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Viviane, tu resteras toujours dans nos têtes et nos cœurs.

Thierry Aury, secrétaire départemental du PCF Oise - Lundi 3 septembre 2018

J'apprends ce soir la triste nouvelle de la disparition de Viviane Claux qui luttait courageusement depuis de longs mois contre le mal qui la rongeait. En ce moment je pense d'abord à Jacques son mari, à Élodie et Julien, ses enfants, qui l'ont soutenue dans ce combat, et à toute sa famille cruellement éprouvée par ce décès. Militante toute sa vie à la CGT et au Parti communiste français, ayant occupé des responsabilités importantes à la Fédération de la métallurgie comme dirigeante nationale et départementale du PCF ou comme élue régionale en Picardie, Viviane fut de toutes les batailles syndicales et politiques depuis 50 ans, pour la défense des intérêts du monde du travail, pour une société et un monde de justice, de liberté et de paix, pour l'humain d'abord. D'innombrables souvenirs nous reviennent, de Viviane, battante, passionnée, partie prenante de tous les débats et de toutes les actions - jusqu'à ces derniers mois pour la sauvegarde de la maternité de Creil - car elle aimait la vie et les autres par dessus tout. Viviane, tu resteras toujours dans nos têtes et nos cœurs.

 

Les obsèques de Viviane auront lieu

vendredi 7 septembre

  • à 11 h 45, au crematorium de Saint-Sauveur

  • à 16 heures, ancien cimetière de Montataire - hommage public avec plusieurs interventions

 

Nous avons appris, hier soir, la triste nouvelle de la disparition à l'âge de 70 ans, de Viviane Claux qui luttait courageusement depuis de longs mois contre le mal qui la rongeait. En ce moment nous pensons d'abord à nos camarades et amis, Jacques, son mari, Élodie et Julien, ses enfants et leurs conjoints, ses petits-enfants, à sa mère, qui l'ont soutenue dans ce combat, et à toute sa famille cruellement éprouvée par ce décès.

Rentrée comme analyste-programmeuse chez Usinor - Montataire en 1966, Viviane y fit toute sa carrière professionnelle ; elle y devint très vite une des militantes CGT les plus actives, notamment au sein des Ingénieurs, Cadres et Techniciens, occupant de nombreuses responsabilités syndicales et de représentante du personnel jusqu'à siéger plusieurs années au sein du Conseil d'Administration de l'entreprise après sa nationalisation en 1981 et à la direction nationale de la Fédération CGT de la métallurgie ; elle fut des innombrables luttes pour la défense des intérêts des salariés, de leurs conditions de travail et de vie, pour les salaires, pour la reconnaissance des qualifications, aux côtés des victimes de l'amiante, pour obtenir la réparation des préjudices subis par des syndicalistes dans leur déroulement de carrière et plus largement pour l'avenir de la sidérurgie et de l'industrie française bradées par les financiers et leur recherche du profit à court terme.

Elle s'engage aussi très jeune au niveau politique, en adhérant à la Jeunesse communiste puis au Parti communiste français en 1968, l'année du plus important mouvement de grève du 20e siècle, « premier grand affrontement de classe face au grand capital ». Là aussi, elle se voit confier rapidement des responsabilités au sein de la section PCF de l'entreprise, puis dès 1970 au Comité fédéral puis au Bureau Fédéral de l'Oise du Parti communiste français, et elle était membre depuis une dizaine d'années de son exécutif départemental ; elle avait aussi siégé plusieurs années au Conseil national du PCF.

Très impliquée dans sa ville de Montataire, elle y avait été adjointe auprès du Maire Robert Trin, entre 1977 et 1983, puis avait été élue conseillère régionale de Picardie de 2004 à 2010 suivant notamment de très près la question du contrôle des fonds publics versés aux entreprises, pour s'assurer de l'efficacité de leur utilisation pour l'emploi.

