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« Commémorer Jaurès aujourd'hui, c'est raviver toute la force et la conviction de l'homme de gauche » - Paris, 31 juillet 2017

Ce matin du lundi 31 juillet 2017, comme chaque année, depuis des dizaines d'années, le 31 juillet, à l'heure et sur les lieus de son assassinat, les communistes et le journal L'Humanité rendaient hommage à Jean Jaurès.

« Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage. »

 

 

Voici le discours prononcé par Patrick Le Hyaric (lien vers son blog), directeur du journal L'Humanité, député européen, qui montre comment les idées et combats de Jaurès sont utiles au militant d'aujourd'hui et qui aborde les thèmes de la paix, du travail et de sa juste rémunération, qui pourfend les casseurs du droit du travail actuellement au pouvoir :

 

« Chers amis,

Mme la Présidente du groupe CRC au Sénat, chère Eliane Assassi, MM. les Conseillers de Paris, cher Hervé Béguet, cher Sergio Tinti, cher Didier Le reste, M. le Conseiller Régional, cher Jean-Michel Ruiz, Mme la présidente du Conseil national du PCF, chère Isabelle De Almeida, M. le président de la Société des lecteurs et lectrices de l’Humanité, cher Nicolas Dreyfus,

Chers camarades,

Chaque année, à cette même date, nous nous retrouvons comme un devoir, une fidélité, pour rendre hommage à Jean Jaurès, le fondateur de l’Humanité. Il fut assassiné ici même par le chauvinisme exalté qui prit, le 31 juillet 1914, la veille de la déclaration de guerre, le visage du sinistre Raoul Vilain armé d’un revolver.

Nous ne célébrons pas ici une statue coulée dans le bronze, ni même le portrait sépia d’une gloire passée, ou l’image d’Epinal du tribun du peuple que chacun peut à sa guise, une fois expurgée la teneur des idées et des écrits, encenser ou glorifier comme a pu s’y exercer ces temps derniers cette extrême droite qui l’assassina pourtant, pour mieux tromper le peuple et salir la mémoire ouvrière.

Nous célébrons la mémoire d’un homme de pensée et d’action, l’une étant, pour Jaurès, indissociable de l’autre ; l’une nourrissant l’autre.

Nous célébrons l’artisan patient de l’union des familles socialistes, le promoteur de la propriété sociale et coopérative, le défenseur du travail souverain et libéré, l’infatigable et obstiné combattant de la paix, l’artisan de loi de séparation des Eglises et de l’Etat, l’humaniste radical qui ne voyait comme frontière au combat émancipateur que l’Humanité, dans la diversité des peuples qui la compose.

Ces peuples qui restent, aujourd’hui encore, jetés les uns contre les autres par les besoins d’une concurrence acharnée au bénéfice exclusif de quelques uns.

Cette cérémonie est un appel à l’action. Jaurès reste pour nos temps si troublés, si chahutés, un inspirateur, un repère solide et fiable.

Il est l’un des jalons décisifs du combat pour l’émancipation humaine, une référence utile dans nos actuels engagements pour faire triompher l’idéal révolutionnaire et républicain dans la cité comme dans le travail, quand il est bafoué par les inégalités, les restrictions de liberté, et les divisions entretenues.

Nous célébrons l’homme de plume qui mit sans cesse son journal l’Humanité à disposition du mouvement ouvrier, syndical et coopératif ; un journal utile à la rencontre entre les ouvriers, les employés, les paysans, les créateurs et les penseurs. Ce journal que nous avons la lourde mais exaltante responsabilité de faire vivre chaque jour et chaque semaine ; ce journal qui nous permet de nous retrouver par centaines de milliers lors de la fête de l’Humanité dans quelques semaines à la mi-septembre.

Une fête que nous souhaitons grande et belle, joyeuse et combative, utile à fédérer tous les humanistes, tous les progressistes, toutes celles et ceux qui cherchent les voies pour dépasser le capitalisme grégaire et affamé qui rythme autant nos vies qu’il les menace.

Commémorer Jaurès aujourd’hui, 103 ans après son assassinat, n’est pas pour nous une tentative de se draper d’une onction suprême, de s’auréoler du souvenir d’une si belle figure.

