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Espace Marx60 « La place de l'industrie en France »-6/6-Conférence de Bernard Devert - Saint-Maximin, 31 mars 2017

Espace Marx60 accueillait le 31 mars 2017 un syndicaliste de la métallurgie, Bernard Devert (CGT), pour échanger sur l’enjeu de société que représente « la place de l’industrie en France ».

 

Partie 6/6 de l'exposé de Bernard Devert

 

La nécessité d’une politique industrielle

L’industrie a besoin d’une vision à long terme, ce qui nécessite une politique industrielle, à l’opposé du court terme exigé par les retours sur investissement des marchés financiers. Une « planification des besoins » doit s’élaborer pour permettre la mise en place de filières industrielles. Ne peut-on pas construire des éoliennes ? L’appel à concurrence pour la mise en place de bus électriques à Paris doit-il se faire au détriment forcé de l’entreprise française actuellement détentrice du marché, mais qui ne maîtrise pas cette filière électrique ? Les exonérations fiscales et sociales, avec plus de 4 500 dispositifs, atteignent 217 milliards d’euros, dont 70 à 80 pour l’industrie : elles doivent être remises à plat, en prenant en compte des critères comme l’emploi, l’investissement etc. Le citoyen doit pouvoir débattre de cette utilisation de l’argent public, de l’impôt. Notons que dans le même temps, 205 milliards de dividendes sont versés à quelques-uns. L’État ne doit pas seulement accompagner, il doit avoir une vision à long terme pour remplir son rôle d’« État stratège », en faisant des choix comme le fret ou bien le tout camion. Des droits nouveaux dans les entreprises doivent être conquis, pour les salariés mais aussi pour les citoyens et les élus. La réappropriation publique et démocratique de grandes entreprises se pose, notamment pour se donner des leviers pour mettre en place la politique industrielle voulue. Le niveau de recherche diminue en France, alors qu’un crédit impôt a été mis en place en France, le CIR. En réalité, les entreprises en profitent pour se désengager, considérant la recherche comme un coût. La maîtrise de l’énergie est une autre question importante, alors qu’une région comme les Rhône-Alpes ne verrait sans doute pas d’un mauvais œil des entreprises énergivores comme Péchiney être délocalisées, pour vendre l’excédent d’énergie à la Suisse ou l’Italie. La coopération entre les territoires interroge également, alors que l’on parle aujourd’hui d’attractivité de telle ou telle région, que les modalités du transport ferroviaire varient suivant la richesse de la région par exemple, que la mise en place d’un SMIC régional n’est pas une vue de l’esprit. Pour conclure, rappelons que les interférences sont grandes entre industrie, services et services publics : un territoire a besoin de chacune de ces composantes.

 
« Le bonheur est une idée neuve en Europe. » Saint-Just (révolutionnaire français, 1767-1794)