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Pour le maintien des postes d'Esap en éducation prioritaire ! - Creil, 3 avril 2018

Une réunion publique s'est tenue le mardi 3 avril à Creil à l'école Gérard-de-Nerval à l'appel du réseau Veillée des Écoles, afin d'échanger sur les actions à mener pour le maintien des postes d'enseignants Esap (Emploi spécialisé d'accompagnement pédagogique) à la rentrée 2018. Ces enseignants interviennent en zone d'éducation prioritaire, en appoint une, deux ou trois heures par semaine et par classe.

Il y a 20 postes d'Esap dans l'Oise, dont 11 sur les quatre villes du Bassin creillois, avec 5 postes à Creil. Les autres se trouvent à Méru, Compiègne et Beauvais. Comme l'ont dit de nombreux enseignants présents, ces aides ponctuelles permettent la réalisation de projets éducatifs qui ne pourraient avoir lieu sans cela, dans les domaines de la maîtrise de la langue, des sciences, des mathématiques, du codage… « Leur apport est indiscutable » dira l'un d'eux et Yvette Cesbron, adjointe communiste à Creil, témoignera effectivement des bons retours sur leur travail dans les conseils d'école auxquels elle participe. En plus de la réalisation des projets, il y a la richesse de la cointervention pour les élèves et les enseignants, le rôle de liaisons entre enseignants, entre écoles, entre la maternelle et l'école élémentaire, entre cette dernière et le collège.

Fin janvier, les enseignants ont appris que les postes d'Esap sont appelés à disparaître à la rentrée prochaine. Ils ont été reçus le 17 février par le directeur d'Académie adjoint qui reconnait l'efficacité et la pertinence de ces postes mais qui, au nom de raisons budgétaires et de l'ouverture des quelques classes suite au dédoublement des CP et CE1, « doit » faire le choix de supprimer les postes d'Esap. Sur les 20 postes, seulement 12 seraient redéployés en postes « Plus de maîtres que de classes » (et pas seulement en zone d'éducation prioritaire, avec notamment 1 poste à Senlis), assurant uniquement des interventions en mathématiques et en sciences. Pour le quartier Rouher, 4 postes sur 5 sauteraient, soit l'équivalent de 2 500 heures d'enseignement. Un premier rassemblement a eu lieu le 22 février au collège Rousseau à Creil pour interpeller l'inspecteur d'Académie de l'Oise, en visite. Les élus du Bassin creillois ont été interpellés par le Réseau, une motion de soutien a été votée lors du dernier conseil municipal de Creil.

Il a été décidé lors de cette réunion d'une intervention à l'ACSO le jeudi suivant lors du conseil d'agglomération ; d'un pique-nique citoyen au niveau de la Faïencerie à Creil à 12h30 et d'une conférence de presse à 13 heures le mercredi 18 avril ; d'interpeller par mail les différents acteurs du dossier ; du lancement d'une pétition pour demander des moyens supplémentaires pour les zones d'éducation prioritaires, outil pour mobiliser ; de participer à la manifestation du samedi 7 avril à 14 heures place Jeanne-Hachette à Beauvais contre les fermetures de classes et pour la baisse des effectifs par classe. Cette manifestation est à l'initiative d'un collectif de parents d'élèves de Saint-Félix qui essaient de fédérer tous les endroits dans l'Oise où il y a des fermetures de classes, aussi bien en zone rurale qu'en ZEP.

Sophie Abraham, secrétaire du SNUipp, a mis en garde contre le piège de la division, que manient certains, entre les classes en zone rurale et les zones d'éducation prioritaire, qui ont payé leur dû toutes ces dernières années en baisse de moyens (Rased, baisse du nombre de postes Plus de maîtres que de classes, redéploiement de postes d'Esap…) - Voir la vidéo. Catherine Dailly, conseillère départementale PCF de l'Oise, interviendra en ce sens, indiquant que la motion de la droite majoritaire contre les fermetures de classes en zone rurale votée lors d'une session du Conseil départemental de l'Oise, opposait initialement ruralité et zone d'éducation populaire. La droite locale, avec par exemple le député Dassault et ses interventions lors des Questions au gouvernement, ou bien le sénateur Paccaud, se font actuellement les « champions » de la défense des classes en zone d'éducation prioritaire pour le premier ou en zone rurale pour le second. Nous n'oublions pas qu'ils n'ont jamais remis en cause les politiques de baisses de moyens de l'école publique, avec notamment les 80 000 postes supprimés sous la présidence Sarkozy.

