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Espace Pays-du-Nord : débat « Santé : urgence ! » - Fête de l'Humanité, 16 septembre 2018

Le dimanche matin est l'occasion pour la troisième année d'un grand débat sur l'Espace Pays-du-Nord. Après les frères Bocquet sur l'évasion fiscale et François Ruffin et Fabien Roussel l'année dernière, le thème de cette année portait sur la situation de la santé, notamment dans les Hauts-de-France que l'Académie de médecine elle-même a récemment jugée préoccupante.

Pour échanger autour de « Santé : urgence ! » avec le journaliste Franck Jakubek, étaient conviés Alain Bruneel, député communiste à l'initiative du Tour de France des hôpitaux et Ehpad, par les parlementaires communistes, lancé cette année en février et qui a déjà permis la visite de 110 établissements et 6 000 échanges, Nathalie Milley, secrétaire générale CGT du CH de Troyes et Loïc Pen, chef du service des urgences de l'hôpital de Creil. Cathy Poly-Apourceau, annoncée, était retenue par l'hommage rendu au fusillés de la citadelle de Lille.

[Vidéo 1] Alain Bruneel raconte les circonstances du lancement du Tour de France des hôpitaux et Ehpad, suite à une réunion avec une centaine d'infirmiers, de chefs de service, d'établissements : c'est une démarche d'écoute, de remontées du terrain qui est alors amorcée. « Qu'est-ce que vous avez à dire, quelles propositions faites-vous ? », démarche qui va permettre de co-écrire bientôt une proposition de loi.

[Vidéo 2] Loïc Pen intervient ensuite pour dire le bien fait par la visite et l'intérêt de Fabien Roussel à l'hôpital de Creil, alors que la situation dans les hôpitaux se dégrade constamment, alors que dans le même temps il devient souvent le dernier recours. Saturation des urgences qui n'ont pas les moyens de répondre au besoins, tant en nombre qu'en formation des urgentistes qui sont face à des pathologies qu'ils ne devraient pas traiter, fermeture de lits et des services de proximités alors que le déambulatoire n'est pas la réponse pour une population vieillissante, démissions de médecins urgentistes : c'est à l'effondrement d'un système que nous devons faire face.

[Vidéo 3] Le service public hospitalier ne tient aujourd'hui que grâce aux personnels. Le Plan santé récemment annoncé est toujours basé sur la volonté de faire des économies, dans une démarche marchande. Un mouvement existe, quelque chose de profond, avec plus de 1 500 luttes dans les hôpitaux. L'hôpital est un bien commun :les communistes sont là pour créer un mouvement, un relais contre cette casse.

[Vidéo 4] Loïc intervient sur le thème de la répression syndicale ainsi que sur l'austérité toujours à l'œuvre dans le Plan santé, par l'exemple de la hausse insuffisante de l'Ondam pour ne serait-ce que maintenir l'état, comme l'a noté la Fédération Hospitalière de France (FHF). Il parle de bricolage concernant les réorganisations au sein des services - la 5e aux urgences à Creil par exemple - et dénonce la volonté de libérer le marché de la santé en cassant le service public. Il pointe les 4 milliards d'euros de cadeaux faits par le président des riches Macron aux personnes imposables à l'ISF, somme correspondant à la taxe sur les salaires dans les hôpitaux : on aurait pu choisir de lever cette taxe pour donner des marges de manœuvres. Il poursuit sur la lutte actuelle contre la fermeture de la maternité de Creil.

Le public prend ensuite la parole et sont abordés : les fermetures de services dans le Mantois ; l'éloignement de la psychiatrie à Denain, transférée à Valenciennes ; les moyens de se former ; installation à Saint-Dizier sur le site de l'ancien hôpital d'une clinique privée, le développement des restes à charges…

[Vidéo 5] Nathalie Milley, aide-soignante, raconte les conditions éprouvantes du métier, avec le maque de personnels et de lits, le départ vers le privé de médecins. Les dysfonctionnements sont bien à chercher du côté de la gestion, pas des personnels.

Une seconde série d'intervention du public mentionne la tarification à l'acte T2A ou encore le numerus clausus dont on vient d'annoncer la suppression en 2020

[Vidéo 6] Loïc Pen indique que la levée du numerus clausus, cet outil de restructuration, est une revendication du PCF et de la CGT. En l'état, les moyens pour former plus de médecins sont insuffisants et on restera toujours en dessous des besoins. Il faut partir des besoins, canton par canton, en créant des conseil de santé. Il revient sur la spécificité des cotisations sociales, ressources créées par le travail, fléchées, alors qu'une fiscalisation soumettrait au bon vouloir de l'État, qui attribuerait ou pas telle ou telle somme. La T2A permet la mise en concurrence entre le public et le privé, biaisée par le fait que le public reçoit des patients en moisn bon état général. Les forfaits ne sont pas là pour générer des économies sur le budget de la Sécurité sociale, mais pour ouvrir là encore le marché.

[Vidéo 7] L'usager a droit à un service correct. Si ce n'est pas le cas, il ne faut pas s'en prendre aux personnels, mais interpeller les Directions, comme le préconise Nathalie Milley.

[Vidéo 8] Interrogé sur l'ARS, Alain Bruneel déclare qu'il faut les supprimer, tout comme la T2A. Il rappelle que 30 % des personnes rennoncent à se soigner. Des initiatives prennent corps, comme la chaîne humaine de 700 personnes autour de l'hôpital de Douai, le slam qu'il a produit vu déjà plus d'un million de fois. Les propositions existent et seront formalisées dans 10 à 15 propositions que porteront les parlementaires communistes, avec les citoyens associés.

 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)