Militante toute sa vie à la CGT et au Parti communiste français, Viviane fut de toutes les batailles syndicales et politiques depuis 50 ans, pour la défense du monde du travail, pour les droits des femmes et l'égalité femme-homme, pour la solidarité avec les autres peuples, contre tous les racismes et les fascismes, pour une société et un monde de justice, de liberté et de paix, pour l'humain d'abord. Profondément communiste, toujours soucieuse du renforcement et de l’organisation du PCF pour en faire l'outil le plus utile et le plus efficace face au capitalisme, elle avait défendu aussi avec ardeur, l'espoir représenté par le Front de gauche, avec la volonté d'un rassemblement large pour construire une alternative progressiste aux politiques libérales et de régressions sociales.

Attentive à la jeunesse, soucieuse du sort des plus humbles, battante, passionnée, d'une sincérité totale, partie prenante de tous les débats et de toutes les actions - jusqu'à ces derniers mois pour la sauvegarde de la maternité de Creil alors qu'elle était déjà très affaiblie - , elle aimait la vie et les autres par dessus tout. Et les témoignages affluent depuis hier soir, de toutes celles et tous ceux qui sont bouleversés par la disparition de Viviane.

Ses obsèques auront lieu ce vendredi 7 septembre : un premier rendez-vous à 11h45 au crématorium de Saint-Sauveur ; puis un hommage public, avec plusieurs interventions prévues, à 16 h, au cimetière de Montataire (ancien), avenue Anatole-France.

 

Les messages peuvent être adressés à la Fédération PCF Oise - 8, rue de Beauvoisis - 60100 Creil

 

Thierry Aury,

secrétaire départemental PCF Oise

 

Hommage de la CGT à Viviane Claux - 7 septembre 2018

Hommage de la CGT à Viviane Claux

Viviane avait un grand sens de l’humour. Lors de son premier bureau de l’Ufict Métallurgie en 1983, elle provoque un fou rire général de l’assemblée en demandant des précisions à un ingénieur spécialiste en supraconductivité qui parlait de réseaux maillés alors qu’elle-même ne disait connaître que les mailles de ses bas résille !

Rien n’a jamais été triste avec Viviane à part aujourd’hui bien-sûr où, là, le coup est extrêmement dur.

Viviane était une combattante, une femme de convictions, de caractère, en capacité de faire des choix et d’une ténacité à toute épreuve. Tout le monde écoutait sa petite voix tranquille qui portait loin et disait des choses fortes.

Viviane était quelqu’un qui ne lâchait jamais rien. Et il fallait cette opiniâtreté à cette technicienne en informatique pour construire et développer la CGT dans un milieu sidérurgique composé très majoritairement d’hommes et d’ouvriers.

Il faut l’avoir vu porter sa féminité naturellement dans les couloirs de la fédération des métaux pour comprendre qu’elle ne cherchait aucun modèle masculin de militantisme.

Le combat pour le syndicalisme spécifique aux ingénieurs, cadres et techniciens comme son combat féministe seront toujours empreints d’une grande détermination.

Viviane est entrée en 66 à Usinor Montataire, en qualité d’analyste programmeur. Très rapidement elle adhère à la CGT et sera de tous les combats. Elle est désignée secrétaire générale du syndicat UFICT-CGT dans l’entreprise, syndicat qu’elle aura contribué à mettre en place et fait partie de la direction nationale de l’UFICT- Métallurgie pendant 15 ans de 1983 à 1998, à la Commission exécutive, au bureau puis au secrétariat. Elle a participé à l’équipe dirigeante d’alors, particulièrement innovante en matière de propositions sur les qualifications, sur l’avenir industriel ou en matière d’outils pour les jeunes diplômés en cette période de bouleversements liés à la chute du mur de Berlin. Travail qui débouchera d’ailleurs en 1993 sur la première mobilisation d’étudiants pour leurs conditions d’insertion dans le travail avec la mobilisation gagnante contre le CIP (contrat d’insertion professionnel que voulait créer Balladur en 1993).

De 1990 à 2004, Viviane prendra des responsabilités importantes à la fédération : Comité exécutif, bureau, et secrétariat où elle sera en charge des questions revendicatives notamment sur le volet des conditions de travail et des 35 heures.

Viviane était une battante qui savait faire des choix y compris dans des combats internes où elle se positionnait toujours clairement que ce soit lors des différents

avec la direction de la fédération sous André Sainjon dans les années 1980 ou de la direction de l’Ugict dans les années 1990.