Commémorer Jaurès aujourd’hui, c’est raviver toute la force et la conviction de l’homme de gauche, engagé par le dialogue et la force des arguments dans le combat pour la libération des producteurs, des travailleurs, de l’oppression capitaliste. C’est offrir à la jeune génération, aux militants, aux citoyens des arguments et analyses pour les confronter au temps présent.

C’est saisir dans la multitude d’écrits, de prises de positions, d’actions politiques menées au cours d’une existence dédiée au combat pour la justice sociale et l’émancipation, des enseignements pour aujourd’hui.

Celui pour la paix résonne encore, plus d’un siècle après sa mort. Elle était pour Jaurès mère de toutes les luttes.

Il avait bien saisi que les travailleurs, les producteurs, les plus pauvres subissent toujours les premiers, et presque exclusivement, les conséquences terrifiantes des conflits. Il avait compris que la guerre n’était en rien étrangère à la lutte des classes. Dans son dernier discours prononcé à Bruxelles l’avant-veille de son assassinat devant le Parti ouvrier belge et le Bureau de l’Internationale socialiste, il s’exclamait : « Voulez-vous que je vous dise la différence entre la classe ouvrière et la classe bourgeoise? C’est que la classe ouvrière hait la guerre collectivement, mais ne la craint pas individuellement, tandis que les capitalistes, collectivement, célèbrent la guerre, mais la craignent individuellement ».

Ce sont bien des intérêts contraires aux classes populaires écrasées par les injustices, les dominations et les privations de liberté qui poussent à la guerre toute une jeunesse laborieuse, en Irak, en Syrie et dans de si nombreux pays africains, qui périt atrocement ou grandit avec des images d’horreurs inscrites à jamais dans les mémoires.

Cette spirale de violence donne vie au terrorisme fondamentaliste, cette vermine qui se nourrit du désespoir instillé dans des millions de consciences acculées et déshumanisées par la multiplication des « guerres de proies », comme les nommait Jaurès.

Il avait bien saisi que c’est la guerre économique qui, toujours, accouche des conflits sanglants.

« Il n’y a qu’un moyen d’abolir la guerre entre les peuples écrivait-il, c’est d’abolir la guerre économique, le désordre de la société présente, c’est de substituer à la lutte universelle pour la vie, qui aboutit à la lutte universelle sur les champs de bataille, un régime de concorde et d’unité. »

Les guerres ne surgissent pas de quelques coups de sangs éruptifs. Elles puisent leurs causes dans les désordres du monde, accentués de nos jours par  d’éprouvantes offensives du capitalisme qui n’épargne aucun continent.

Depuis une vingtaine d’années et la mise en échec par les mouvements sociaux des accords commerciaux multilatéraux diligentés par l’Organisation mondiale du commerce, se multiplient dans l’ombre des ambassades et des conseils d’administration, de nouveaux traités dits « de libre-échange ».

Partout ils fleurissent comme des plantes vénéneuses, prêtes à inoculer le venin de la concurrence, de l’abaissement de toutes les normes sociales sanitaires et environnementales pour permettre au capital d’élever sans cesse son taux de profit entravé par des droits sociaux, aussi imparfaits soient-ils, conquis de haute lutte.

Partout ces traités suivent la méthode de Dracula : ils naissent et grandissent dans les chambres noires des institutions internationales qui ont portes communes avec celles des transnationales qui veulent placer le monde, les vies humaines comme l’environnement en coupes réglées.

Leur mise à jour par les associations, syndicats et élus progressistes sous la lumière crue du débat public permet des reculs qui sont, pour nous, autant de victoires.

Ces traités suivent une géopolitique de tensions. Les zones de libre-échange accompagnent des lignes de forces de conflits en gestation. Ils dessinent une carte de guerre.

Les partisans du libre-échangisme effréné assurent agir pour un rapprochement entre les peuples. C’est pourtant le chaos migratoire auquel ils contribuent par l’épuisement des ressources et l’ultra spécialisation des systèmes productifs, industriels et agricoles, des pays les plus pauvres.

