôle des fonds publics attribués aux entreprises.

Pour Viviane, l’emploi, les conditions de travail, les salaires étaient l’essentiel et elle ne concevait pas son mandat d’élue autrement que dans la défense acharnée de ce qui fait la vie des salariés, des plus modestes, comme le prolongement de son engagement syndical, comme le respect du mandat confié par les électeurs.

Bien sûr, impossible de ne pas évoquer cet autre combat au cœur de tous les autres pour Viviane : celui de l’égalité entre les hommes et les femmes, celui des droits des femmes, de la parité. Le combat féministe dans toutes ses dimensions, pas celui qui oppose hommes et femmes, pas celui qui permettra aux femmes d’être à égalité des droits, celui qui fera avancer vers le progrès toute la société, toute l’humanité. Elle sera encore du combat contre la fermeture de la maternité de Creil pour les mêmes raisons à savoir les difficultés que rencontreront les femmes du Bassin creillois pour aller sur Senlis.

Viviane c’était aussi un caractère bien trempé, dure dans l’argumentation pour ne rien céder sur les valeurs. Cela lui a valu parfois des incompréhensions, des fâcheries, mais elle était entière, passionnée, convaincue.

Viviane va manquer à sa famille, elle va manquer aux luttes si nécessaires aujourd’hui face aux attaques contre tout ce qui a été conquis, elle va manquer à ses amis et camarades. Entourons sa famille, continuons le combat sans relâche c’est le plus bel hommage à lui rendre.

Salut Viviane.

 

7 septembre 2018

Jean-Pierre Bosino, maire-conseiller départemental de Montataire

 
 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)