Viviane sera une grande empêcheuse de tourner en rond pour les ministères et le patronat de la sidérurgie dans cette période de restructuration permanente de cette industrie et elle initiera avec ses camarades nombre de luttes et interventions : lutte des années 70 contre le plan Davignon, de sinistre nom, qui se traduira par des centaines de milliers de suppression d’emplois, la fermeture de mines de fer ( la minette Lorraine) et de charbon ainsi que la fermeture de tout un pan de l’industrie, notamment DENAIN, qui sera le détonateur du grand mouvement national des sidérurgistes en 1979.

Ardente militante de l’appropriation des moyens de production par les salariés, elle participera avec conviction au grand combat politique qui mènera à la nationalisation de la sidérurgie en 1982 et qui débouchera sur des droits nouveaux pour les salariés : Conseil d’atelier, droits syndicaux, amélioration des conditions de travail, 5ème équipe pour les postés, retraite à 60 ans. Mais avec le plan acier de 1984 du gouvernement MAUROY et sa nouvelle vague de restructuration, la nationalisation ne répondra plus à l’intérêt des salariés et conduira à la privatisation de la sidérurgie en 95. Durant toutes ces années, Viviane s’impliquera sans compter dans les collectifsCGT Sollac, Usinor et sidérurgie, auprès des camarades Bernard CAMPANOVA, Marc BARTHEL, Jacques BIDART.

Administratrice salariée d’Usinor de 1996 à 2000 elle tient tête à Francis Mer, futur ministre des finances et de l’industrie sous Chirac. Elle est la seule femme au conseil d’administration, forte des 44 % de rapport de forces électoral CGT. Viviane est sur tous les fronts, souvent seule à contester les fusions, ventes ou fermetures d’usines à seule fin de rentabilité financière élevée. Elle représentera également la confédération CGT à la commission de conciliation du ministère du Travail en 2002.

Nombreuses seront les initiatives auxquelles elle donnera sa touche particulière : Assises nationales d’Usinor en 1998, Assises mondiales de la sidérurgie en 2000, élaboration du statut du sidérurgiste ...

Au début des années 2000, au moment où son parti, le PCF, renonce à l’activité politique à l’entreprise et où beaucoup de ses camarades renoncent à s’impliquer politiquement, elle estime qu’on ne peut pas se désintéresser de la partie politique de nos vies et que les militants syndicaux ont un rôle important à jouer quelles que soient les difficultés. Ni courroie de transmission, ni anarcho-syndicaliste, Viviane savait très bien dire les choses quand il le fallait.

Viviane s’impliquera plus avant en politique à la région et au conseil national du PCF et démontrera la pertinence de porter la voix du monde du travail en politique.

Dimension nationale mais toujours militante de terrain : elle ne quittera jamais son entreprise et refusera toujours un détachement complet. C’est ce qui lui permettra de toujours s’impliquer dans les luttes locales comme à l’occasion du projet de sous- traitance des services informatiques par USINOR, lutte qui aboutira à un statut respectant la Convention Collective de la Métallurgie de la Région Parisienne et harmonisant la situation des informaticiens. Une victoire dans cette catégorie jusqu’alors non-syndiquée !

Elle mènera en parallèle le combat pour faire reconnaitre la discrimination syndicale dont elle est victime, faisant condamner le groupe et obtenant réparation. Une victoire qui ouvrira une brèche, contraignant le groupe à négocier des accords sur la reconnaissance du droit syndical dans l’entreprise.

Pour cet engagement d’une sidérurgiste convaincue et convaincante, elle sera honorée, avec d’autres camarades, le 30 juin 2005 à la fédération, recevant la médaille de fidélité à la cgt sidérurgie.

Même retraitée Viviane distribuait régulièrement des tracts syndicaux à la porte de l’usine où elle gardait de nombreux contacts.