C’est pourtant le réchauffement climatique et les ravages écologiques qu’ils génèrent en abaissant les normes environnementales ou en encourageant le pillage des ressources naturelles.

C’est pourtant la concurrence entre les peuples qu’ils organisent en jetant les uns contre les autres sur le marché concurrentiel les travailleurs de différents pays, choisis en fonction de leur supposé « coût ».

Comment ne pas voir que cette accélération de la mondialisation capitaliste s’accompagne d’une course délirante à l’armement, que des blocs se recréent, que des murs partout s’érigent contre la liberté de circulation des êtres humains tout en protégeant celle des marchandises ?

Le 23 septembre prochain nous marcherons pour la paix avec toutes les associations, citoyens, partis et mouvements qui voudront s’y associer. Nous y appellerons la France à rejoindre les 122 pays signataires du traité d’interdiction des armes nucléaires, voté par l’Organisation des Nations unies au début du mois.

C’est à l’action que le souvenir de Jaurès nous oblige. Car qui peut nier aujourd’hui que la guerre menace sur chacun des continents, qu’émergent un peu partout ces figures inquiétantes et autoritaires qui espèrent pouvoir flatter les instincts nationaux pour mieux concentrer l’ensemble des pouvoirs en sacrifiant les droits sociaux et démocratiques ?

L’offensive libérale est bien le décor dans lequel se meuvent les ombres guerrières.

Jaurès nous enseigne que c’est la coopération, la seule coopération qui peut permettre d’enrayer la spirale de la méfiance, la course aux prébendes commerciales. C’est la coopération qui peut contribuer à faire sortir de la pauvreté voire de la famine des peuples entiers que les vautours obscurantistes espèrent attirer dans leurs griffes et entrainer dans des guerres infâmes ou des actes barbares.

Oui, comme Jaurès, nous proclamons que la paix, loin d’être un supplément d’âme, est un combat politique majeur, toujours recommencé, indissociable de tous les autres ; elle est la clef de voute de l’émancipation sociale et politique de chacune des femmes et chacun des hommes qui peuplent cette planète.

Cette paix ne peut se réaliser qu’en s’appuyant sur un internationalisme conséquent qui refuse de pointer du doigt les travailleurs étrangers poussés hors de leur pays par les logiques capitalistes ; qui refuse de céder à la facilité du chauvinisme en jetant l’opprobre sur des peuples voisins.

Souvenons-nous que Jaurès était accusé d’être un agent de Berlin par la propagande nationaliste. Les fauteurs de guerres ne supportaient pas qu’il appelle à la fraternité prolétarienne entre les classes ouvrières allemande et française pour empêcher la déflagration guerrière. Il l’appelait « Jaurès le boche » ou « Herr Jaurès » parce qu’il refusait toute exaltation du sentiment national, tout chauvinisme qu’il qualifiait de « bourgeois » dans son essence même. N’oublions pas que ces infamies répétées lui coutèrent jusqu’à la vie.

Oui la paix universelle n’est possible que dans un monde libéré de l’appât du gain, libéré des divisions entretenues entre les travailleurs des différents pays, libéré enfin du travail asservi que commandent les intérêts capitalistes.

« Tout individu humain a droit à l’entière croissance. Il a donc le droit d’exiger de l’humanité tout ce qui peut seconder son effort. Il a le droit de travailler, de produire, de créer, sans qu’aucune catégorie d’hommes soumette son travail à une usure et à un joug », écrivait Jaurès en 1901.

Par la patiente analyse de la révolution industrielle, par un minutieux travail de compréhension des métamorphoses de la société française, Jaurès, marchant dans les pas de Marx et Engels, comprit la nécessité de mettre au cœur de sa pensée et de son action la vaste question du travail.

C’est en effet par le travail que l’Homme s’accomplit et c’est par la libération du travail qu’il se libérera des chaines qui entravent son cheminement vers une totale émancipation, individuelle et collective.

« Les travailleurs ne concourent ni à déterminer le but du travail, ni à régler le mécanisme d’autorité sous lequel le travail s’exécute. C’est-à-dire que le travail est doublement serf, puisqu’il va à des fins qu’il n’a point voulues, par des moyens qu’il n’a pas choisis », constatait-il.