À noter qu'à l'occasion de la Semaine de la maternelle, le directeur d'Académie DASEN sera présent à Nogent-sur-Oise l'après-midi du mardi 10 avril.

 

 

 

Pour le maintien des postes d'Esap en éducation prioritaire ! - Creil, 3 avril 2018

Courrier du 23 mars adressé aux élu-e-s par des enseignants des quatre villes du Bassin creillois
 

Monsieur le maire,

Mesdames et messieurs les conseillers municipaux,

Une grande partie de la population scolaire de l’agglomération fait partie d’un réseau d’éducation prioritaire. C’est le cas pour les villes de Creil, Montataire, Nogent-sur-Oise et Villers-Saint-Paul.

Dispositif particulier défini par l’Éducation nationale, ces réseaux sont dernièrement soumis à des transformations significatives notamment par le déploiement des classes de CP et CE1 dédoublées pour la rentrée 2018. Ces transformations, que vous accompagnez matériellement, sont au service de la réussite des enfants de CP et CE1.

Cependant, parallèlement à ce dispositif, la Direction des Services de l’Éducation Nationale a annoncé une mesure de carte scolaire au détriment des moyens déjà existant dans les réseaux d’éducation prioritaire de l’Oise : la suppression des 20 postes d’enseignants ESAP déployés sur les réseaux d’éducation prioritaire du département.

Ces suppressions de postes sont peu visibles car il s’agit d’enseignants qui ne sont pas en classe à l’année mais qui interviennent auprès des écoles pour mener de nombreux projets en co-intervention dans les classes. S’il ne s’agit pas là de fermeture de classe, ce sont des centaines d’heures d’interventions auprès des enfants et des dizaines de projets innovants et ambitieux au service de la réussite de tous, de la maternelle à la 6ème qui vont disparaître.

Sur l’agglomération, cela représente la suppression de 12 postes d’enseignants qui interviennent dans les classes des réseaux d’éducation prioritaire. (5 sur Creil, 2,5 sur Montataire, 3,5 sur Nogent-sur-Oise et 1 sur Villers-Saint-Paul).

Sur ces 12 postes supprimés, seuls 5 seront requalifiés en poste de « plus de maîtres que de classe » avec une spécialisation mathématique et scientifique (2 sur la circonscription de Creil, 3 sur celle de Nogent-sur-Oise). Cinq postes pour l’ensemble du bassin creillois... Les sept autres seront a priori redéployés pour les classes de cycle 2 dédoublées.

Donc une perte sèche de 7 postes sur les 12, et un déploiement a minima de 5 postes spécialisés «mathématiques et sciences» soit une restriction du champ d’action et de la diversité des projets, sans compter les dévoiements possibles les soustrayant à l’éducation prioritaire.

De nombreux conseils des maîtres et conseils d’école se sont alarmés de cette annonce de suppression des postes ESAP et une délégation d’enseignants des différents réseaux de l’agglomération Creilloise a été reçue en audience à la DSDEN vendredi 16 février pour défendre l’importance de ces postes d’enseignants ESAP.

Au sortir de cette audience, il apparaît que seule une logique comptable de gestion de la pénurie de postes dans l’Oise motive ces suppressions. Dès lors, en lien avec le Syndicat SNUIPP, des directeurs d’école, les enseignants ESAP concernés et les équipes enseignantes mobilisées appellent à une mobilisation pour défendre ces postes d’ESAP au service des projets.

Ce mardi 3 avril 2018 à 17h00 à l’école élémentaire Gérard-de-Nerval de Creil, nous organisons une réunion publique pour décider et organiser ensemble, parents, enseignants et citoyens mobilisés, des actions de lutte pour le maintien de ces postes d’enseignants au service de la réussite des enfants les moins favorisés. Une des pistes serait une journée d’action le mardi 17 avril avec rassemblement et conférence de presse.

Votre soutien en tant qu’élu concerné apparaît nécessaire et crucial pour la sauvegarde de ces moyens. Nous vous invitons donc chaleureusement à nous rejoindre ce mardi 3 avril pour soutenir cette démarche et envisager ensemble des actions concertées.

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« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)