Voici ce que disait Viviane de son engagement syndical : « Cet engagement m’a énormément apporté, et d’abord la possibilité d’agir sur la société, de ne pas subir ! C’est important cette impression d’avoir rempli sa vie, de pouvoir agir sur la réalité pour qu’elle change. Je crois que c’est aussi une façon de revaloriser notre rôle de femmes, même si on rencontre parfois des difficultés. [...] L’engagement syndical m’a apporté de nouvelles connaissances, de nouvelles relations, dans la CGT et au-delà, sur un plan international. Même au conseil d’administration, j’avais affaire à des personnes très diverses, des adversaires, mais on se respectait. J’y ai acquis beaucoup d’indépendance. Je préfère avoir rencontré quelques problèmes et difficultés, que d’être restée dans mon bureau, à faire seulement de l’informatique ! »

L’engagement de Viviane était marqué d’une profonde honnêteté, humilité et humanité, sa vie familiale comptant tout autant que ses engagements syndicaux ou politiques. Elle militait de tout son être. Elle respirait la vie en permanence.

Les problématiques qui la mobilisaient : la situation des salariés des ouvriers aux cadres, l’égalité entre les femmes et les hommes, l’industrie. Ce sont des enjeux très actuels pour lesquels Viviane nous a toujours livré un message d’espoir : ne jamais rien lâcher de nos convictions profondes tout en restant ouvert à ce qui bouge sans cesse dans les attentes et aspirations des hommes et des femmes.

La manière dont Viviane a conduit ses engagements est porteuse de leçons de vie pour tout le monde.

Merci Viviane, merci pour tout et pour tous.

Le 7 septembre 2018

Hommage lu par Edith BIECHLE, Secrétaire Générale de l’UFICT CGT Métallurgie et membre du Bureau Fédéral.

La rédaction de cet hommage a été dirigée par Jean-François BOLZINGER qui s’est appuyé sur les camarades des syndicats USINOR, de Philippe VERBEKE, Antonio MOLINA, Jacques BIDART et Emeric TELLIER.

 

Hommage de Jean-Pierre Bosino à Viviane Claux - 7 septembre 2018

 

Mesdames, messieurs,

En avril dernier, nous étions nombreux à rendre hommage à notre ami, notre camarade, notre collègue Claude Couallier. Terribles circonstances, nous sommes réunis aujourd’hui pour un hommage à notre amie, notre camarade, notre collègue Viviane Claux décédée lundi dernier. Je veux associer ces deux moments tristes et douloureux parce que Claude et Viviane ont eux-mêmes été associés une grande partie de leur vie professionnelle et militante chez Usinor, à la CGT, au Parti communiste français et dans la municipalité de Montataire de 1977 à 1983.

Permettez-moi tout d’abord d’assurer à Jacques son époux, à Élodie et Julien ses enfants, à leurs conjoint et compagne, à ses petits enfants, mais aussi à sa maman madame Duhem, à son frère et sa belle-sœur, à toute la famille, nos condoléances les plus sincères, notre soutien et notre solidarité dans ces jours si difficiles pour eux. Viviane comptait beaucoup dans ses engagements politiques, syndicaux et électifs, mais elle comptait encore plus pour sa famille, a laquelle elle était très attachée, il fallait l’entendre parler de ses petits enfants en particulier.

Ainsi la maladie l’aura vaincue, elle qui s’est battu durant deux ans avec courage comme pour les combats qu’elle a menés, elle qui avait été tant marquée par le décès de son frère, foudroyé par la même maladie, par le décès de son ami Francis Marin et évidemment celui de Claude Couallier.

L’issue était redoutée depuis plusieurs mois quand son état s’était aggravé et il n’y avait rien de plus terrible que de voir Viviane aussi diminuée, elle qui a toujours été battante, dynamique, enthousiaste au point parfois d’inquiéter celles et ceux pour qui elle était une référence et qui se demandaient s’ils arriveraient au même niveau. La particularité du mal qui l’a emportée faisait qu’il n’y avait pas forcement de conséquences physiques visibles, et lorsque je suis allée lui rendre visite à Gouvieux il y a deux semaines, elle dormait, elle semblait tranquille au point que l’on aurait pu douter de la gravité de son état.

Comme Claude Couallier, Viviane pensait que les salariés dans leur combat contre la société capitaliste devaient marcher sur leurs deux jambes : le syndicat et le Parti communiste. D’autres après moi reviendront sur ces engagements, mais je veux souligner l’engagement total qui était le sien tant a l’Ugict-CGT qu’au PCF. Au syndicat, comme au Parti elle sera une dirigeante de niveau national. Viviane siègera même au conseil d’administration d’Usinor/Sollac, et il fallait l’entendre raconter la tenue de ces réunions, la morgue et le mépris des dirigeants pour les salariés, parfois même la méconnaissance totale de leurs conditions de vie.