Certes les structures de la propriété privée des moyens de production à l’époque de Jaurès étaient bien différentes de celles que nous connaissons aujourd’hui. Mais comment ne pas voir la permanence d’une domination qui s’exerce aujourd’hui par le pouvoir exorbitant et illégitime de l’actionnariat ?

Cet actionnariat vorace – mis il y a quelque jour en lumière  par L’Humanité – qui a permis à l’actuelle ministre du travail d’empocher en douce plus d’un millions d’euros en organisant le licenciement de 900 salariés du groupe Danone dont elle était la directrice des ressources humaines.

« Il n’y a pas, il ne peut y avoir un fond humain dans l’égoïsme capitaliste » écrivait Jaurès.

Comment ne pas saisir, derrière la description que nous fait Jaurès du travail asservi, le sort des salariés de Tati, de l’entreprise GM&S, des ouvriers des chantiers navals, ceux de la FNAC/ Darty, toutes et tous soumis à l’incertitude du bon vouloir de multinationales adossées à des fonds de pension ou des fonds dits vautours qui ne cherche qu’à sucer le sang des travailleurs pour toujours faire grandir leur taux de profit.

De la même manière que Jaurès s’adressait aux mineurs de Carmaux et de Courrières, aux verriers d’Albi, aux Vignerons Libres de Maraussan, dépossédés de leur travail par la simple volonté patronale et capitaliste, nous sommes aujourd’hui au service des ouvriers de l’entreprise GM&S, de ceux des chantiers navals de Saint-Nazaire.

Au service des millions de salariés contraints au travail précaire, aux employés de la grande distribution, aux paysans victimes des appétits voraces des multinationales de l’agro-alimentaire, aux ouvriers du bâtiment et de la voirie, odieusement ciblés par la suppression du compte pénibilité alors qu’ils sont exposés comme personne aux risques et aux maladies professionnelles.

Au service du rassemblement, de la rencontre, de l’unité  entre l’ouvrier et le créateur, de l’écrivain et de l’employé, du philosophe et du paysan, du chercheur et de la jeune ouvrière précarisée. C’est ainsi chaque jour avec l’Humanité, c’est le sens de la Fête de L’Humanité.

Notons combien cet enjeu  du travail est au cœur des préoccupations des libéraux !

Pourquoi passent-ils leur temps à s’attaquer aux règles qui encadrent le travail et à vouloir précariser l’activité des salariés ?  Précisément parce que les puissances d’argent et leurs commis politiques savent que le travail est autant la source de toute richesse qu’une activité indispensable à l’être humain. Ils ont compris que c’est en pressurant le travail, en se rendant propriétaire de la force de travail que le capital assure sa domination et impose son ordre injuste à la marche du monde.

Précariser le travail, supprimer les protections salariales, s’attaquer à la cotisation sociale, réduire les instances de discussions dans l’entreprise, est le moyen le plus sûr d’engager la course à ce qu’ils appellent « la compétitivité » qui n’est que le faux nez de la guerre économique. Ils veulent faire des citoyens des fantassins envoyés au front d’une guerre économique mondiale pour s’assurer, dans l’ombre des palais ministériels et des conseils d’administration, une domination économique et sociale totale.

Voilà qu’une loi inique vient à peine d’être imposée par la force à coups de 49.3 sous le précédent quinquennat, que le pouvoir macroniste souhaite par ordonnances nous en imposer une nouvelle qui en aggrave tous les aspects !

C’est bien le travail qu’ils veulent asservir de nouveau en revenant sur toutes conquêtes qui dans les pas de Jaurès, du Front populaire et de la Libération, ont fait éclore un projet social avancé, un droit du travail, et permis aux travailleurs d’exercer avec leurs syndicats un droit de regard sur la production.

Le nouveau Président de la République, en lien étroit avec le MEDEF, cherche à asservir le travail pour couler la France dans le moule de la mondialisation capitaliste.

Qu’avons-nous entendu le mois dernier le nouveau président de la République commencer son discours césariste devant le Congrès par un appel étrange à « l’amour de la patrie » ! Comment comprendre cette saillie qui rappelle la sinistre et meurtrière « Union sacrée » de la Grande guerre, si ce n’est comme un appel à l’ensemble de la Nation à faire corps derrière la destruction programmée par ordonnances du code du travail ?

