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Tract « Maison médicale : où est l'intérêt général de la population ? » - Crépy-en-Valois, 15 mai 2018

Maison médicale :

Où est l’intérêt général de la population ?

Alors que la pénurie de médecins est générale en France et particulièrement dans notre département, des projets menacent la Maison Médicale de Crépy, le laboratoire et la radiologie.

Le promoteur PROMOGIM a signé un compromis de vente avec le propriétaire du domaine de 7 300 m2 situé à l’arrière de la Maison médicale pour construire près de 100 appartements dans deux immeubles. Le seul accès à ce domaine passe par la même voie que celle des usagers de la Maison médicale et dans ce projet serait élargi de 4 m empiétant ainsi sur le parking !

Comment imaginer la circulation dans cet espace étroit entre nouveaux habitants, patients, médecins et professionnels de santé ? Comment serait gérée la période de travaux avec des engins et des camions qui déboucheraient sur l’avenue de Senlis ? Où est le respect pour le travail des médecins et professionnels de santé ? Comment se faire soigner pour les habitantes et habitants ?

Le Maire de Crépy a déclaré publiquement : « Pour l’instant, j’ai refusé le permis. »

De notre point de vue, comme celui de l’association « Crépy-en-Valois environnement » qui a révélé ce projet sur son blog, accorder un permis de construire à un projet immobilier, quel qu’il soit, sur ce terrain, mettrait à coup sûr en difficulté la Maison Médicale et réduirait l’offre de services médicaux à la population, alors que la situation est déjà tendue et qu’aucune alternative immédiate n’est en vue.

En effet, le projet annoncé par le Maire de Crépy, de louer des cabinets médicaux de la CPAM à des médecins n’a pas abouti, et le projet de maison de santé pluridisciplinaire porté par la Polyclinique Saint-Côme, sur sa sollicitation, n’a pas reçu l’agrément de l’Agence Régionale de Santé. En effet « aucun accord commun avec les professionnels de santé sur le territoire de Crépy » n’a été trouvé (Réponse de M. le Maire à la lettre de citoyennes et citoyens).

Ce projet de pôle de santé est maintenu par la Polyclinique Saint-Côme (Maison de santé, radiologie, laboratoire, centre de dialyse). Il n’est pas fédérateur mais il reçoit l’appui de la Ville de Crépy : celle-ci s’engage à mettre à disposition un terrain via un bail à construction ou « un terrain communal face à la nouvelle gendarmerie » (article du Parisien 28/04/18) via un bail locatif.

Par ailleurs, aucune solution n’a été jugée possible ou incontestable par la municipalité pour aider la Maison médicale en difficulté. La SEMIVAL, société anonyme d’économie mixte, présidée par le Maire, est un outil de gestion immobilière. D’autres communes ont trouvé des solutions dans des situations analogues.

Compléter l’offre de soins actuels, avec des spécialistes qui manquent aujourd’hui, un centre de dialyse, tout le monde est d’accord. Mais vouloir créer une maison de santé sans garantie d’y attirer des généralistes (voir ce qui se passe ailleurs), une radiologie, un laboratoire qui existent déjà, c’est entrer en concurrence et mettre en danger l’unité de santé actuelle : Maison médicale, laboratoire, radiologie.

Préoccupés par cette situation, des centaines de citoyennes et citoyens ont adressé une lettre au Maire de Crépy, au Député de la circonscription, à la Caisse d’Assurance maladie, à l’Agence régionale de santé. Elles et ils demandaient « à la Ville de Crépy, d’œuvrer à fédérer les structures existantes avec ses projets propres dans un esprit de complémentarité et non concurrentiel ». Les réponses obtenues ne calment pas leurs inquiétudes.

En effet, si l’esprit concurrentiel prédomine et qu’il aboutisse à terme à la fermeture de la Maison médicale, le terrain sera libre pour le promoteur immobilier Promogim.

Aura-t-on gagné pour autant des médecins généralistes pour la population du secteur de Crépy ?

Le problème de fond est le manque criant de médecins dû à la volonté politique des gouvernements qui se sont succédé pendant 30 ans de réduire les dépenses de santé de la population en diminuant drastiquement le nombre de médecins en formation.

Pour rattraper le retard accumulé, nous pensons qu’il faudrait un programme de formation de toutes les disciplines de santé et ouvrir plus largement les portes des universités à ceux qui se destinent à la carrière de médecin en attribuant les moyens humains et  nanciers nécessaires. Il faudrait recruter des enseignants pour les former, sans perdre de temps puisqu’il faut plus de 10 ans pour former des médecins ! C’est urgent ! La population augmente et le nombre de médecins diminue !

 

Manque de personnel médical et non médical,

des propositions du Parti communiste français

  • Former 9 500 médecins par an d’ici deux ans et mettre en place une gestion prévisionnelle du nombre de spécialistes en fonction des besoins de la population
  • Donner aux facultés de médecine les moyens humains et financiers d’accueillir ces étudiants
  • Former 50 000 infirmières nouvelles par an
  • Ouvrir les instituts de formation nécessaires
  • Relancer les diverses filières professionnelles

Plus d’informations sur http://sante.pcf.fr/42666

 

Et qu’on ne nous dise pas qu’il n’y a pas d’argent pour assurer la santé de nos concitoyennes et concitoyens, quand tant de cadeaux ont été faits aux plus riches de notre pays par le Président Macron et sa majorité. Les parlementaires communistes ont défendu lors de la discussion du budget une autre répartition des richesses avec, entre autres, l’annulation de tous les cadeaux fiscaux et la lutte contre la fraude fiscale.

Pour en prendre connaissance : http://oise.pcf.fr/103183

Pour nous, citoyennes et citoyens, c’est l’intérêt général de la population qui doit guider les choix et non la soumission à des intérêts privés et  nanciers d’un promoteur immobilier et d’une grande clinique privée.

Ne restons pas passifs face à cette situation. C’est à nous citoyennes et citoyens de nous occuper de notre santé, d’en discuter ensemble, avec nos médecins, avec nos élus municipaux. C’est du dialogue respectueux de toutes et tous que peuvent naître des solutions.

 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)