C’est bien à partir de son expérience de salariée d’un grand groupe sidérurgique, comme analyste-programmeuse, service où elle travaillait avec Daniel Brochot, que ses engagements vont s’amplifier. Et puis, il y aura, presque naturellement, l’élection au conseil municipal de Montataire, qui comptait déja des travailleurs d’Usinor, sur la liste conduite par Robert Trin. Viviane sera adjointe en charge de l’action culturelle, du patronage qui a précédé les centres de loisirs, et des fêtes. Elle participera d’ailleurs très activement à la création des centres de loisirs tels que nous les connaissons. Elle était attachée aux questions de l’enfance, de la jeunesse.

De 2004 à 2010, elle vivra l’expérience de conseillère régionale sous la présidence de Claude Gewerc. Élue dans une majorité de gauche, elle sera comme élue communiste une des plus courageuses dans le combat sur le contrôle des fonds publics attribués aux entreprises.

Pour Viviane, l’emploi, les conditions de travail, les salaires étaient l’essentiel et elle ne concevait pas son mandat d’élue autrement que dans la défense acharnée de ce qui fait la vie des salariés, des plus modestes, comme le prolongement de son engagement syndical, comme le respect du mandat confié par les électeurs.

Bien sûr, impossible de ne pas évoquer cet autre combat au cœur de tous les autres pour Viviane : celui de l’égalité entre les hommes et les femmes, celui des droits des femmes, de la parité. Le combat féministe dans toutes ses dimensions, pas celui qui oppose hommes et femmes, pas celui qui permettra aux femmes d’être à égalité des droits, celui qui fera avancer vers le progrès toute la société, toute l’humanité. Elle sera encore du combat contre la fermeture de la maternité de Creil pour les mêmes raisons à savoir les difficultés que rencontreront les femmes du Bassin creillois pour aller sur Senlis.

Viviane c’était aussi un caractère bien trempé, dure dans l’argumentation pour ne rien céder sur les valeurs. Cela lui a valu parfois des incompréhensions, des fâcheries, mais elle était entière, passionnée, convaincue.

Viviane va manquer à sa famille, elle va manquer aux luttes si nécessaires aujourd’hui face aux attaques contre tout ce qui a été conquis, elle va manquer à ses amis et camarades. Entourons sa famille, continuons le combat sans relâche c’est le plus bel hommage à lui rendre.

Salut Viviane.

 

7 septembre 2018

Jean-Pierre Bosino, maire-conseiller départemental de Montataire

 

Hommage d'Yvette Cesbron à Viviane Claux - 7 septembre 2018

Yvette Cesbron – 7 septembre 2018

 

 

Pour Viviane.

Notre Parti vient de perdre un de ses membres et il nous reste le souvenir de Viviane. Souvenir grâce aux photos, aux écrits, à  du matériel tel la petite ardoise qu’elle avait accrochée au mur de la fédé et où elle notait à la craie le nombre d’adhésions réalisées dans l’Oise.

J’ai vécu comme un grand honneur d’être sollicitée par Jacques et la famille pour vous offrir  cette allocution,  mais en même temps pour moi c’était comme une évidence. Pourquoi ? Parce que je gardais dans mon souvenir une photo en noir et blanc dans notre journal Oise-Avenir où nous étions, deux jeunes femmes, dans le même article. J’ai retrouvé cet article, nous étions chacune candidate à deux élections différentes, c’était en 1985, c'est-à-dire il y a 33 ans. Dans les autres journaux de cette année-là il est impressionnant de voir que le nombre de femmes militantes qui s’exprimaient était bien moindre que celui des hommes. La parole, les décisions masculines étaient prioritaires, largement et  pourtant Viviane savait se faire entendre de ses camarades de travail, des militants syndicalistes. Sa voix portait.

Aujourd’hui c’est donc une voix de femme qui vous parle et je remercie Thierry notre secrétaire départemental de me laisser la place alors que je sais combien il était attaché à notre camarade Viviane, et qu’il est sensible à toute détresse chez nos camarades.