De cette manière, M. Macron cherche à gommer les clivages flagrants qui fracturent la société, à cacher sous sa bannière princière et bonapartiste les intérêts divergents qui opposent d’un côté les producteurs et travailleurs et de l’autre les propriétaires des grands moyens de production, ceux qui accumulent richesses et pouvoirs au détriment du plus grand nombre.

Il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que cette « Union sacrée » sert de paravent à la guerre économique qui s’intensifie chaque jour.

Cette même Union sacrée que Jaurès refusait en son temps, permet également d’attenter aux libertés publiques.

Nous appelons la majorité de celles et ceux qui n’ont que leur travail pour vivre et ceux privés d’emploi à ne pas y mettre le doigt et à répondre positivement à l’appel de la CGT le 12 septembre prochain.

À l’heure de l’inscription de l’état d’urgence dans le droit commun, comment ne pas méditer cette saillie de Jaurès contre la « propagande de la peur » en 1912 où il accuse le pouvoir de vouloir « halluciner les cerveaux et affoler les cœurs, de demander à la société française de répudier toutes les lois humaines sur le sursis, sur la libération conditionnelle que ce fut son honneur de promulguer ». Comment ne pas se souvenir de son combat parlementaire acharné, face à Clémenceau, contre les lois scélérates justifiées par une vague de terrorisme anarchiste mais dont il avait vu qu’elles visaient, en réalité, à museler les luttes pacifiques d’un mouvement ouvrier en pleine effervescence ?

Chers amis,

La vie et la mort de Jaurès nous enseignent l’âpreté du combat et la nécessité d’y faire face avec force et humilité. Elles nous enseignent que la grande famille pour le progrès humain, écologique et démocratique a besoin de se serrer les coudes, de s’entendre, de fraterniser, de mettre à disposition de toutes et tous ses intelligences, ses volontés et ses outils. De cheminer toujours avec pour boussole le devenir de notre planète et l’intérêt des femmes, des hommes qui travaillent chaque jour à réaliser par leur travail et leurs créations le monde dans lequel nous vivons, de dépasser les divergences par un objectif commun, de ne pas céder à la tentation du repli et de « la petite phrase », aux vaines polémiques et aux procédés obliques, que Jaurès exécrait tant, car elle nuit au combat fondamental pour que se réalise enfin l’Humanité.

Retenons son appel à l’Unité de 1897, où il met en garde, je le cite, contre une « Unité despotique et morte : les diverses organisations socialistes, poursuit-il, peuvent et doivent subsister, mais il faut qu’elles puissent toujours se concerter et délibérer cordialement pour l’action commune.

Jaurès, insistant sur l’intérêt du Capital à toujours diviser, continue : l’essentiel, écrit-il, est que nul ne se grise de sa propre action ; tous ceux qui travaillent à l’organisation économique, tous ceux qui fondent, gèrent, développent des syndicats ou des coopératives, tous ceux qui répondent à l’appel des travailleurs en lutte, tous ceux qui arrachent au capital un lambeau du pouvoir municipal et du pouvoir législatif, tous ceux qui dans la bataille parlementaire portent des coups et déploient le drapeau dans l’enceinte même où l’ennemi forge ses armes, tous ceux-là sont les soldats de la même armée, les combattants du même combat, les frères de la même espérance. »

C’est à ce souvenir et à cette conception de la lutte que nous cherchons à vous associer chaque jour et chaque semaine avec L’Humanité qu’il a fondé.  C’est à cette conception du combat que nous devons nous attacher pour faire gagner les idées et les projets d’émancipation humaine et faire fleurir l’espérance, qu’il avait résumé dans cette déclaration forte de 1902, je le cite « le communisme doit être l’idée directrice de tout mouvement ».

En vous remerciant de votre présence, je vous donne rendez vous chaque jour dans l’Humanité et l’Humanité-Dimanche et les 15-16-17 septembre dans une grande, combative, joyeuse et fraternelle Fête de L’Humanité. »

 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)