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Espace Marx60 « La place de l'industrie en France »-3/6-Conférence de Bernard Devert - Saint-Maximin, 31 mars 2017

Espace Marx60 accueillait le 31 mars 2017 un syndicaliste de la métallurgie, Bernard Devert (CGT), pour échanger sur l’enjeu de société que représente « la place de l’industrie en France ».

 

Partie 3/6 de l'exposé de Bernard Devert

 

Une situation critique pour l’industrie française

Alors que les Français restent majoritairement sensibles à la question industrielle, qu’ils disent le besoin d’un renouveau de l’industrie, l’industrie, en déclin en France depuis 25 ans, est actuellement dans une période critique. Alors que l’industrie en France tire la recherche (80 %), qu’elle représente 70 % de la balance commerciale et 60 % des investissements, qu’elle repose sur une société de la connaissance (ingénieurs), elle ne compose plus que 10 % du PIB. La production a baissé de 13 % depuis 2008, l’emploi est passé en-dessous des 3 millions de personnes, soit 11 % des effectifs (28 % en 1974, 22% en 1990). Les grandes entreprises françaises investissent à l’étranger, 9 000 entreprises ont disparu depuis 2005 sur notre territoire, d’autres sont rachetées par des capitaux étrangers. Alors que des pays comme l’Allemagne, le Japon, les Etats-Unis maintiennent une activité nationale, la France fait exception.  Le déficit commercial augmente, seules quatre filières présentent une balance commerciale positive : la Défense, l’aéronautique, le luxe et l’agro-alimentaire. L’automobile ne l’est plus depuis 2005.

 

Une politique industrielle abandonnée à la voracité financière des grands groupes

Les enjeux de démocratie et de souveraineté financière et industrielle doivent nous alerter. Les pays ayant le plus d’industries et de services publics sont ceux qui ont le mieux résisté aux effets dévastateurs de la crise financière de 2008. La maîtrise des normes, les brevets, le financement, l’énergie, les matières premières sont actuellement considérés sous le seul angle de la concurrence et du rapport de forces, plutôt que sous celui de la coopération. L’État n’a pas de politique industrielle, laissant les grands groupes faire leur loi dans les territoires, parfois taillés sur mesure comme les nouvelles régions.

 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)