Viviane fut conseillère municipale à Montataire, conseillère régionale à Amiens où elle s’occupait de formation professionnelle et de contrôle des entreprises qui recevaient des aides financières à condition d’embaucher du personnel. Mais elle fut aussi à l’écoute de l’association Femmes Solidaires, l’aidant dans tous ses projets culturels. J’en profite pour remercier les militantes de Femmes Solidaires car dans les derniers mois de sa maladie Viviane se trouvait bien au milieu  de celles qu’elle appelait ses copines.

Elle fut élue au conseil national de notre Parti et son grand regret fut que la commission chargée du travail en entreprises n’ait pas pu mieux fonctionner. En cela elle préparait notre futur congrès puisque c’est un point important qui sera débattu. Au niveau de notre département, élue au conseil départemental elle était une bonne organisatrice, pour le retour des vignettes de la fête de l’Huma, pour les rentrées des cotisations, pour les contacts téléphoniques avec les camarades. Toujours présente au comité exécutif, elle défendait ses idées avec pugnacité. Là aussi elle préparait notre congrès puisqu’elle nous enrichissait de ses lectures, consciente qu’elle était que les membres de notre classe sociale devaient connaitre la réalité de la classe exploiteuse. Un des exemples est le résumé qu’elle nous a fait du livre de Monique Pinçon-Charlot sur l’univers fermé des très riches.

Mais elle se montrait aussi très tendre. Lorsqu’elle venait avec ses  petits-enfants à la fédé. La petite Lili, le petit Tom puis la petite Stella. Petit Pierre lui est né lorsqu’elle était déjà affaiblie et n’a  pas pu nous faire bénéficier de ces instants.

Car sa vie de militante était aussi une vie de femme, fille, compagne, mère  puis grand-mère. Avec Jacques ils se sont répartis les tâches, permettant à leurs enfants, Élodie et Julien, de grandir en harmonie dans la réalité de notre monde.

Avec Jacques, surtout depuis ce qu’on appelle la retraite, ils allaient assez souvent dans la Lozère et au retour nous avions le compte-rendu d’actions, de débats de camarades habitant à l’autre bout de la France.

Puis il y a eu la maladie. Même à cette période où avec Jacques ils allaient à Amiens pour les soins elle discutait avec les ambulanciers, les conducteurs de taxis des conditions de travail qui étaient les leurs. Toujours dans la réalité de la vie. 

Mais tendresse et écoute peuvent aussi aller avec coups de colère. Je me souviens d’un retour d’une manif à Paris où à la sortie du bus à Montataire nous nous sommes disputées pour savoir si les drapeaux rouges que nous ramenions étaient pour Montataire (Viviane) ou pour la fédé (moi). Deux vraies viragos ! Mais cela correspondait probablement à l’importance que nous attribuions à chaque détail concret de la vie. Très vite notre brouille fut oubliée, ou tout au moins disparut au profit d’actions plus intéressantes !

Jacques, les enfants, madame sa mère, je voudrais vous dire toute l’affection, toute l’admiration que nous tous, vos camarades, voulons vous transmettre en ce jour de deuil.

Quand viendra mon tour, Viviane, de six ans ma cadette, ne sera pas là. C’est injuste, la maladie en a décidé autrement, mais je suis heureuse de pouvoir témoigner sur une femme que j’associe à un texte découvert dans l’Humanité Dimanche du 30 août, page 82, intitulé « De l’amour après la révolution ». C’est une lettre d’Alexandra Kollontai, écrite en 1923 dont voici quelques extraits : « Cette recherche dans la république des soviets des nouvelles formes à donner aux richesses intellectuelles de l’humanité embrasse inévitablement la sphère des sentiments amoureux. On observe un réveil d’intérêt à l’égard de la psychologie du sexe, du problème de l’amour. Ce côté-là de la vie touche plus ou moins chaque individu »….et plus loin : « Quelque grand que soit l’amour unissant deux individus de sexe différent, quelques nombreux que soient les liens de cœur et d’esprit existant entre eux, les mêmes liens avec la collectivité doivent être plus forts et  plus nombreux et pour ainsi dire plus organiques ».

Voilà aujourd’hui, nous les camarades du Parti et nos amis, nous avons envie de vous dire « Nous vous aimons ».

Yvette.

 

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)